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Suspension du protocole sanitaire : de la gestion de l’exception Ă  la prĂ©vention ?
Article publié le lundi 20 février 2023.
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On l’avait presque oublié tant les chiffres de l’épidémie étaient redevenus bas et les gestes barrières plus habituels, le protocole sanitaire à l’école, instauré depuis presque 3 ans et modifié maintes fois, vient d’être suspendu.
Les autorités de santé, qui classent la covid de façon plus ordinaire dans la liste des infections respiratoires, travaillent désormais à des mesures universelles d’hygiène.
Mais notre employeur se donne-t-il vraiment les moyens d’une telle prĂ©vention ?
Et quid des personnels vulnĂ©rables et des personnels soumis Ă  obligation vaccinale pour qui la covid n’a toujours rien d’ordinaire ?
 
 
De la suspension du protocole…
 
Par publication au bulletin officiel du 16 février 2023, le protocole sanitaire a été suspendu à l’École à compter du 14 février 2023.
Instauré en mai 2020 et modifié maintes fois pour s’adapter aux évolutions de l’épidémie et préconisations des autorités sanitaires, le protocole applicable dans les écoles et établissements était à son niveau socle depuis septembre 2022, c’est-à-dire limité aux préconisations élémentaires d’hygiène et de gestes barrières.
Pour le haut conseil de santĂ© publique (HCSP), le protocole n’avait plus lieu d’être, pour trois raisons :
  • les chiffres extrĂŞmement bas de l’épidĂ©mie de covid ;
  • l’assimilation du virus comme toute autre infection respiratoire plus « classique Â» ;
  • l’enjeu de maintenir des prĂ©conisations d’hygiène Ă  terme indĂ©pendamment d’une situation sanitaire particulière.
La foire aux questions relative aux consignes sanitaires, après avoir connu des dizaines de versions, a été dépubliée.
Le ministère dit ne pas exclure une republication de consignes selon les besoins d’un nouveau contexte à ce jour imprévisible.
 
 
…à une priorisation de la prévention
 
Sortie d’un contexte épidémique exceptionnel, la stratégie des autorités sanitaires n’est plus celle de se protéger d’un virus mais de prévenir les contaminations de toute sorte en adoptant des habitudes d’hygiène pour tous et tout le temps.
C’est donc dans cette logique de prĂ©vention que le HCSP prĂ©conise de promouvoir, Ă  l’École comme dans la population gĂ©nĂ©rale, de nouvelles règles « universelles d’hygiène respiratoire Â» post-Covid-19, en particulier en pĂ©riode Ă©pidĂ©mique hivernale, qui reposeraient sur le port du masque par toutes les personnes ayant des symptĂ´mes d’infection respiratoire aiguĂ« et dans les lieux confinĂ©s et clos avec forte densitĂ© de personnes.
Plus largement, le HCSP est en cours de finalisation d’une doctrine sur les « mesures universelles d’hygiène Â».
 
 
Un « ordinaire Â» pas vraiment pour tous
 
Si, pour les autorités de santé, la gestion de la covid doit sortir de l’exception, le ministère ne doit pas ignorer l’exception dans laquelle restent plusieurs centaines de ses personnels.
À ce jour, entre 800 et 1 000 personnels répondant aux critères de vulnérabilité verront leur droit à autorisation spéciale d’absence prendre fin le 28 février prochain suite à la publication d’une note de service au 9 février.
À travers cette note, l’employeur les invite à réfléchir à une réorientation professionnelle pour tous ceux dont les conditions d’exposition à la contamination sur lieu de travail restent incompatibles avec leur pathologie.
Mais la covid ne semble pas rejoindre les infections ordinaires pour tous puisque, paradoxalement, l’obligation vaccinale demeure pour les professionnels de santé auxquels ont été accolés les psychologues de l’Éducation nationale, maintenant ainsi l’interdiction pour ceux d’entre eux non vaccinés de reprendre leur métier.
 
 
L’avis du SE-Unsa
 
Si on ne peut aller jusqu’à dire que la suspension du protocole Ă©tait fort attendue par les personnels et les familles, tant les consignes sanitaires rĂ©duites Ă  des règles Ă©lĂ©mentaires d’hygiène font dĂ©sormais partie du quotidien d’un très grand nombre, on peut apprĂ©cier sa prise en compte de la rĂ©alitĂ© et la nĂ©cessitĂ© de penser dĂ©sormais Ă  « prĂ©venir Â».
 
Sauf qu’il n’est nullement prĂ©vention quand l’employeur :
  • incite ses personnels Ă  une rĂ©orientation professionnelle au lieu de se donner les moyens de rendre le mĂ©tier compatible Ă  leur pathologie (Ă©quipement de protection, salubritĂ© du bâti scolaire, amĂ©nagement du poste…) ;
  • prive son système de professionnels de santĂ© en les soumettant Ă  une obligation vaccinale que plus aucune cohĂ©rence ne vient soutenir ;
  • envisage de faire entrer les usagers du système scolaire dans une logique, bien que lĂ©gitime, de mesures universelles d’hygiène alors mĂŞme que nombre de ses Ă©coles, en outre-mer notamment, souffrent toujours de locaux Ă©loignĂ©s de toute norme de sĂ©curitĂ©.
À l’occasion de la suspension du protocole, le SE-Unsa a réitéré auprès du ministère sa demande de se donner les moyens de permettre aux personnels vulnérables de poursuivre leur métier en toute sécurité et de lever l’obligation vaccinale pour les psychologues de l’Éducation nationale.
Dans son rôle de membre de la formation spécialisée, nouvelle désignation du CHSCT, le SE-Unsa poursuivra ses exigences en matière d’accompagnement à la santé des personnels, d’amélioration du bâti scolaire et de prévention des risques professionnels.

 

 
 
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