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Tuteurs et tutorat : ce qu’en dit le dernier rapport de l’IGEN
Article publié le vendredi 8 janvier 2016.
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L’inspection gĂ©nĂ©rale de l’Éducation nationale et celle de l’Administration, de l’Éducation  nationale et de la Recherche ont publiĂ© en octobre 2015  un rapport sur « le suivi de la mise en place des ESPE au cours de l’annĂ©e 2014-2015 Â». En rĂ©affirmant que les tuteurs reprĂ©sentent un pilier de la professionnalisation des nouveaux enseignants, les inspecteurs gĂ©nĂ©raux confortent la place des professionnels qui accompagnent et forment les jeunes collĂšgues tout au long de l’annĂ©e.  Diverses prĂ©conisations sur le tutorat mixte, la formation des tuteurs, le recrutement, leur Ă©valuation des stagiaires, etc.  visent une alternance rĂ©ellement intĂ©grative.

Parmi les 39 préconisations formulées explicitement, voici celles qui concernent le tutorat:

  • constituer au niveau des rectorats des ressources renouvelĂ©es en formateurs acadĂ©miques en mettant Ă  profit la future certification ; confier Ă  ces formateurs l’animation de rĂ©seaux de tuteurs ;
  •  mettre en place une formation conjointe des tuteurs terrain et tuteurs ESPE, avec un complĂ©ment particulier pour les tuteurs ESPE nouvellement nommĂ©s et les plus Ă©loignĂ©s du terrain, en favorisant par exemple des visites en binĂŽme ou des observations de classe.
  • impliquer l’ensemble des enseignants de l’ESPE (enseignants‐chercheurs, PRAG, PRCE, autres formateurs) comme tuteurs ESPE et renforcer l’implication des enseignants-chercheurs des UFR ;
  • favoriser le dĂ©veloppement et l’usage d’un outil numĂ©rique partagĂ© entre ESPE, services acadĂ©miques et Ă©tablissements, accessibles Ă  tous les acteurs (formateurs, tuteurs, chefs d’établissement, inspecteurs et stagiaires) permettant le suivi de la formation des stagiaires ainsi que le recensement des donnĂ©es relatives aux effectifs Ă©tudiants, aux formations et aux parcours proposĂ©s, aux lieux et Ă©tablissements oĂč ils sont dispensĂ©s afin notamment d’établir une carte nationale des formations.
  • sur le mi‐temps en Ă©tablissement scolaire, dans le premier et le second degrĂ©, rĂ©server des demi‐journĂ©es dĂ©diĂ©es alternativement Ă  l’observation et Ă  l'analyse des pratiques, dans tous les cycles, en associant les tuteurs ESPE, des tuteurs de terrain et des membres des corps d’inspection ;
  • mettre en place dans le premier degrĂ© un tutorat ou un accompagnement de proximitĂ© dans l’école d’affectation, soit en confiant explicitement cette mission d’accompagnement au directeur d’école, soit en dĂ©signant un autre enseignant de l’école comme tuteur.

 

En outre, les 153 pages du rapport Ă©grainent des constats qui rĂ©vĂšlent sans dĂ©tours, diffĂ©rents questionnements et des pistes d’amĂ©liorations :

Un tutorat de terrain organisĂ© et ressenti de façon diffĂ©rente entre le 1er et le 2nd degrĂ©. 

Dans le second degrĂ©, le fait que le tuteur de terrain exerce gĂ©nĂ©ralement dans le mĂȘme Ă©tablissement, permet de rĂ©guliĂšres observations rĂ©ciproques tuteur‐stagiaire et offre une souplesse bienvenue Ă  l’organisation de temps d’échanges et d’accompagnement du stagiaire en dehors des heures de face‐à‐face pĂ©dagogique.

La plupart des stagiaires du premier degrĂ© rencontrĂ©s se sont plaints de ne pas avoir de tuteur proche, prĂ©sent dans leur Ă©cole. Le tutorat a dans la grande majoritĂ© des cas Ă©tĂ© confiĂ© aux PEMF (professeurs des Ă©coles maĂźtres formateurs), qui avaient Ă  encadrer plusieurs stagiaires. Lorsque le stagiaire Ă©tait affectĂ© sur la dĂ©charge de son tuteur PEMF, la mission a pu constater des ressentis ambivalents de la part des stagiaires, qui soit apprĂ©cient l’aide d’un professionnel confirmĂ© dans un environnement sĂ©curisant soit se sentent par trop contraints Ă  suivre le modĂšle prescrit par leur tuteur par ailleurs responsable de la classe.

