SECTION SE-Unsa de la CREUSE - MAISON DES ASSOCIATIONS - 11 RUE DE BRACONNE - 23000 GUERET
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Lâinspection gĂ©nĂ©rale de lâĂducation nationale et celle de lâAdministration, de lâĂducation nationale et de la Recherche ont publiĂ© en octobre 2015 un rapport sur « le suivi de la mise en place des ESPE au cours de lâannĂ©e 2014-2015 ». En rĂ©affirmant que les tuteurs reprĂ©sentent un pilier de la professionnalisation des nouveaux enseignants, les inspecteurs gĂ©nĂ©raux confortent la place des professionnels qui accompagnent et forment les jeunes collĂšgues tout au long de lâannĂ©e. Diverses prĂ©conisations sur le tutorat mixte, la formation des tuteurs, le recrutement, leur Ă©valuation des stagiaires, etc. visent une alternance rĂ©ellement intĂ©grative.
Parmi les 39 préconisations formulées explicitement, voici celles qui concernent le tutorat:
En outre, les 153 pages du rapport Ă©grainent des constats qui rĂ©vĂšlent sans dĂ©tours, diffĂ©rents questionnements et des pistes dâamĂ©liorations :
Un tutorat de terrain organisé et ressenti de façon différente entre le 1er et le 2nd degré.
Dans le second degrĂ©, le fait que le tuteur de terrain exerce gĂ©nĂ©ralement dans le mĂȘme Ă©tablissement, permet de rĂ©guliĂšres observations rĂ©ciproques tuteurâstagiaire et offre une souplesse bienvenue Ă lâorganisation de temps dâĂ©changes et dâaccompagnement du stagiaire en dehors des heures de faceâĂ âface pĂ©dagogique.
La plupart des stagiaires du premier degrĂ© rencontrĂ©s se sont plaints de ne pas avoir de tuteur proche, prĂ©sent dans leur Ă©cole. Le tutorat a dans la grande majoritĂ© des cas Ă©tĂ© confiĂ© aux PEMF (professeurs des Ă©coles maĂźtres formateurs), qui avaient Ă encadrer plusieurs stagiaires. Lorsque le stagiaire Ă©tait affectĂ© sur la dĂ©charge de son tuteur PEMF, la mission a pu constater des ressentis ambivalents de la part des stagiaires, qui soit apprĂ©cient lâaide dâun professionnel confirmĂ© dans un environnement sĂ©curisant soit se sentent par trop contraints Ă suivre le modĂšle prescrit par leur tuteur par ailleurs responsable de la classe.
Cette proximité entre stagiaires et tuteurs de terrain étant plébiscitée dans le second degré, il n'est pas étonnant que les IG en fassent un des objectifs de la rentrée prochaine dans le premier degré.
La proximité impacte directement le rÎle du tuteur et permet une alternance plus effective.
Ainsi donc, si le tuteur de terrain dans le second degrĂ© peut jouer pleinement son rĂŽle dâaccompagnant et ĂȘtre vraiment perçu comme tel, ce qui est apprĂ©ciĂ© des stagiaires, ce nâest pas le cas de tous les PEMF [la majoritĂ© des tuteurs du 1er degrĂ© sont EMF] qui rĂ©alisent un nombre de visites par stagiaire diffĂ©rent dâune acadĂ©mie Ă lâautre mais toujours limitĂ© (en gĂ©nĂ©ral trois visites maximum). Le professeur des Ă©coles stagiaire risque alors de percevoir son tuteur terrain davantage comme un Ă©valuateur ponctuel que comme un conseiller rĂ©gulier.
Tuteur oui, pré-inspecteur, non !
La mission a insistĂ© sur la nĂ©cessitĂ© dans beaucoup dâESPE de poursuivre la rĂ©flexion pour Ă©viter que les visites des tuteurs ESPE (ou des tuteurs de terrain qui ne sont pas dans lâĂ©tablissement scolaire du stagiaire) ne soient perçues comme des « visites dâinspection », comme en tĂ©moignent certains professeurs stagiaires interrogĂ©s par la mission. Sont donc ici soulevĂ©es Ă la fois la question du rĂŽle de lâinspecteur tel quâil est perçu par les professeurs, et celle du rĂŽle du tuteur dans une formation par alternance. Pour ce qui est du rĂŽle de lâinspecteur, il est important que les professeurs qui entrent dans le mĂ©tier le perçoivent comme un cadre contribuant Ă leur accompagnement et leur formation tout au long de la vie, de maniĂšre plus ou moins directe, autant que comme un Ă©valuateur ponctuel, cette Ă©valuation individuelle tenant dâailleurs compte du contexte de lâĂ©tablissement, et du parcours professionnel du professeur concernĂ©.
