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SE-UNSA 24


 Par SE-UNSA 24
 Le  vendredi 17 avril 2015

Déclaration préalable carte scolaire CDEN 17 avril 2015

 

DECLARATION PREALABLE UNSA EDUCATION

Conseil Départemental de l’Education Nationale du 17 avril 2015

 

Monsieur le Préfet, Monsieur le Président du Conseil Départemental,

Madame l’Inspectrice d’Académie,

Mesdames, messieurs les membres du CDEN,

 

Nous siégeons aujourd’hui en CDEN pour la première fois depuis les dernières élections professionnelles. Dans un contexte d’augmentation de la participation des enseignants et personnels  d’éducation, l'Unsa renforce son implantation, en gagnant à la fois des voix et des sièges, pour l'ensemble des métiers de l'Education que nous incarnons. Au niveau départemental, 200 voix de plus, ce qui nous vaut l'attribution d'un siège supplémentaire en CTSD, CDEN et CHSCT. Pour le 1er degré, nous progressons  à la fois de 109 voix et de presque 4 % pour atteindre 44,22 % des suffrages. Preuve est que notre projet éducatif progressiste et innovant rassemble de plus en plus de personnels. Avec nous, ils souhaitent secouer les carcans d’un système sclérosé pour développer une Ecole bienveillante et plus juste socialement. Ces résultats confortent le syndicalisme positif, réaliste et combatif que nous défendons.

Venons-en désormais à l’ordre du jour. Les instances de carte scolaire 1er degré arrivent enfin dans le département. Nous vous avions annoncé lors de précédentes occasions, notre regret de voir les instances traitant de ce sujet reportées après les élections départementales. Nous le réaffirmons encore aujourd’hui : les temps éducatifs ne s’inscrivent pas dans les mêmes calendriers que les temps politiques. Pourtant, nous le constatons quotidiennement, avec pour exemple récent, le calendrier scolaire pour les 3 prochaines années : ce n’est pas acceptable. Si ce calendrier n’est pas fait pour les enseignants, il n’a certainement pas été conçu dans l’intérêt des élèves. Il déséquilibre encore plus l’année scolaire et nous souhaitons dire toute notre indignation face aux gouvernements qui cèdent sous la pression du monde économique et touristique.

Revenons pour ce qui nous concerne aux mesures de carte scolaire. Les dates contraintes ont été fixées cette année dans un temps record de deux semaines. Après deux années de dotation nulle, le Recteur a décidé cette année de retirer 8 postes à la Dordogne sous prétexte que cela n’affaiblit pas notre taux d’encadrement. Cependant, voici plusieurs années, dans plusieurs endroits ruraux du territoire français, que les postes créés par le Gouvernement sont « aspirés » en grande partie par les centres urbains qui eux, en ont « davantage besoin ». La problématique reste bien la même, chaque année. Et d’après les évolutions démographiques des années à venir en Dordogne, nous nous poserons les mêmes questions : comment faire mieux, comment envisager un avenir serein et pérenne pour nos écoles dans un contexte de réduction des effectifs et des moyens qui vont avec ? Toute la communauté éducative doit donc rapidement investir le terrain du tissu scolaire, et nous le faisons à l’UNSA, aux côtés de nos collègues professeurs des écoles.

Nous le faisons dans l’intérêt des collègues que nous représentons, nous le faisons pour ne pas nous retrouver chaque année dans des situations inconfortables et inacceptables. Nous le faisons enfin pour éviter d’envisager, comme cette année encore, une mesure de fermeture dans plus de 40 écoles du département.

A l’appui de nos analyses, vous avez déjà retiré un nombre important de fermetures, une quinzaine, depuis le premier document qui nous a été présenté. Votre méthode a pour objet d’élargir au maximum les propositions de suppressions de postes dans le département. Suite aux différentes rencontres que vous avez eues avec les élus et parents d’élèves, suite aux comités techniques dans lesquels nous siégeons, vous avez réduit, dans le calendrier contraint, ce nombre de fermetures et prenez les meilleures ou plutôt les moins pires des décisions. Seulement cette méthode perturbe, par voie de conséquence, et nous le comprenons, un trop grand nombre de collègues, d’élus et de parents d’élèves. Ne pouviez-vous pas entendre nos arguments et données dont nous vous avions fait part lors du groupe de travail du 4 avril et lors du 1er comité technique ?

De plus, certaines mesures maintenues dans la liste proposée aujourd’hui, restent inenvisageables au vu des effectifs ou du contexte local particulier. Nous vous demandons donc d’entendre nos arguments, de faire confiance aux personnels que nous représentons et donner un signal fort pour apaiser les collègues et les familles concernés. Nous analyserons donc de nouveau devant ce conseil, chaque situation, chaque école afin de vous faire part de nos remarques et arguments.

En conclusion, nous souhaiterions aborder la question actuelle de la réforme du collège. Le Conseil Supérieur de l'Éducation a adopté le 10 avril dernier le projet de réforme du collège par 51 voix pour, 25 voix contre et 1 abstention. A l’UNSA Éducation, nous nous sommes engagés dans la Refondation de l’Ecole et soutenu la priorité au primaire, la création du cycle commun école-collège, la rénovation et le renforcement du socle commun de connaissances et de compétences. Nous soutenons également ce projet de rénovation du collège. Ce projet n’est évidemment ni révolutionnaire ni parfait, il peut soulever des doutes, des inquiétudes. Il demandera par ailleurs, à être précisé, mais il pose un cadre qui rend possible et crédible le passage d’un petit lycée du tri sélectif à un collège qui deviendra un lieu de réussite, de bienveillance, d’ouverture, de construction de connaissances et de compétences. L’UNSA Éducation porte un syndicalisme réformiste et positif. Nous refusons d’être dans des postures, ou d’user de la désinformation et de l’amalgame pour mieux justifier le statu quo. Nous ne sommes pas de ceux qui, trop nombreux encore, s’opposent systématiquement, ou tiennent à un collège creusant les inégalités; nous ne sommes pas adeptes des « oui mais », des « oui si » des « oui mais pas comme ca » ou des « oui mais pas maintenant » qui ne sont là que pour, au final, renforcer le camp du « toujours non ». Alors oui, nous réaffirmons notre soutien à cette réforme. Ce soutien n’est pas un chèque en blanc : il nous donnera de la force pour être exigeants dans sa mise en œuvre et pour continuer à mener sur le temps long l’ensemble des batailles de convictions qui permettront de faire aboutir concrètement la Refondation. Parce qu’à l’UNSA, nous souhaitons voir avancer l’Ecole vers son amélioration, parce qu’à l’UNSA nous avons le Service public au cœur de nos préoccupations.

Je vous remercie.

La délégation UNSA Education : Jérôme BOUSQUET, Chantal DAURIAC, Natacha ETOURNEAU, Thierry HADJADJI