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Carte scolaire 1er et 2nd degrĂ© en CDEN : dĂ©claration prĂ©alable UNSA Education
Article publié le vendredi 17 février 2017.
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Conseil Départemental de l’Education nationale

17 février 2017

Madame la Préfète,

Monsieur le Président du Conseil Départemental,

Mesdames, messieurs les membres du CDEN,

Tout d’abord, nous profitons de la prĂ©sence des Ă©lus de ce dĂ©partement et des reprĂ©sentants de l’Etat pour vous interpeller sur l’urgence humaine et humaniste d’accueillir dignement les rĂ©fugiĂ©s en Dordogne, terre d’accueil historique. L’Ecole les accueille, pourquoi l’Etat ne trouve-t-il pas de solutions humaines Ă  leur situation ?  Nous le dĂ©plorons et soutenons les collègues qui sont confrontĂ©s Ă  ces problèmes complexes dans les Ă©coles du dĂ©partement.

Entrons dĂ©sormais dans l’ordre du jour. Dernière carte scolaire du quinquennat Hollande. Dans l’actuelle campagne prĂ©sidentielle, nous nous engageons pour mettre nos valeurs et l’Ecole au centre des dĂ©bats et des prĂ©occupations. Nous luttons contre l’extrĂŞme droite et ses idĂ©es nausĂ©abondes. Nous dĂ©cryptons les programmes des candidats en matière d’Ecole et d’Education et nous le faisons dès aujourd’hui en conclusion de cette dĂ©claration prĂ©alable. Nous souhaitons que les prioritĂ©s engagĂ©es depuis 2012 se poursuivent et que l’Ecole ait le temps, enfin le temps pour elle et pour mettre en place ses rĂ©formes. Cette carte scolaire 2017 au plan acadĂ©mique se veut volontariste. Elle dĂ©cline des objectifs nationaux que nous partageons. En Dordogne, la dĂ©mographie scolaire est en baisse. De 2012 Ă  2016 dans le 1er degrĂ©, nous avons accusĂ© une baisse de 1000 Ă©lèves, et en parallèle, chaque dotation en postes lors des opĂ©rations de carte scolaire a Ă©tĂ© nulle, sensiblement nĂ©gative ou positive. Cette annĂ©e, nous aurons 8 postes en plus et c’est une bonne nouvelle. Dans le 2nd degrĂ©, Ă  la rentrĂ©e prochaine, les moyens seront constants alors que le nombre d’élèves baissera Ă©galement. L’attribution de ces moyens reflète une prioritĂ© nationale, celle de la jeunesse et de l’Education. Elle reflète aussi une rĂ©elle prise en compte de notre ruralitĂ©.  L’engagement des services de l’Inspection acadĂ©mique, associĂ© Ă  celui des Ă©lus et celui plus large de la communautĂ© Ă©ducative aura permis, malgrĂ© des baisses d’élèves, de limiter les fermetures de classes, d’engager une vĂ©ritable rĂ©flexion sur le tissu scolaire et l’amĂ©nagement de territoire et ce, nous l’espĂ©rons dans l’intĂ©rĂŞt de tous. L’objectif de ce travail commun n’est pas et ne doit pas ĂŞtre celui de rationaliser les moyens. Nous devons avoir pour prĂ©occupation l’intĂ©rĂŞt de nos collègues associĂ© Ă  celui des Ă©lèves qui nous sont confiĂ©s. Nous refusons donc l’application d’une seule et mĂŞme règle dans toutes les communes du dĂ©partement. Ne faisons pas de fusions pour faire des fusions. Au regard des documents qui nous ont Ă©tĂ© fournis, nous vous ferons donc part de nos remarques et arguments. S’agissant du 2nd degrĂ©, nous exprimons aujourd’hui notre inquiĂ©tude quant Ă  l’avenir pour les plus petits Ă©tablissements. En effet, plusieurs d’entre eux voient leurs effectifs chuter Ă  la rentrĂ©e prochaine. Ces petites structures oĂą les personnels administratif et de direction cumulent les statuts et les missions, et oĂą les enseignants, pour la plupart, sont en service partagĂ© et ne souhaitent pas y rester ? Quel avenir donc pour les Ă©lèves dans ces territoires ruraux et Ă©loignĂ©s de tout service public ? Pour les SEGPA, le problème est complexe. L’Inspection acadĂ©mique indique que le travail des Ă©lèves en atelier est une activitĂ© d’observation et ne nĂ©cessite pas de dĂ©doublement. Cette nouvelle lecture des textes entraĂ®ne de fait une dotation en baisse, non compensĂ©e par la marge d’autonomie de 3h/division accordĂ©e cette annĂ©e. L’UNSA Education rĂ©itère ici son attachement Ă  la gestion de la grande difficultĂ© scolaire et Ă  la scolarisation des Ă©lèves Ă  besoins particuliers.