Cette proximitĂ© entre stagiaires et tuteurs de terrain Ă©tant plĂ©biscitĂ©e dans le second degrĂ©, il n'est pas Ă©tonnant que les IG en fassent  un des objectifs de la rentrĂ©e prochaine dans le premier degrĂ©.

La proximité impacte directement le rÎle du tuteur et permet une alternance plus effective.

Ainsi donc, si le tuteur de terrain dans le second degrĂ© peut jouer pleinement son rĂŽle d’accompagnant et ĂȘtre vraiment perçu comme tel, ce qui est apprĂ©ciĂ© des stagiaires, ce n’est pas le cas de tous les PEMF  [la majoritĂ© des tuteurs du 1er degrĂ© sont EMF] qui rĂ©alisent un nombre de visites par stagiaire diffĂ©rent d’une acadĂ©mie Ă  l’autre mais toujours limitĂ© (en gĂ©nĂ©ral trois visites maximum). Le professeur des Ă©coles stagiaire risque alors de percevoir son tuteur terrain davantage comme un Ă©valuateur ponctuel que comme un conseiller rĂ©gulier.

Tuteur oui, prĂ©-inspecteur, non !

La mission a insistĂ© sur  la nĂ©cessitĂ© dans beaucoup d’ESPE de poursuivre la rĂ©flexion pour Ă©viter que les visites des tuteurs ESPE (ou des tuteurs de terrain qui ne sont pas dans l’établissement scolaire du stagiaire) ne soient perçues comme des « visites d’inspection », comme en tĂ©moignent certains professeurs stagiaires interrogĂ©s par la mission. Sont donc ici soulevĂ©es Ă  la fois la question du rĂŽle de l’inspecteur tel qu’il est perçu par les professeurs, et celle du rĂŽle du tuteur dans une formation par alternance. Pour ce qui est du rĂŽle de l’inspecteur, il est important que les professeurs qui entrent dans le mĂ©tier le perçoivent comme un cadre contribuant Ă  leur accompagnement et leur formation tout au long de la vie, de maniĂšre plus ou moins directe, autant que comme un Ă©valuateur ponctuel, cette Ă©valuation individuelle tenant d’ailleurs compte du contexte de l’établissement, et du parcours professionnel du professeur concernĂ©.

En outre, l’ autoĂ©valuation du stagiaire prĂ©sente l'avantage de permettre aux tuteurs de se positionner sur le versant « accompagnement » de leur mission davantage que sur celui de l'Ă©valuation, les stagiaires ayant d'ailleurs confiĂ© Ă  la mission avoir parfois du mal Ă  distinguer la ligne de crĂȘte sĂ©parant les deux versants.

Un tutorat mixte pas encore vĂ©ritablement opĂ©rationnel notamment Ă  cause de conditions de financement fragile.

Nombreux sont les tĂ©moignages confirmant la richesse d’un dispositif de co‐tutorat pour la formation professionnelle des enseignants, autant que sa difficultĂ© de mise en place. Non seulement le tutorat mixte apporte au stagiaire un double regard sur sa pratique, mais il constitue aussi une occasion pour les tuteurs de terrain qui en sont les plus Ă©loignĂ©s de mesurer les Ă©volutions des rĂ©flexions universitaires et pour les tuteurs ESPE universitaires de se confronter aux problĂ©matiques rĂ©elles du terrain et aux contextes d’exercice dans les Ă©coles et les Ă©tablissements, ce qui est indispensable pour adapter au mieux les contenus de formation professionnelle du master MEEF sans cĂ©der sur le plan scientifique.

[
]

Mais il ne faut en aucun cas sous‐estimer les problĂšmes d’organisation : ce double tutorat exige des dĂ©placements nombreux et parfois sur de longues distances, des bilans rĂ©digĂ©s et transmis, c’est‐à‐dire du temps et des moyens humains et financiers.

NĂ©anmoins, compte tenu des effectifs importants de stagiaires en M2, les ESPE ont fait majoritairement appel Ă  des PEMF et Ă  des professeurs formateurs acadĂ©miques intervenant Ă  l’ESPE pour ĂȘtre « tuteur ESPE », voire Ă  des enseignants de terrain qui n’intervenaient pas dans la formation, ce qui s’éloigne quelque peu de l’esprit du tutorat mixte. Ce choix de recruter des tuteurs ESPE dans les UFR ou dans les Ă©tablissements pose le problĂšme de la formation des tuteurs, fonction qui ne s’improvise pas.

L’enjeu pour les prochaines annĂ©es va ĂȘtre de former et d’accompagner les tuteurs.

