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SE-UNSA 24


 Par SE-UNSA 24
 Le  mardi 29 août 2017

Rythmes scolaires : déclaration Unsa Education au CDEN du 29/08/17

 

 

 

Déclaration préalable UNSA EDUCATION

CDEN du 29 août 2017

Madame la Préfète,

Monsieur le Président du Conseil départemental,

Mesdames, messieurs, les membres du CDEN,

 

Afin de bien débuter la nouvelle année scolaire, nous voulions vous parler de Service Public. Être au service du public, ça coûte. Le coût est d’abord humain car les femmes et les hommes engagés dans la Fonction publique ne comptent jamais leurs heures et ne se ménagent pas lorsqu’il faut agir au nom de la République. Mais le coût est aussi financier tant les fonctionnaires ont perdu du pouvoir d’achat entre 2007 et 2016.

Depuis juin date de notre dernier CDEN, que d’annonces concernant le service public et l’Education nationale. Il y eut tout d’abord la double annonce du « regel » du point d’indice et du rétablissement du jour de carence qui est venue à nouveau frapper un porte-monnaie déjà bien mince. Certes, la maîtrise des déficits publics n’est pas un objectif qui nous est étranger mais les fonctionnaires peuvent légitimement avoir le sentiment qu’ils ont déjà fait bien des efforts. Efforts qui n’ont pas toujours été partagés équitablement. Certains ont profité de largesses de l’argent public sans bénéfice net pour l’intérêt de la nation. Notre rôle de syndicalistes est d’alerter les pouvoirs publics sur le risque d’inflation du sentiment d’injustice.

En cette veille de rentrée, d’autres annonces sont venues donner de nombreux signaux inquiétants. Les récentes déclarations gouvernementales concernant un frein aux contrats aidés font peser de lourdes incertitudes quant aux missions assurées par les personnels bénéficiant de ces contrats dans les écoles, l’accompagnement des élèves en situation de handicap et l’aide administrative aux directeurs d’école dans les endroits où celle-ci existe encore. Les agents eux-mêmes ne sont toujours pas informés d’un éventuel renouvellement de contrats pour… pour… la fin de cette semaine. Pour le SE-Unsa, la dotation doit permettre de couvrir les besoins dans les écoles dès la rentrée. À terme, la création d’un statut pérenne reconnaissant ces missions doit être un objectif.

S’agissant de l’ordre du jour, la publication tardive du décret autorisant une nouvelle dérogation possible (4 journées de 6h) a mis la communauté éducative sous tension à la sortie des classes. Au final, nationalement 31.8% des écoles (représentant 28.7% des élèves scolarisés) ont choisi d’utiliser dès septembre la possibilité offerte par le décret de revenir à une semaine de 4 jours. En Dordogne, le chiffre est à peu près similaire et concerne 1/3 des écoles. Cette année scolaire va donc voir cohabiter semaine de 4 jours et semaine de 4.5 jours sur le terrain. Ce sera, certes l’occasion d’évaluer les différentes organisations. Mais quand même, est-on bien sérieux ? Tous les avis convergeaient il y a quelques années pour dire qu’il fallait étaler davantage les apprentissages sur la semaine et ne pas surcharger les journées de classes. Certes, les difficultés étaient réelles dans l’organisation de la réforme des rythmes, certes des améliorations étaient possibles, mais nous reculons de nouveau, en reléguant au second plan l’intérêt des enfants. Avant de clore cette déclaration, nous souhaiterions citer Jean-Paul Delahaye, ancien DGESCO qui a signé un très bel article dans Médiapart le 24 août dernier. Nous partageons pleinement ce qu’il y a écrit : « Monsieur le Président, votre décision de rendre à nouveau possible la semaine de 4 jours est une déscolarisation institutionnelle. Cette capitulation devant les intérêts particuliers est un coup porté à tous les enfants en général mais singulièrement aux enfants des milieux populaires qui n’ont que l’école pour construire leur devenir. »

En conclusion, nous dirions que mobiliser les énergies positives des agents publics, c’est d’abord permettre que cette ressource précieuse ne s’épuise pas. Voilà, du coup, quelques réflexions que nous offrons à la méditation tous et plus particulièrement de nos ministres : mobiliser n’est pas punir, responsabiliser n’est pas stigmatiser et économiser signifie aussi prendre soin.

 

La délégation UNSA Education: Jérôme BOUSQUET, Natacha ETOURNEAU, Thierry HADJADJI, Anne MARCHAND