Du jamais vu !

Maître d’école retraité et bientôt octogénaire, j’ai effectué ma première rentrée scolaire en septembre 1954.

Oh certes, j’en ai connu des suppressions de classes, d’écoles, durant toutes ces années d’activité mais jamais je n’aurais imaginé un tel désastre (14000 postes vont disparaître en 2012 !).

 Le couperet est tombé à quelques heures du début des congés de Noël, sans débat, sans vote. Il fallait faire vite ; la campagne approche ; libérons la route de ce qui l’encombre. 

Il y a belle lurette que le mammouth est délesté de sa graisse et maintenant, on s’attaque à l’os !

Le Ministère évoque « le rattachement territorial Â» et les « variations démographiques Â». Est-ce à dire que nos écoles rurales vont encore faire les frais d’une telle politique ? On ne « ramasse Â» pas des bambins sur le bord d’une route comme on le ferait pour des bidons de lait !

Faut-il rappeler par ailleurs que les prévisions officielles d’effectifs font état d’une hausse de 6000 élèves dans les écoles primaires à la prochaine rentrée, de 21200 dans les collèges et 6600 dans les lycées généraux et technologiques !

Qu’en est-il advenu de la promesse faite en juin par le Président de la République de « sanctuariser Â» l’école primaire ? Une fois de plus la démolition des Réseaux d’Aide Spécialisés va être poursuivie et les élèves les plus fragiles seront encore pénalisés ; les classes seront un peu plus surchargées et le taux de scolarisation en maternelle des enfants de moins de 3 ans va encore chuter (plus de 34% en 2000, 13% cette année ! et combien à la rentrée 2012 ?)

Que faire pour contenir l’hémorragie ? Il y a, on le sait, des solutions sur le plan financier notamment avec la suppression des abus de toutes sortes.

A qui faire appel ?

Aux enseignants et syndicats professionnels : oui.

A l’opposition parlementaire : oui.

Mais n’oublions jamais que les leviers les plus efficaces t les plus redoutés sont conjointement entre les mains des élus locaux et des parents d’élèves !

Daniel  Depresle

La Souterraine