En outre, lâ autoĂ©valuation du stagiaire prĂ©sente l'avantage de permettre aux tuteurs de se positionner sur le versant « accompagnement » de leur mission davantage que sur celui de l'Ă©valuation, les stagiaires ayant d'ailleurs confiĂ© Ă la mission avoir parfois du mal Ă distinguer la ligne de crĂȘte sĂ©parant les deux versants.
Un tutorat mixte pas encore véritablement opérationnel notamment à cause de conditions de financement fragile.
Nombreux sont les tĂ©moignages confirmant la richesse dâun dispositif de coâtutorat pour la formation professionnelle des enseignants, autant que sa difficultĂ© de mise en place. Non seulement le tutorat mixte apporte au stagiaire un double regard sur sa pratique, mais il constitue aussi une occasion pour les tuteurs de terrain qui en sont les plus Ă©loignĂ©s de mesurer les Ă©volutions des rĂ©flexions universitaires et pour les tuteurs ESPE universitaires de se confronter aux problĂ©matiques rĂ©elles du terrain et aux contextes dâexercice dans les Ă©coles et les Ă©tablissements, ce qui est indispensable pour adapter au mieux les contenus de formation professionnelle du master MEEF sans cĂ©der sur le plan scientifique.
[âŠ]
Mais il ne faut en aucun cas sousâestimer les problĂšmes dâorganisation : ce double tutorat exige des dĂ©placements nombreux et parfois sur de longues distances, des bilans rĂ©digĂ©s et transmis, câestâĂ âdire du temps et des moyens humains et financiers.
NĂ©anmoins, compte tenu des effectifs importants de stagiaires en M2, les ESPE ont fait majoritairement appel Ă des PEMF et Ă des professeurs formateurs acadĂ©miques intervenant Ă lâESPE pour ĂȘtre « tuteur ESPE », voire Ă des enseignants de terrain qui nâintervenaient pas dans la formation, ce qui sâĂ©loigne quelque peu de lâesprit du tutorat mixte. Ce choix de recruter des tuteurs ESPE dans les UFR ou dans les Ă©tablissements pose le problĂšme de la formation des tuteurs, fonction qui ne sâimprovise pas.
Lâenjeu pour les prochaines annĂ©es va ĂȘtre de former et dâaccompagner les tuteurs.
Lire aussi :
Le rapport des IG et les recommandations : synthĂšse
La note de la DGsip sur le mémoire donne une place aux formateurs de terrain dans les jurys
Lâinspection gĂ©nĂ©rale de lâĂducation nationale et celle de lâAdministration, de lâĂducation nationale et de la Recherche ont publiĂ© en octobre 2015 un rapport sur « le suivi de la mise en place des ESPE au cours de lâannĂ©e 2014-2015 ». En rĂ©affirmant que les tuteurs reprĂ©sentent un pilier de la professionnalisation des nouveaux enseignants, les inspecteurs gĂ©nĂ©raux confortent la place des professionnels qui accompagnent et forment les jeunes collĂšgues tout au long de lâannĂ©e. Diverses prĂ©conisations sur le tutorat mixte, la formation des tuteurs, le recrutement, leur Ă©valuation des stagiaires, etc. visent une alternance rĂ©ellement intĂ©grative.
Parmi les 39 préconisations formulées explicitement, voici celles qui concernent le tutorat:
En outre, les 153 pages du rapport Ă©grainent des constats qui rĂ©vĂšlent sans dĂ©tours, diffĂ©rents questionnements et des pistes dâamĂ©liorations :
Un tutorat de terrain organisé et ressenti de façon différente entre le 1er et le 2nd degré.
Dans le second degrĂ©, le fait que le tuteur de terrain exerce gĂ©nĂ©ralement dans le mĂȘme Ă©tablissement, permet de rĂ©guliĂšres observations rĂ©ciproques tuteurâstagiaire et offre une souplesse bienvenue Ă lâorganisation de temps dâĂ©changes et dâaccompagnement du stagiaire en dehors des heures de faceâĂ âface pĂ©dagogique.
La plupart des stagiaires du premier degrĂ© rencontrĂ©s se sont plaints de ne pas avoir de tuteur proche, prĂ©sent dans leur Ă©cole. Le tutorat a dans la grande majoritĂ© des cas Ă©tĂ© confiĂ© aux PEMF (professeurs des Ă©coles maĂźtres formateurs), qui avaient Ă encadrer plusieurs stagiaires. Lorsque le stagiaire Ă©tait affectĂ© sur la dĂ©charge de son tuteur PEMF, la mission a pu constater des ressentis ambivalents de la part des stagiaires, qui soit apprĂ©cient lâaide dâun professionnel confirmĂ© dans un environnement sĂ©curisant soit se sentent par trop contraints Ă suivre le modĂšle prescrit par leur tuteur par ailleurs responsable de la classe.