Enfin, pour conclure, nous souhaiterions aborder ici la question de l’enseignement privĂ©. L’enseignement « privĂ© Â» catholique a rĂ©cemment manifestĂ© sa volontĂ© d'obtenir encore plus d'argent public pour se dĂ©velopper. Le parti « Les RĂ©publicains Â» soutient cette demande.  Pourtant, les finalitĂ©s de l’école publique et de l’école « privĂ©e Â» ne sont pas les mĂŞmes : quand le « privĂ© Â» confessionnel a pour objectif de s’approprier les consciences des enfants, l’école publique veut les libĂ©rer : c’est cela la laĂŻcitĂ©. Pour le Syndicat des Enseignants de l’Unsa et sa fĂ©dĂ©ration l’Unsa Education, l’argent public doit servir l’intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral. Ici, ce n’est pas le cas. La règle tacite du 80 %-20 %, qui depuis le dĂ©but des annĂ©es 90, rĂ©git la rĂ©partition des moyens entre public et « privĂ© Â», est fondĂ©e sur une erreur : seulement 17 % des Ă©lèves sont scolarisĂ©s en dehors de l’enseignement public. Depuis lors, nos gouvernants successifs ne se sont guère Ă©mus de ce gaspillage. L’offensive actuelle du privĂ© se fonde sur une modeste hausse de 0,2 % des Ă©lèves accueillis, bien loin de l’idĂ©e d’une fuite des enfants de l’école publique. Cependant, depuis des dizaines d’annĂ©es, l’enseignement qui n’a de « privĂ© Â» que le nom, a obtenu, au moyen d’un lobbying incessant, des sommes considĂ©rables, qui lui permettent de concurrencer le service public laĂŻque d’éducation. Nous nous interrogeons donc naturellement sur la globalitĂ© des sommes perçues par l’enseignement « privĂ© Â».  Les lois DebrĂ©, Guermeur ou Carle permettent aux Ă©coles et Ă©tablissements privĂ©s de recevoir lĂ©galement plusieurs milliards d’euros chaque annĂ©e.  Au-delĂ  du coĂ»t financier, nous soulignons aujourd’hui le coĂ»t sociĂ©tal de telles dĂ©penses. Les initiateurs et les fondateurs de l’école publique laĂŻque (Condorcet, Ferry, Goblet, Buisson, etc) avaient compris qu’une RĂ©publique dĂ©mocratique ne pouvait ĂŞtre accomplie que par des citoyens, Ă©clairĂ©s par des savoirs avĂ©rĂ©s. Nous considĂ©rons que la prĂ©servation et la dĂ©fense de cet espace de libertĂ© de conscience relève d’un projet de sociĂ©tĂ©, Ă  portĂ©e universelle. De reculades en renoncements, et malgrĂ© les mises en garde des laĂŻques, le dualisme scolaire s’est peu Ă  peu banalisĂ©. Nous en payons dĂ©sormais le prix. La mixitĂ© sociale est amenuisĂ©e : des murs rĂ©els ou virtuels se dressent dans notre pays comme ailleurs. Pour nous enseignants et personnels d’Education de l’Unsa, la sĂ©grĂ©gation scolaire avance en France ; le communautarisme scolaire prospère, encouragĂ© en cela par des Ă©lus politiques qui naviguent en eaux troubles. Ainsi,  les parlementaires de droite et l’extrĂŞme droite se sont associĂ©s pour abattre la proposition de oi visant Ă  durcir le contrĂ´le a priori des Ă©coles hors contrat. VoilĂ  comment le consumĂ©risme plat, la colonisation des mĂ©dias et la volontĂ© de conserver un entre-soi grignotent l’intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral. La gloutonnerie des tenants de l’enseignement « privĂ© Â» n’aura de limites que celles que nous lui assignerons. Pour cela, il faut reprendre confiance dans l’idĂ©e jeune portĂ©e par l’idĂ©al laĂŻque. Garantir la libertĂ© de conscience des enfants, pour faire face aux replis, aux peurs et Ă  ceux qui en profitent.

C’est à cette condition que des filles et des garçons, capables de penser librement, pourront s’émanciper et bâtir une société digne de notre temps.

La dĂ©lĂ©gation UNSA-Education : JĂ©rĂ´me BOUSQUET, Natacha ETOURNEAU, Anne MARCHAND, François MARTY

 
 
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