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Etats généraux de la sécurité, les CPE aussi sont concernés
Article publié le mardi 4 mai 2010.
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Depuis le déroulement des états généraux sur la violence et parfois en marge de l’événement, nous assistons à un déluge d’annonces de la part du gouvernement et de certains des députés les plus fidèles au président de la république.
Ces propositions sont annoncées sous la forme de projets de loi, ou de propositions de loi, ou encore de réflexions diverses et variées, de questions/réponses. Elles ne se concrétiseront heureusement pas forcément toutes en mesures. Elles concernent évidemment tous les acteurs du système éducatif mais souvent très directement les CPE.
Faisons le point sur ce bric à brac digne d’un inventaire à la Prévert :
Sur le remplacement :
On trouvera en premier lieu, sur le portail du gouvernement une « question/réponse » sur le problème du remplacement des enseignants absents pour une courte durée. On y découvre une série de propositions du ministre visant à réduire le délai de carence des quinze jours, la recherche d’un vivier de contractuels, etc., mais au détour d’un paragraphe, on peut lire aussi ceci : « pour garantir l’efficacité de cette démarche, dans chaque collège et chaque lycée, une personne sera désignée pour piloter l’organisation du remplacement. Il pourra s’agir du chef d’établissement, de son adjoint, du conseiller principal d’éducation ». Pour le SE-UNSA, il n’est pas imaginable de voir les CPE en recruteurs de profs patentés. Ce n’est pas leur rôle.
Sur les problèmes de sécurité et de lutte contre la violence en milieu scolaire, c’est une déferlante :
 
Une première proposition de loi a été déposée le 1er Avril (ce n’est pas un poisson visqueux, non, non). Il s’agit sous la plume d’un député UMP des Alpes Maritimes, Lionel Lucca, de permettre le recrutement de « retraités des professions issues de la fonction publique liées à la sécurité, dans le cadre du statut des assistants d’éducation ». Ce n’est pas acceptable pour nous. Qu’on laisse les retraités en paix et qu’on relance le recrutement d’étudiants-surveillants !
Repérage d’établissements « particulièrement sensibles ». Ils seraient 53 à relever de cette liste. Liste qui d’ailleurs n’était pas constituée 3 jours après le discours de Sarkozy ! Il sera proposé aux chefs d’établissement, s’il le souhaite, « la mise en place d’un policier ou d’un gendarme référent avec l’installation d’un bureau mis à disposition ». Il faut préciser tout de même que si le chef d’établissement venait à « refuser la présence d’un policier référent, il devra le signaler par écrit au ministre de l’Intérieur ». « Comme cela, chacun prend ses responsabilités, dixit Sarkozy ».
Les chefs d’établissement devront-ils bientôt devoir porter l’uniforme puisqu’ils semblent être passés sous la tutelle de l’Intérieur plutôt que de l’éducation ? La méthode est inacceptable. Par ailleurs, la question de la violence institutionnelle ne devrait elle pas faire aussi partie du débat ?
Dans le cadre d’un programme baptisé « Clair » (Collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite), sorte de replâtrage de tout ce qui existe aujourd’hui dans l’éducation prioritaire, le ministère de l’éducation (cette fois-ci) réfléchit à une série de mesures spécifiques (recrutement sur postes à profil avec une « gratification financière », une « accélération en termes de carrière » (au dépend de qui, à coûts constants ? se demande le SE-UNSA). Dans ces établissement verrait aussi le jour en matière de vie scolaire un « préfet des études » pour chaque niveau. Il pourrait s’agir d’un CPE. L’entourage de Luc Chatel précise que « Les prérogatives des CPE seront renforcées, ils assureront le suivi de l’ensemble de la politique éducative du niveau en question (conseil de classe, suivi des élèves, coordination des équipes…), à l’image de ce qui est actuellement expérimenté dans l’académie de Créteil ». Interrogé sur un éventuel plan de recrutement de CPE, le ministère indique qu’il n’en est pas question pour le moment, cette initiative restant « de l’ordre de l’expérimentation ».
Bon ! Et qui va renforcer l’équipe vie scolaire ? Car la comptabilité est simple, quatre niveaux en collège = quatre « préfets des études », soit quatre CPE ou enseignants ? En effet dans la mouture originelle il était question de CPE mais aussi d’enseignants volontaires, voire selon l’actuel directeur général de l’enseignement scolaire, des personnels contractuels à qui il a proposé cette expérimentation quand il était recteur de Créteil.
Quoiqu’il en soit l’appellation de « préfet des études » n’est pas des plus judicieuses. La terminologie choisie renvoie à un passé révolu, plus proche du « pensionnat de Chavannes » que d’une démarche éducative adaptée à notre temps.
   
Enfin, la création d’établissements spécialisés, « dotés d’internats, destinés à accueillir des jeunes de moins de 16 ans qui rendent la vie impossible au sein de l’établissement scolaire auquel ils appartiennent ». Quelles structures, quel encadrement, quelles finalités, administrées par quel ministère, Education nationale, Justice ? On sait l’inefficacité de la concentration d’élèves en grande difficulté. De plus, le taux d’encadrement nécessairement élevé est déjà un frein important, comme l’a reconnu l’entourage du ministre de l’éducation.
 
Sur l’absentéisme,
 
Pour conclure le chapitre, le président de la république va faire déposer une proposition de loi par un député UMP des Alpes Maritimes (décidément en pointe dans le discours sécuritaire !) dès la semaine prochaine en vue d’une suspension « systématique » des allocations familiales en cas d’« absentéisme scolaire injustifié ».
Tout à déjà été sur l’inefficacité d’une telle mesure qui ne constituera qu’une « double peine » pour quelques parents déjà en souffrance avec l’avenir de leurs enfants.
 
Le SE-UNSA ne peut qu’être très inquiet à l’idée de la mise en place de ce bricolage en l’état. Ce « tout sécuritaire » très décalé des débats des états généraux ressemble plus à l’action d’un pompier/pyromane, qu’à un traitement de fond du problème.
Pour le SE-UNSA d’autres solutions existent, elles ont un coût lié à l’enjeu. Parmi elles, la première est de rendre des moyens humains aux établissements, créer des postes de CPE et d’étudiants/surveillants, reprendre de fond en comble une « réflexion sur l’école et le décrochage scolaire, repenser la prise en charge des élèves en difficulté avec d’autres méthodes que la seule coercition ».
 
 
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