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Vacciner, recruter, Ă©quiper : pas "bientĂ´t", maintenant !
Article publié le lundi 10 mai 2021.
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DĂ©claration liminaire - CTMEN du 6 mai 2021

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Madame la Présidente,
Monsieur le Directeur général des ressources humaines,

Pour l’UNSA Éducation, il est urgent que le ministère change ses modalités de gestion de la crise. Depuis plusieurs mois, nous dénonçons l’improvisation, le manque d’anticipation, l’absence de capacité à mettre en adéquation les besoins et les moyens, que ce soit à court, moyen ou long terme.

Tout récent exemple, celui de l’aménagement des examens. Alors que nous questionnons depuis des mois le sujet dans un souci d’anticipation et d’organisation pour les personnels et de réussite et de sérénité pour les élèves, c’est en l’espace de trois jours que la question semble avoir été traitée. Entre des annonces presse de ce dimanche et le plateau TV d’hier, nous avons découvert le cadre imprécis, incomplet, insatisfaisant et précipité de cet aménagement des examens. De quoi accentuer les difficultés d’organisation des équipes et accroitre la pression de tous.

Vacciner, recruter, Ă©quiper, voilĂ  ce qui est nĂ©cessaire dès maintenant. Après plus d’un an de crise sanitaire, l’UNSA Éducation et les personnels souhaitent que les vacances d’étĂ© permettent de tourner la page du rythme infernal de l’École sous Covid. Nous espĂ©rons tous que la rentrĂ©e 2021 soit « la rentrĂ©e d’après ». L’UNSA Éducation demande que ce soit une rentrĂ©e prĂ©parĂ©e, anticipĂ©e, concertĂ©e.

Certes, la situation sanitaire restera probablement fluctuante. Cependant, dans un même contexte sanitaire difficile, tous les employeurs n’ont pas mis leurs personnels face à des consignes sans cesse changeantes, contradictoires, communiquées pendant le week-end via internet ou les médias pour une mise en œuvre le lundi.

Ces dysfonctionnements sont malheureusement quotidiens, qu’il s’agisse par exemple des changements de pied intempestifs sur les conditions de l’enseignement de l’EPS, des mesures concernant les élèves bénéficiant de temps d’inclusion, qui font fi des besoins essentiels des élèves. La dernière mise à jour publiée un 1er mai, jour de la fête du travail, en est le triste et scandaleux point d’orgue.

La première prioritĂ© actuelle est la vaccination de l’ensemble des personnels volontaires, quel que soit leur âge. Le gouvernement a amplement communiquĂ© sur « l’exception française » d’avoir su maintenir les Ă©coles et Ă©tablissements ouverts. Cette exception française, ce sont tous les personnels qui rendent cela possible au quotidien. Ils mĂ©ritent d’être protĂ©gĂ©s. C’est votre responsabilitĂ©, votre devoir d’y veiller. Pas dans un mois, pas fin juin, mais maintenant.

Par ailleurs, l’UNSA Éducation dĂ©nonce fermement les modalitĂ©s de mise en Ĺ“uvre de autotests. L’UNSA Éducation est favorable sur le principe Ă  tout dispositif qui permet de mieux lutter contre la propagation de l’épidĂ©mie, en particulier en milieu scolaire. Pourtant, les personnels des Ă©tablissements ne peuvent et ne doivent se retrouver dans les conditions que veut imposer le ministère. La confiance doit ĂŞtre faite aux familles pour que les autotests puissent ĂŞtre rĂ©alisĂ©s Ă  domicile. D’une part, les dĂ©placements d’élèves et de personnels au sein de l’établissement seraient limitĂ©s et donc plus respectueux des consignes sanitaires. D’autre part, l’organisation des autotests s’en trouverait plus fluide pour ĂŞtre efficace. Ce n’est pas la mise Ă  disposition des autotests que nous dĂ©nonçons, mais l’impossibilitĂ© actuelle de la mise en Ĺ“uvre de leur organisation au sein des Ă©tablissements. Faute de recrutements de personnels spĂ©cifiques pour assurer ces tests, l’UNSA Éducation donnera pour consigne aux personnels d’organiser les sĂ©ances d’information pour les Ă©lèves au lycĂ©e afin qu’ils rĂ©alisent ensuite les autotests Ă  domicile, conformĂ©ment d’ailleurs aux prĂ©conisations du Conseil scientifique dans une note rĂ©cente. En effet, alors que les raisons de dĂ©sorganisation des Ă©tablissements sont dĂ©jĂ  nombreuses, que la mise en tension des personnels est forte, il est demandĂ© en sus de l’ordinaire, des enseignements Ă  organiser et Ă  dispenser, de dĂ©sorganiser l’ensemble du système Ă©ducatif, au dĂ©triment des apprentissages, tandis qu’une solution simple existe. Donc, pour l’UNSA Éducation c’est non.