 

Lire aussi :

Le rapport des IG et les recommandations : synthĂšse

 La note de la DGsip sur le mĂ©moire donne une place aux formateurs de terrain dans les jurys

 

Tuteurs et tutorat : ce qu’en dit le dernier rapport de l’IGEN
Article publié le mercredi 16 décembre 2015.
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L’inspection gĂ©nĂ©rale de l’Éducation nationale et celle de l’Administration, de l’Éducation  nationale et de la Recherche ont publiĂ© en octobre 2015  un rapport sur « le suivi de la mise en place des ESPE au cours de l’annĂ©e 2014-2015 Â». En rĂ©affirmant que les tuteurs reprĂ©sentent un pilier de la professionnalisation des nouveaux enseignants, les inspecteurs gĂ©nĂ©raux confortent la place des professionnels qui accompagnent et forment les jeunes collĂšgues tout au long de l’annĂ©e.  Diverses prĂ©conisations sur le tutorat mixte, la formation des tuteurs, le recrutement, leur Ă©valuation des stagiaires, etc.  visent une alternance rĂ©ellement intĂ©grative.

Parmi les 39 préconisations formulées explicitement, voici celles qui concernent le tutorat:

  • constituer au niveau des rectorats des ressources renouvelĂ©es en formateurs acadĂ©miques en mettant Ă  profit la future certification ; confier Ă  ces formateurs l’animation de rĂ©seaux de tuteurs ;
  •  mettre en place une formation conjointe des tuteurs terrain et tuteurs ESPE, avec un complĂ©ment particulier pour les tuteurs ESPE nouvellement nommĂ©s et les plus Ă©loignĂ©s du terrain, en favorisant par exemple des visites en binĂŽme ou des observations de classe.
  • impliquer l’ensemble des enseignants de l’ESPE (enseignants‐chercheurs, PRAG, PRCE, autres formateurs) comme tuteurs ESPE et renforcer l’implication des enseignants-chercheurs des UFR ;
  • favoriser le dĂ©veloppement et l’usage d’un outil numĂ©rique partagĂ© entre ESPE, services acadĂ©miques et Ă©tablissements, accessibles Ă  tous les acteurs (formateurs, tuteurs, chefs d’établissement, inspecteurs et stagiaires) permettant le suivi de la formation des stagiaires ainsi que le recensement des donnĂ©es relatives aux effectifs Ă©tudiants, aux formations et aux parcours proposĂ©s, aux lieux et Ă©tablissements oĂč ils sont dispensĂ©s afin notamment d’établir une carte nationale des formations.
  • sur le mi‐temps en Ă©tablissement scolaire, dans le premier et le second degrĂ©, rĂ©server des demi‐journĂ©es dĂ©diĂ©es alternativement Ă  l’observation et Ă  l'analyse des pratiques, dans tous les cycles, en associant les tuteurs ESPE, des tuteurs de terrain et des membres des corps d’inspection ;
  • mettre en place dans le premier degrĂ© un tutorat ou un accompagnement de proximitĂ© dans l’école d’affectation, soit en confiant explicitement cette mission d’accompagnement au directeur d’école, soit en dĂ©signant un autre enseignant de l’école comme tuteur.

 

En outre, les 153 pages du rapport Ă©grainent des constats qui rĂ©vĂšlent sans dĂ©tours, diffĂ©rents questionnements et des pistes d’amĂ©liorations :

Un tutorat de terrain organisĂ© et ressenti de façon diffĂ©rente entre le 1er et le 2nd degrĂ©. 

Dans le second degrĂ©, le fait que le tuteur de terrain exerce gĂ©nĂ©ralement dans le mĂȘme Ă©tablissement, permet de rĂ©guliĂšres observations rĂ©ciproques tuteur‐stagiaire et offre une souplesse bienvenue Ă  l’organisation de temps d’échanges et d’accompagnement du stagiaire en dehors des heures de face‐à‐face pĂ©dagogique.

La plupart des stagiaires du premier degrĂ© rencontrĂ©s se sont plaints de ne pas avoir de tuteur proche, prĂ©sent dans leur Ă©cole. Le tutorat a dans la grande majoritĂ© des cas Ă©tĂ© confiĂ© aux PEMF (professeurs des Ă©coles maĂźtres formateurs), qui avaient Ă  encadrer plusieurs stagiaires. Lorsque le stagiaire Ă©tait affectĂ© sur la dĂ©charge de son tuteur PEMF, la mission a pu constater des ressentis ambivalents de la part des stagiaires, qui soit apprĂ©cient l’aide d’un professionnel confirmĂ© dans un environnement sĂ©curisant soit se sentent par trop contraints Ă  suivre le modĂšle prescrit par leur tuteur par ailleurs responsable de la classe.