Cette proximité entre stagiaires et tuteurs de terrain étant plébiscitée dans le second degré, il n'est pas étonnant que les IG en fassent un des objectifs de la rentrée prochaine dans le premier degré.
La proximité impacte directement le rÎle du tuteur et permet une alternance plus effective.
Ainsi donc, si le tuteur de terrain dans le second degrĂ© peut jouer pleinement son rĂŽle dâaccompagnant et ĂȘtre vraiment perçu comme tel, ce qui est apprĂ©ciĂ© des stagiaires, ce nâest pas le cas de tous les PEMF [la majoritĂ© des tuteurs du 1er degrĂ© sont EMF] qui rĂ©alisent un nombre de visites par stagiaire diffĂ©rent dâune acadĂ©mie Ă lâautre mais toujours limitĂ© (en gĂ©nĂ©ral trois visites maximum). Le professeur des Ă©coles stagiaire risque alors de percevoir son tuteur terrain davantage comme un Ă©valuateur ponctuel que comme un conseiller rĂ©gulier.
Tuteur oui, pré-inspecteur, non !
La mission a insistĂ© sur la nĂ©cessitĂ© dans beaucoup dâESPE de poursuivre la rĂ©flexion pour Ă©viter que les visites des tuteurs ESPE (ou des tuteurs de terrain qui ne sont pas dans lâĂ©tablissement scolaire du stagiaire) ne soient perçues comme des « visites dâinspection », comme en tĂ©moignent certains professeurs stagiaires interrogĂ©s par la mission. Sont donc ici soulevĂ©es Ă la fois la question du rĂŽle de lâinspecteur tel quâil est perçu par les professeurs, et celle du rĂŽle du tuteur dans une formation par alternance. Pour ce qui est du rĂŽle de lâinspecteur, il est important que les professeurs qui entrent dans le mĂ©tier le perçoivent comme un cadre contribuant Ă leur accompagnement et leur formation tout au long de la vie, de maniĂšre plus ou moins directe, autant que comme un Ă©valuateur ponctuel, cette Ă©valuation individuelle tenant dâailleurs compte du contexte de lâĂ©tablissement, et du parcours professionnel du professeur concernĂ©.
En outre, lâ autoĂ©valuation du stagiaire prĂ©sente l'avantage de permettre aux tuteurs de se positionner sur le versant « accompagnement » de leur mission davantage que sur celui de l'Ă©valuation, les stagiaires ayant d'ailleurs confiĂ© Ă la mission avoir parfois du mal Ă distinguer la ligne de crĂȘte sĂ©parant les deux versants.
Un tutorat mixte pas encore véritablement opérationnel notamment à cause de conditions de financement fragile.
Nombreux sont les tĂ©moignages confirmant la richesse dâun dispositif de coâtutorat pour la formation professionnelle des enseignants, autant que sa difficultĂ© de mise en place. Non seulement le tutorat mixte apporte au stagiaire un double regard sur sa pratique, mais il constitue aussi une occasion pour les tuteurs de terrain qui en sont les plus Ă©loignĂ©s de mesurer les Ă©volutions des rĂ©flexions universitaires et pour les tuteurs ESPE universitaires de se confronter aux problĂ©matiques rĂ©elles du terrain et aux contextes dâexercice dans les Ă©coles et les Ă©tablissements, ce qui est indispensable pour adapter au mieux les contenus de formation professionnelle du master MEEF sans cĂ©der sur le plan scientifique.
[âŠ]
Mais il ne faut en aucun cas sousâestimer les problĂšmes dâorganisation : ce double tutorat exige des dĂ©placements nombreux et parfois sur de longues distances, des bilans rĂ©digĂ©s et transmis, câestâĂ âdire du temps et des moyens humains et financiers.
NĂ©anmoins, compte tenu des effectifs importants de stagiaires en M2, les ESPE ont fait majoritairement appel Ă des PEMF et Ă des professeurs formateurs acadĂ©miques intervenant Ă lâESPE pour ĂȘtre « tuteur ESPE », voire Ă des enseignants de terrain qui nâintervenaient pas dans la formation, ce qui sâĂ©loigne quelque peu de lâesprit du tutorat mixte. Ce choix de recruter des tuteurs ESPE dans les UFR ou dans les Ă©tablissements pose le problĂšme de la formation des tuteurs, fonction qui ne sâimprovise pas.
Lâenjeu pour les prochaines annĂ©es va ĂȘtre de former et dâaccompagner les tuteurs.
Lire aussi :
Le rapport des IG et les recommandations : synthĂšse
La note de la DGsip sur le mémoire donne une place aux formateurs de terrain dans les jurys