Ces campagnes d’autotests, mises en œuvre tardivement par rapport à d’autres pays européens nécessitent anticipation et programmation dans la durée par notre ministère : fréquence des autotests, mode de restitution des résultats, gestion par les cellules assurant le contact tracing, etc. Pour être efficace, rappelons qu’il faut une forte adhésion des élèves et des personnels aux autotests et une poursuite des campagnes de tests antigéniques, puisque le public visé n’est pas le même : personnes symptomatiques versus asymptomatiques. Une fois de plus, on constate qu’il n’y a pas eu de concertation avec les organisations syndicales des personnels de santé de l’éducation nationale pour concevoir et mettre en œuvre ces deux types de campagnes et le contact tracing qui en découle, pour discuter des moyens humains et matériels à allouer. Sans une organisation rigoureuse et dans la durée de ces dépistages par autotests en milieu scolaire, il est à craindre que l’impact soit médiocre, au détriment de la sécurité des élèves et des personnels.
Enfin, l’école n’étant qu’un des espaces de vie de notre société, il parait aussi logique de promouvoir les dépistages par autotests auprès d’autres publics en contact régulier avec les élèves et les personnels (parents d’élèves par exemple).

Recruter pour remplacer, allĂ©ger et accompagner sont des orientations nĂ©cessaires pour que l’École retrouve son rythme, celui des apprentissages, celui qui permet de se projeter dans un exercice satisfaisant et serein de nos mĂ©tiers, dans l’intĂ©rĂŞt de nos Ă©lèves. Tout comme il est nĂ©cessaire de lancer concrètement les travaux nĂ©cessaires Ă  l’amĂ©lioration du bâti dans les Ă©tablissements scolaires, Ă  commencer par les mesures liĂ©es Ă  la qualitĂ© de l’air dans les locaux. Il faut que les dĂ©cisions soient prises dès maintenant pour ĂŞtre effectives dans moins de quatre mois.

L’UNSA Éducation n’a de cesse de le rĂ©pĂ©ter, tout comme le million de professionnels de l’Éducation : il faut anticiper et prĂ©parer : en l’espèce, c’est ĂŞtre en capacitĂ© de prĂ©parer, dès Ă  prĂ©sent, la rentrĂ©e 2021. Il est donc question des moyens pour la fin de l’annĂ©e, le prolongement des contractuels Covid et des AED, le prolongement des contrats des services civiques jusqu’à la fin de l’annĂ©e. Mais il est Ă©galement nĂ©cessaire de prĂ©voir d’abonder les moyens indispensables Ă  l’accueil des Ă©lèves malmenĂ©s par la crise depuis maintenant deux ans. Dans le second degrĂ©, cela exige de revenir, dès Ă  prĂ©sent, sur les 1800 suppressions de postes.

Enfin, nous ne pouvons clore cette déclaration sans témoigner de notre soutien et de notre émotion à nos collègues de la CGT, indignement et scandaleusement violentés en marge de la manifestation du 1er mai à Paris

Je vous remercie de votre attention.

Intervention d’Élisabeth ALLAIN-MORENO pour l’UNSA Éducation

 

 
 
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