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Au CSE : Le SE-UNSA pointe la rĂ©alitĂ© brutale de cette rentrĂ©e
Article publié le jeudi 14 octobre 2010.
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 Le Conseil supérieur de l’éducation, réuni le 30 septembre 2010, a rejeté les projets de décret présentés par Luc Chatel sur les sanctions disciplinaires. Le SE-Unsa a estimé que "les établissements disposent déjà d’un arsenal important de sanctions… Ils n’ont pas besoin de nouveaux textes qui ne constituent qu’un exercice de communication supplémentaire dans la séquence sécuritaire gouvernementale" et d’ajouter « Ce ne sont pas des textes que les équipes éducatives attendent. Ce qu’ils attendent, c’est un projet mobilisateur pour l’école et les moyens de le mettre en œuvre ».
Or le Ministère ne cesse de se livrer depuis de nombreux mois à des opérations de communication. L’illusion a cédé le pas à la réalité. Une réalité désastreuse qu’a souligné Claire Krepper au nom du Se-Unsa.
Déclaration SE-Unsa au Conseil Supérieur de l’Education
 
Comment faire croire qu’on améliore l’école quand en réalité, on la saigne depuis trois ans et qu’on prévoit de la saigner encore les trois années prochaines ? Luc Chatel, en cette rentrée, a exercé ses talents, réels, d’illusionniste mais n’est pas parvenu à convaincre l’opinion qu’on peut toujours faire mieux avec toujours moins !
 
Pourtant, il a essayé d’esquiver les sujets qui fâchent en multipliant les initiatives comme autant de diversions pour masquer l’essentiel, à savoir une dégradation réelle du fonctionnement et des performances du système éducatif.
 
Première tentative de diversion, dans la droite ligne de la séquence politique présidentielle de l’été, l’annonce par le ministre de procédures disciplinaires automatiques en cas de violence verbale ou physique à l’encontre des personnels. Communication anticipant les travaux du CSE, une fois de plus. Mais il est vrai qu’au ministère on accorde assez peu d’importance aux travaux de notre instance puisqu’on n’a pas jugé utile de répondre à notre demande réitérée d’une réunion de travail pourtant promise en juillet. Doit-on considérer comme un geste de bonne volonté l’envoi hier en fin de journée des amendements que l’administration présentera aujourd’hui ? Au-delà de la méthode choquante, le SE-Unsa tient à exprimer son « ras le bol » de l’inflation textuelle à laquelle nous soumet le gouvernement sur de nombreux sujets. Dire n’est pas agir. Ce ne sont pas des textes que les équipes éducatives attendent. Ce qu’ils attendent, c’est un projet mobilisateur pour l’école et les moyens de le mettre en œuvre. Ce qu’ils attendent, ce sont des organisations plus respectueuses des besoins de tous, ce sont des équipes de vie scolaire qualifiées et stables, c’est une formation professionnelle solide et des outils pour mettre en œuvre une pédagogie de la réussite basée sur un socle commun garanti à tous. Les établissements disposent déjà d’un arsenal important de sanctions et la circulaire du 13 juillet 2000 fournit un cadre opérationnel satisfaisant. Ils n’ont pas besoin de nouveaux textes qui ne constituent qu’un exercice de communication supplémentaire dans la séquence « sécuritaire » gouvernementale. Sans vouloir tomber dans une opposition caricaturale et stérile entre pédagogie et sécurité, il est frappant de constater que, en cette rentrée où nos jeunes collègues se voient privés d’une formation pédagogique digne de ce nom, où les mouvements pédagogiques doivent fonctionner avec des moyens réduits, où l’INRP est menacé dans ses missions, le ministère multiplie les modules de formation à la « tenue de classe ». Mais on ne tient pas sa classe sans maîtriser d’abord les fondamentaux de la pédagogie. Monsieur le Ministre, il est urgent d’ordonner correctement vos priorités.
 
Autre tentative de diversion, la multiplication à la marge des dispositifs dits « expérimentaux » qui donnent l’illusion du mouvement sans rien changer au fond. Ces dispositifs, ce sont les 105 établissements CLAIR, les 250 établissements « cours le matin, sport l’après-midi », les 53 établissements disposant d’un policier référent, les internats d’excellence ou les établissements de réinsertion scolaire. Palliatifs ponctuels souvent fondés sur des principes contestables, ils ne pourront jamais constituer une réponse aux défis auxquels est confrontée notre école.
 
On voit bien la logique à l’œuvre.
 
