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SE-UNSA 24


 Par SE-UNSA 24
 Le  vendredi 16 février 2018

Déclaration préalable Unsa Education CDEN 16/02/18

 

Conseil Départemental de l’Education nationale

16 février 2018

 

Madame la Préfète,

Monsieur le Président du Conseil Départemental

Mesdames, messieurs les membres du CDEN,

 

Première carte scolaire du quinquennat. Qu’il s’agisse du 1er comme du 2nd degré, la politique budgétaire en matière d’éducation se concrétise. Les choix politiques se précisent. Si le primaire semble priorisé, le secondaire est, lui, confronté à la difficulté de devoir accueillir plus d’élèves sans moyens supplémentaires.

Ce moment est toujours délicat pour nous, représentants du personnel, comme pour tous les partenaires de la communauté éducative ici présents. Délicat parce qu’il s’agit de fermer des postes, de fermer des classes, de fermer des écoles et ce sera le cas encore cette année. Nous voulions profiter de cette déclaration pour éclaircir certains points, préciser les choix de l’UNSA Education en matière de carte scolaire. Nous assumons ce que nous sommes, ce que nous choisissons, ce que nous faisons. Rappelons qu’en Dordogne, depuis 2008, nous constatons une décroissance démographique dans le 1er degré. De 2012 à 2016, nous avons accusé une forte baisse du nombre d’élèves mais en parallèle, chaque dotation en postes lors des opérations de carte scolaire a été nulle, sensiblement négative ou positive. Cette année encore les prévisions sont inquiétantes puisqu’il s’agit d’anticiper une diminution significative du nombre d’élèves. Pour l’Académie de Bordeaux, le ministère a accordé une dotation de 121 postes pour le 1er degré, 114 dans le 2nd degré. Le Comité Technique Académique du mardi 23 janvier a réparti les moyens par département et la Dordogne se voit attribuer, dans les écoles tout d’abord, une dotation nulle.

Lors du comité technique départemental du 2 février dernier, nous avons avancé et permis à une dizaine de situations d’évoluer : Mme L’Inspectrice académique, après nous avoir consultés, a alors retiré des écoles de la liste des fermetures. Avec un taux d’encadrement très favorable, jamais atteint depuis plus de 10 ans, nous nous sommes abstenus. Non pas pour valider tous les choix faits, mais pour noter les évolutions positives. Cependant, des situations restent problématiques. Nous allons donc défendre ces écoles et argumenter. Nous allons aussi défendre les postes non renouvelés et parmi eux les Plus de Maîtres que de Classes.

Alors non, à l’UNSA, nous n’avons pas encouragé nos collègues à manifester ou à faire grève aujourd’hui. Loin d’être une critique, nous essayons, nous à l’UNSA, de travailler sereinement, de privilégier le dialogue. Nous avons incité parents, élus ou enseignants à écrire des courriers ou à demander à être reçus par Mme l’Inspectrice académique. Cela nous semble plus efficace, plus logique. Et non, à l’UNSA, nous n’allons pas vous annoncer dès notre déclaration préalable notre vote contre, car nous respectons les instances et ce qu’il s’y passe, nous déciderons après avoir discuté et argumenté en faveur des élèves, de nos collègues et de l’Ecole. La dernière fois que l’UNSA Education a appelé les collègues périgourdins à la grève au sujet de la carte scolaire, c’était en 2012 et il s’agissait de rendre 42 postes car c’était le résultat de notre dotation : -42. Le DASEN de l’époque décidait alors de fermer 26 classes, 17 autres étaient à l’étude. 25 postes dits « hors classe » (essentiellement des postes de RASED) étaient supprimés. En 2012 nous avons fait grève parce qu’il s’agissait d’une casse du système éducatif périgourdin.

2018 n’est en rien comparable à 2012.

Et oui, à l’UNSA nous sommes optimistes sur ce sujet et plus généralement pouvons nous exprimer librement sans en rendre compte à qui que ce soit : le A de l’UNSA signifie AUTONOME. N’attendez pas de l’UNSA d’autres expressions que celles des sympathisants et adhérents qui la composent. N’attendez pas de l’UNSA qu’elle piétine le dialogue social local : elle l’a dans son ADN (je ne parle pas du dialogue national puisqu’il n’existe plus depuis la nomination du ministre Blanquer).

