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Le Ministre en dĂ©placement en Dordogne, le SE Unsa demande une audience !
Article publié le dimanche 10 juillet 2022.
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Audience du 7 juillet 2022, Congrès de l'AGEEM

Lors de sa visite au congrès national de l'AGEEM à Boulazac, le ministre a présenté son plan maternelle. Le SE unsa présent sur place a demandé une audience. Seul syndicat du département à être reçu nous avons pu échanger avec la cheffe de cabinet en présence de Mme Malabre, DASEN. Nous avons été entendu et la cheffe de cabinet nous a assuré qu'elle ferait remonter nos revendications.

Ci-dessous les propos que nous avons tenus. L'entretien se déroulant sur un temps assez court, nous avons axé nos revendications sur 3 sujets : l'Ecole Inclusive, l'attractivité de nos métiers et l'offre éducative en milieu rural.

Monsieur le Ministre de l’Education Nationale,

Nous souhaitons aborder quelques points avec vous concernant des réalités locales qui s’inscrivent dans le paysage de notre Ecole depuis quelques années.

Tout d’abord, l’un des dĂ©fis que nous devons rĂ©ussir est celui de l’école inclusive. La rĂ©alitĂ© du terrain montre que les moyens ne sont pas suffisants.  Il faut arrĂŞter la politique d’affichage de chiffres au profit d’une politique au plus près des besoins. Il manque des AESH dans chaque PIAL, les nombres d’heures sont insuffisants et la mutualisation ne doit pas ĂŞtre le pansement au manque de personnels.

De plus, on s’avancerait jusqu’à parler de la création au sein de l’EN d’un réel prolétariat féminisé. Il faut stopper cette précarisation. Grands nombres des personnels AESH sont des femmes et le ministère ne leur permet pas de vivre décemment, une généralisation des temps pleins ou au moins des 30h doit être mise en place.

Rappel de nos mandats :

Le SE-Unsa rappelle ses exigences quant Ă  la mise en oeuvre du dispositif Pial.

Actuellement, devant l’augmentation importante des besoins et donc des notifications MDPH, les PIAL ne font que gérer une situation de pénurie d'accompagnants dégradant ainsi les conditions de travail des personnels et n’apportant pas aux élèves la compensation à hauteur de la notification. La coordination des moyens d'accompagnement humain doit respecter toutes les notifications de décisions émanant de la MDPH et impérativement prendre en compte les besoins particuliers et individuels des élèves. Il faut pour cela créer une brigade d'AESH pour permettre le remplacement de leurs absences et surdoter chaque Pial pour répondre aux nouvelles notifications arrivées en cours d'année scolaire. Les notifications mutualisées ne doivent pas être un moyen de gérer le manque d'AESH, mais doivent être définies uniquement en fonction du besoin de l'élève. Des moyens humains (décharges, postes) et matériels doivent être attribués pour la mission de coordination qui nécessite des compétences en gestion de ressources humaines et qui doit être mieux reconnue financièrement.

 

Enfin, nous souhaitons évoquer avec vous une particularité bien locale car nous sommes le seul département de France à avoir donné la mission de coordination des PIAL aux enseignants référents. Ces mêmes enseignants référents qui dans notre département se retrouvent parfois à gérer 2 PIAL. Il est indispensable que la mission de coordo soit donnée à un autre personnel lorsque l’ER ne souhaite plus occuper cette mission et qu’un ER n’ait qu’un PIAL à gérer. De même, ils doivent prétendre à une IMP en corrélation avec le travail fourni, lorsqu’on annonce une IMP pour 25 AESH gérés et qu’ils se retrouvent avec 45 à 80 AESH par PIAL à gérer, il est normal qu’une autre indemnité leur soit proposée.

Nous l’avons dit en amont, les besoins ne cessent de croĂ®tre, les notifications pleuvent parfois Ă  tort. En effet, des Ă©quipes Ă©ducatives rĂ©clament des notifications MDPH car se retrouvent dĂ©semparĂ©es face aux comportements de certains Ă©lèves. Cette attitude rĂ©vèle en fait un manque criant de formations (initiale et continue) aux troubles de l’enfant. La mĂ©connaissance des personnels et leurs difficultĂ©s au quotidien est un triste constat. Il est nĂ©cessaire de proposer aux enseignants une formation adaptĂ©e permettant de prendre en charge les besoins particuliers de ces Ă©lèves. A titre d’exemple, nous avons eu l’occasion d’aller visiter une Ă©cole en REP dans le cadre du CSHCT, tous les collègues entretenus nous ont fait par de ce manque, de leur constat de ne pas savoir gĂ©rer et d’être abandonnĂ©s par leur hiĂ©rarchie pour la gestion des EBEP. Que faire face Ă  la violence d’un Ă©lève ? Comment rĂ©agir Ă  tel ou tel comportement perturbateur ? La prĂ©sence d’un AESH n’est pas forcĂ©ment la solution, il faut « armer Â» les personnels pour que l’Ecole Inclusive devienne une rĂ©ussite.

Nous rajouterons également qu’il est plus que nécessaire d’augmenter le nombre de places en ESMS. Il n’est pas normal que des élèves devant bénéficier d’un parcours de soins spécifiques se retrouvent en attente en ULIS faute de places en IME ou ITEP, c’est mettre en difficulté les équipes et c’est mettre en souffrance les élèves qui ne reçoivent pas ce dont ils ont besoin.

 

Autre sujet que nous souhaitons aborder avec vous aujourd’hui, l’attractivité de nos métiers.