Alors que le rapport annuel 2009 de l’Inspection Générale évoque une approche nouvelle, celle de l’inclusion, on ne voit que fragmentation, éclatement, creusement des différences et des inégalités, tous ces phénomènes renforcés par la politique d’assouplissement de la sectorisation.
 
Changer d’école, plutôt que changer l’école ! Les réponses individuelles pour ceux qui sont aptes à s’en saisir, c’est-à-dire quelques milliers d’élèves. Pour les autres, près de 12 millions, une implacable dégradation des conditions d’apprentissage au fil des suppressions de postes et de l’exploitation systématique des « gisements d’efficience »…
 
Car l’illusion a vécu. La réalité des chiffres est là. Luc Chatel disait lors de la rentrée : « L’Éducation nationale doit participer à l’effort collectif et ma méthode est de s’adapter aux besoins du terrain. On crée tout de même 2600 postes dans le premier degré, et 144 dans l’éducation prioritaire dans le second degré ». Cependant, le rapport de l’IGAENR indique pour sa part que le budget « a créé de fait un manque de moyens d’enseignement qu’on peut évaluer à 1300 ETP dans le premier degré et à 2700 ETP dans le second degré ».
 
Dans le premier degré, bien que la loi de finances ait affiché une dotation positive de 2000 emplois, le rapport avoue que c’est bien avec une baisse des moyens d’enseignement que les Inspecteurs d’Académie ont préparé la rentrée 2010 et donc fermé des classes. En effet, il a bien fallu notamment régler l’ardoise laissée par la réforme de la formation et la suppression des moyens d’enseignement que représentait l’année de PE2 et sa journée hebdomadaire en classe. Impact d’une réforme que l’on retrouvera aussi sur la formation continue réduite à peau de chagrin dans un contexte de baisse drastique des budgets de fonctionnement. Une baisse « qui affecte insidieusement la qualité du système éducatif », accuse l’Inspection Générale.
 
Dans le second degré, le rapport annonçait « des tensions prévisibles. Elles sont effectivement présentes : nombre de TZR « insuffisant », « davantage d’heures supplémentaires », « davantage de postes partagés entre plusieurs établissements ». En clair, l’Inspection générale souligne la dégradation des conditions de travail des enseignants.
 
Dans les collèges, la situation est plus que difficile. Alors que le ministère prévoit l’arrivée de 28000 élèves de plus dans les classes, le rapport constate qu’ « aucune création d’emploi n’est prévue ». Dans tous les cas, les besoins sont loin d’être couverts.
 
Ajoutons à ce constat désastreux la mise en œuvre « hasardeuse » de la formation en particulier dans le second degré qui met en difficulté à la fois les enseignants stagiaires et ceux qui les accueillent, qu’ils aient accepté d’être tuteurs ou pas, d’ailleurs.
 
C’est globalement l’ensemble du système qui est sous tension. Les recteurs et les IA en sont réduits à des expédients. Face aux difficultés budgétaires et aux demandes légitimes des acteurs et usagers du système éducatif, ils ne peuvent plus répondre que par l’autoritarisme. Le dialogue social n’existe plus, le respect des engagements non plus. J’en prendrai pour exemple la suppression inadmissible de l’assistance administrative aux directeurs d’école dans de trop nombreux départements.
 
C’est dans ce contexte déprimant que se met en place la nouvelle classe de seconde et que devient obligatoire à l’école et au collège le Livret personnel de compétences…
 
On ne s’étonnera pas que l’enthousiasme ne soit pas au rendez-vous. Quand les conditions de travail se dégradent, et quand, au plus haut niveau, on offre comme toute solution, la logique du « sauve qui peut » individuel, en validant ainsi l’idée qu’il n’y a plus rien à espérer pour la masse, on ne crée pas les conditions d’une dynamique positive.
 
Et la rentrée prochaine s’annonce plus difficile encore. Le gouvernement a annoncé la suppression de 16 000 emplois dans le budget 2011 alors que la Depp projette des effectifs en hausse de 3 900 élèves dans les écoles publiques et de près de 50 000 dans le second degré public. Le ministère travaillerait, si l’on en croit les dépêches, sur l’hypothèse de la suppression de 5000 postes dans le second degré et 8000 dans le premier degré.
 
Le ministre doit prendre en compte les évolutions démographiques et abandonner les suppressions d’emplois qu’il a prévues. Il ne peut plus maquiller la réalité et compromettre plus longtemps par ses choix budgétaires l’avenir de l’école.
 
 
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