Revenons donc à l’ordre du jour. Peu de marge de manœuvre malgré cette dotation départementale. Les documents de travail font apparaître dans le 1er degré, des mesures de dédoublement des CP en éducation prioritaire, une consolidation de l’offre éducative en milieu rural, une attribution de postes visant à répondre aux besoins des élèves et à développer les possibilités d'accueil des élèves non francophones. L'action de l'USEP et du sport scolaire en Dordogne est soutenue. Nous ne pouvons que saluer ces créations.

S’agissant du tissu scolaire, l’engagement des services de la DSDEN, associé à celui des élus et celui plus large de la communauté éducative aura permis ces dernières années, malgré la baisse des effectifs, de limiter les fermetures de classes, d’engager une véritable réflexion dans ce domaine et celui plus large de l’aménagement du territoire. Nous souhaitons donc que ces réflexions se poursuivent, non pas dans le but de rationaliser les moyens, mais bien avec les seuls objectifs qui vaillent : celui du bien-être de nos collègues combiné à l’intérêt des élèves qui nous sont confiés. Celui de construire l’Ecole de demain. Nous avons eu l’occasion de rappeler depuis plusieurs années notre positionnement qui consiste à refuser l’application d’une seule et même règle dans toutes les communes du département. Chaque année nous insistons sur le fait d’avoir un regard particulier sur les maternelles, de ne pas faire de fusions pour faire baisser le nombre d’écoles mais avoir un regard spécifique sur chaque territoire.

Les besoins de fermetures ne sont pas aussi importants que la liste qui nous est présentée aujourd’hui. Certaines écoles ou RPI susceptibles d’être touchés par des mesures de carte scolaire cumulent les difficultés : absence de RASED, isolement géographique,  fermeture du poste Plus de Maîtres Que de Classes … vous devez être vigilants. Parlons donc du dispositif Plus de Maîtres Que de Classes. Ce fut un véritable saut qualitatif pour les écoles qui ont eu la chance d’en profiter et nous ne pouvons accepter qu’il soit à ce point mis à mal. 22 postes PMQC supprimés contre 4,5 seulement créés de nouveau. Les équipes ont travaillé d’arrache-pied pour que ces PMQC soient au service des élèves qui en avaient le plus besoin. Les équipes ont été formées, accompagnées et elles s’y sont fortement investies : avec le résultat annoncé que l’on connaît. Quelle déception ! Nous sommes à l’UNSA Education, engagé.e.s pour une école durable et ces suppressions montrent que, quand bien même ils sont performants, les dispositifs innovants vont et viennent avec les Ministres. Cela va à l’encontre de la réussite de nos élèves.

Dans le 2nd degré, la DGH collège a une baisse liée à une nette diminution de l’ajustement attribué depuis quelques années pour améliorer le taux d’encadrement, le H/E. Cette évolution montre, comme nous l’avions déjà souligné l’an passé, qu’il est urgent de travailler également dans le 2nd degré, à une mise en œuvre pérenne de l’action publique en matière d’Education dans un département rural comme la Dordogne. Par ailleurs, les documents font apparaître des évolutions dans les structures, notamment des divisions de 6ème SEGPA à 0 dans certains collèges, et également à l’EREA. Les élèves à besoins éducatifs particuliers ne seraient donc pas accompagnés de manière égale selon le secteur géographique ? La création de CLAT, d’UPE2A ou d’ULIS Lycée est un bon signal dans la mesure où les besoins sur le terrain sont de plus en plus importants. Cependant, cela implique d’une part, un réel accompagnement en terme de formations-informations des personnels et d’autre part, une attention toute particulière aux effectifs dans les établissements qui les accueilleront, pour une inclusion bienveillante.

EN conclusion, nous souhaiterions rappeler que pour l’UNSA Education, la politique scolaire doit être inscrite dans le long terme, pour aller vers une École inclusive et émancipatrice, exigeante et bienveillante.

 

La délégation UNSA-Education : Jérôme BOUSQUET, Natacha ETOURNEAU, Thierry HADJADJI, Anne MARCHAND