La Dordogne sera majoritairement à 4 jours l'an prochain : si on ne peut se satisfaire de ces décisions, on peut se réjouir que les avis des conseils d'écoles aient été respectés.

Les données officielles pour la rentrée 2018 ont été communiquées le mercredi 9 mai en fin d'après-midi dans un communiqué de presse que vous trouverez en pièce jointe de cet article.

Il fait état des communes passant à 4 jours à la rentrée 2018, et du bilan global rentrées 2017 et 2018.

Concernant les écoles de la ville de Périgueux, elles restent à 4,5 jours:

Pour ce qui est de la commune de PERIGUEUX, en cohérence avec le cadre réglementaire, l’avis favorable pour la dérogation n’a pas été émis par la majorité des 17 conseils d’école. Une nouvelle demande permettant d’organiser la semaine scolaire sur 4 jours pourra dès lors être formulée pour la rentrée 2019, sauf si de nouveaux éléments intervenaient avant la fin de la présente année scolaire.

Vous trouverez également une carte récapitulative en PJ.

Pour nous SE-Unsa, notre avis n'a pas changé. Nous réaffirmons que 5 matinées valent mieux que 4. Nous le réaffirmons en tenant compte de l'intérêt des élèves, notamment les plus en difficulté.

Malgré tout, on peut se satisfaire des décisions de Monsieur l'Inspecteur d'Académie dans la mesure où les avis des conseils d'Ecole semblent avoir été écoutés.

Pour rappel:

Dans le détail, le rapport soulignait que le retour de la cinquième matinée de classe donnait plus de temps pour étudier le programme, aider les élèves en difficulté ou mener des projets. Il pointait en parallèle que c'était souvent le français et les mathématiques qui en ressortaient renforcés, au détriment des autres disciplines. 

Cette réforme, éminemment pédagogique, a manqué d’accompagnement pour les enseignants dans sa mise en œuvre. Il aurait été nécessaire dès le départ de soutenir la réflexion des enseignants sur l’élaboration de nouveaux emplois du temps et sur l’articulation des différents temps d’apprentissage au cours de la journée. 

Les inspecteurs généraux formulaient ensuite des interrogations. Ainsi, les ressentis autour de l’alourdissement de la journée entraînant une moindre attention étaint développés dans le rapport. Cela était à mettre en parallèle avec une étude réalisée à Arras, où des tests d’attention avaient été menés afin de suivre l’évolution de celle-ci au fil de la journée et de la semaine. Cette étude avait conclu qu’il n’y avait pas de baisse de vigilance. Tout comme, il semblerait qu’il n’existerait pas de lien avec des troubles de sommeil. 

Quant à l’école maternelle, sa spécificité ne semblait pas avoir toujours été prise en compte dans l’organisation du temps scolaire et dans les choix horaires appliqués et c'est ce que nous avions dénoncé très régulièrement.

Enfin, les inspecteurs généraux rappelaient que l’organisation de la semaine scolaire n’était pas le seul levier pour améliorer notre système éducatif, parmi lesquels les nouveaux programmes, le retour de la formation initiale, les dispositifs « plus de maîtres que de classes » et « accueil des moins de 3 ans » ou encore la refonte de l’éducation prioritaire ; l’organisation de la semaine scolaire n’étant qu’un facteur parmi d’autres.

Nous sommes en 2018 et nombre de ces dispositifs ont courtement vécus! Notre Ministre s'est assis sur les dispositifs PMQC. Pour l'organisation de la semaine scolaire, l'an prochain sera majoritairement à 4 jours : la dérogation sera devenue la règle! Et quid de la vision globale des rythmes sur l'année scolaire. En effet, notre temps scolaire continuera d’être le plus élevé (avec 864 h par an contre 804 h en moyenne pour l’OCDE) sur un nombre de jours très faibles (144 dans les écoles à 4 jours).

Mais ça... Pour y remédier, il faudrait déconnecter l'Ecole de toute vision politique, faire fi des lobbys économiques ou religieux... La France en est bien éloignée à l'heure actuelle...

A lire également en PJ : rapport de l'ORTEJ sur les rythmes scolaires 

(Ortej : Observatoire des rythmes et des temps de l'enfant et du jeune. L'Ortej regroupe des chercheurs, des syndicats enseignants, la FCPE, les DDEN, les associations complémentaires de l'école, le SIEN...)