Nous le constatons avec regret, voilĂ  maintenant 2 ans que nous avons recours aux contractuels 1er degrĂ© dans le dĂ©partement. Notre mĂ©tier ne fait plus rĂŞver, il faut rĂ©ellement s’interroger sur les raisons d’un tel manque d’attractivitĂ© ?

Serait-ce la faute d’une rĂ©munĂ©ration insuffisante ? Avoir Bac+5 et dĂ©marrer Ă  1400 euros, cela ne fait envie Ă  personne. Pour comparaison, nous avons eu l’occasion de discuter avec une enseignante certifiĂ©e avec 20 ans de carrière, et bien, sa fille qui sortira Ă  la fin de l’annĂ©e Ă  bac+5 d’une Ă©cole d’ingĂ©nieur aura le mĂŞme salaire qu’elle qui enseigne depuis 20 ans dans un collège. Trouvez-vous cela cohĂ©rent ?

Serait-ce la faute aux conditions de travail qui sont de plus en plus insatisfaisantes ? des rĂ©formes Ă  mettre en place au pas de course, des heures et des heures de travail de concertation, de travail en Ă©quipe, de montage de projets, d’auto Ă©valuation des Ă©coles, des tâches toujours plus nombreuses, des listes de missions qui ne cessent de s’allonger….

Notre baromètre des mĂ©tiers de l’Education montre chaque annĂ©e que le mĂ©tier d’enseignant s’éloigne de l’idĂ©al de rĂ©ussite. En Dordogne, les tendances nationales sont confortĂ©es, nous aimons notre mĂ©tier mais nous ne le recommandons plus. Nous ne nous sentons pas reconnus, ni respectĂ©s. Notre pouvoir d’achat est en berne, les perspectives de carrière sont insuffisantes. Notre Ă©tat d’esprit aujourd’hui se caractĂ©rise par des mots forts nĂ©gatifs : fatigue, colère, incertitude, rĂ©signation. Il faut l’entendre, Monsieur le Ministre, la profession va mal et pourtant ce sont nous qui construisons la sociĂ©tĂ© de demain, c’est nous qui Ă©duquons les citoyens de demain. Il faut nous donner les moyens de ces dĂ©fis en nous permettant d’exercer notre mĂ©tier dans des conditions dignes et Ă©panouissantes.

A ce titre, il est inconcevable que notre Ministère ne soit pas doté d’une réelle médecine du travail.

L'Éducation nationale est un désert médical. Pourtant, la médecine de prévention représente un enjeu crucial pour l'expertise des conditions de travail, d'hygiène et de sécurité, la prévention de l'altération de l'état de santé des personnels, la surveillance médicale. Aussi, le SE-Unsa exige :

- pour tous les personnels, des visites médicales respectant la périodicité légale ;

- sur chaque territoire, la mise en place d'une équipe pluriprofessionnelle de santé

(médecins, infirmiers, psychologues du travail…) à hauteur des besoins ;

- une mise en oeuvre effective de la prévention primaire, notamment dans le cadre plus

large d'actions d'information et de formation.

 

Enfin, nous voulions également évoquer l’offre éducative en milieu rural.

Notre dĂ©partement très rural et relativement Ă©tendu gĂ©ographiquement doit permettre Ă  tous de bĂ©nĂ©ficier d’une Ă©ducation de qualitĂ© et de proximitĂ©, de profiter d’infrastructures diversifiĂ©es, de dĂ©couvrir la culture, de pratiquer le sport. L’Ecole doit lutter contre les inĂ©galitĂ©s sociales et territoriales en matière de rĂ©ussite scolaire et Ă©ducative. La crainte de perte des services publics dans nos petites communes est rĂ©elle et la crise que nous vivons ne fait qu’accroĂ®tre cette peur. Notre dĂ©mographie scolaire est en berne, chaque annĂ©e nous perdons des centaines d’élèves. L’école en milieu rural est naturellement consommatrice de moyens de carte scolaire pour assurer un maillage du territoire. Mais voilĂ  d’annĂ©es en annĂ©es, les dotations nĂ©gatives en termes de moyens entrainent des arbitrages très dĂ©licats. Quelle stratĂ©gie adopter ? Maintenir coĂ»te que coĂ»te une Ă©cole en milieu rural au dĂ©triment d’autres moyens tels que les supports RASED ou de remplacement ? Cette balance est impossible pour nous. Nous reconnaissons volontiers la nĂ©cessitĂ© de retravailler le maillage territorial mais nous ne pouvons cautionner les suppressions de postes « hors la classe Â» qui sont tout aussi nĂ©cessaires au bon fonctionnement de notre Ă©cole au quotidien. C’est pourquoi nous rĂ©clamons chaque annĂ©e que des moyens supplĂ©mentaires soient allouĂ©s pour ne pas avoir Ă  mener une politique de choix, car choisir c’est dĂ©jĂ  renoncer. En abordant ces postes hors la classe et notamment les RASED, il n’est pas normal que chaque annĂ©e les enveloppes contraintes ne permettent pas Ă  ces personnels de rembourser leurs frais kilomĂ©triques sur l’ensemble de l’annĂ©e scolaire. Le SE-Unsa exige que tout personnel ayant Ă  se dĂ©placer dans le cadre de ses missions soit indemnisĂ© Ă  la hauteur des dĂ©penses engagĂ©es et qu'un Ă©tat de remboursement dĂ©taillĂ© lui soit fourni dans des dĂ©lais raisonnables, selon les mĂŞmes modalitĂ©s, quelle que soit sa catĂ©gorie.

 

Nous vous remercions pour votre écoute et d’avoir bien accepté de nous recevoir.

 

 

 
 
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