Cette proximitĂ© entre stagiaires et tuteurs de terrain Ă©tant plĂ©biscitĂ©e dans le second degrĂ©, il n'est pas Ă©tonnant que les IG en fassent  un des objectifs de la rentrĂ©e prochaine dans le premier degrĂ©.

La proximité impacte directement le rÎle du tuteur et permet une alternance plus effective.

Ainsi donc, si le tuteur de terrain dans le second degrĂ© peut jouer pleinement son rĂŽle d’accompagnant et ĂȘtre vraiment perçu comme tel, ce qui est apprĂ©ciĂ© des stagiaires, ce n’est pas le cas de tous les PEMF  [la majoritĂ© des tuteurs du 1er degrĂ© sont EMF] qui rĂ©alisent un nombre de visites par stagiaire diffĂ©rent d’une acadĂ©mie Ă  l’autre mais toujours limitĂ© (en gĂ©nĂ©ral trois visites maximum). Le professeur des Ă©coles stagiaire risque alors de percevoir son tuteur terrain davantage comme un Ă©valuateur ponctuel que comme un conseiller rĂ©gulier.

Tuteur oui, prĂ©-inspecteur, non !

La mission a insistĂ© sur  la nĂ©cessitĂ© dans beaucoup d’ESPE de poursuivre la rĂ©flexion pour Ă©viter que les visites des tuteurs ESPE (ou des tuteurs de terrain qui ne sont pas dans l’établissement scolaire du stagiaire) ne soient perçues comme des « visites d’inspection », comme en tĂ©moignent certains professeurs stagiaires interrogĂ©s par la mission. Sont donc ici soulevĂ©es Ă  la fois la question du rĂŽle de l’inspecteur tel qu’il est perçu par les professeurs, et celle du rĂŽle du tuteur dans une formation par alternance. Pour ce qui est du rĂŽle de l’inspecteur, il est important que les professeurs qui entrent dans le mĂ©tier le perçoivent comme un cadre contribuant Ă  leur accompagnement et leur formation tout au long de la vie, de maniĂšre plus ou moins directe, autant que comme un Ă©valuateur ponctuel, cette Ă©valuation individuelle tenant d’ailleurs compte du contexte de l’établissement, et du parcours professionnel du professeur concernĂ©.

En outre, l’ autoĂ©valuation du stagiaire prĂ©sente l'avantage de permettre aux tuteurs de se positionner sur le versant « accompagnement » de leur mission davantage que sur celui de l'Ă©valuation, les stagiaires ayant d'ailleurs confiĂ© Ă  la mission avoir parfois du mal Ă  distinguer la ligne de crĂȘte sĂ©parant les deux versants.

Un tutorat mixte pas encore vĂ©ritablement opĂ©rationnel notamment Ă  cause de conditions de financement fragile.

Nombreux sont les tĂ©moignages confirmant la richesse d’un dispositif de co‐tutorat pour la formation professionnelle des enseignants, autant que sa difficultĂ© de mise en place. Non seulement le tutorat mixte apporte au stagiaire un double regard sur sa pratique, mais il constitue aussi une occasion pour les tuteurs de terrain qui en sont les plus Ă©loignĂ©s de mesurer les Ă©volutions des rĂ©flexions universitaires et pour les tuteurs ESPE universitaires de se confronter aux problĂ©matiques rĂ©elles du terrain et aux contextes d’exercice dans les Ă©coles et les Ă©tablissements, ce qui est indispensable pour adapter au mieux les contenus de formation professionnelle du master MEEF sans cĂ©der sur le plan scientifique.

[
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Mais il ne faut en aucun cas sous‐estimer les problĂšmes d’organisation : ce double tutorat exige des dĂ©placements nombreux et parfois sur de longues distances, des bilans rĂ©digĂ©s et transmis, c’est‐à‐dire du temps et des moyens humains et financiers.

NĂ©anmoins, compte tenu des effectifs importants de stagiaires en M2, les ESPE ont fait majoritairement appel Ă  des PEMF et Ă  des professeurs formateurs acadĂ©miques intervenant Ă  l’ESPE pour ĂȘtre « tuteur ESPE », voire Ă  des enseignants de terrain qui n’intervenaient pas dans la formation, ce qui s’éloigne quelque peu de l’esprit du tutorat mixte. Ce choix de recruter des tuteurs ESPE dans les UFR ou dans les Ă©tablissements pose le problĂšme de la formation des tuteurs, fonction qui ne s’improvise pas.

L’enjeu pour les prochaines annĂ©es va ĂȘtre de former et d’accompagner les tuteurs.

 

Lire aussi :

Le rapport des IG et les recommandations : synthĂšse

 La note de la DGsip sur le mĂ©moire donne une place aux formateurs de terrain dans les jurys

 

 

 
 
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