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SE-UNSA 22


 Par SE-UNSA 22
 Le  samedi 25 février 2012

L’apprentissage, une vieille recette indigeste

 

Affichant une prétendue conviction que l’alternance est la réponse à l’insertion des jeunes, le candidat Sarkozy  nous ressert, mercredi soir, sur le plateau de France 2,  la proposition du président Sarkozy de contraindre tous les élèves de  bac pro d’effectuer leur dernière année de formation en apprentissage.

Augmenter de 250 000 alternants le nombre d’entrées dans ce dispositif tient non seulement du discours démagogique, mais vise une fois de plus à stigmatiser les collègues de l’enseignement professionnel et à justifier la suppression massive de postes en lycées professionnels.

  Vouloir faire du chiffre  à tout prix est irresponsable lorsque toutes les enquêtes récentes montrent que le sur-chômage des jeunes est directement lié au niveau de qualification et non au mode d’acquisition de la qualification : il n’affecte pas, ou peu, les sortants diplômés de l’Enseignement supérieur, les bacheliers technologiques et professionnels industriels, apprentis ou non. Un an après leur entrée sur le marché de l’emploi, leur taux de chômage n’est pas supérieur au taux moyen de la population active. En revanche, pour les jeunes non diplômés et, dans une moindre mesure les titulaires d’un CAP ou d’un bac technologique ou professionnel tertiaire, leur niveau de chômage est inquiétant. À trois ans, ce taux atteint 40% pour les non-diplômés alors qu’il est de 15 à 24% pour les autres.

Par ailleurs, les entreprises ne sont pas en capacité d’absorber un tel flux. De plus, cette mesure restreindrait l’accès à un premier emploi pour les jeunes diplômés, qui rencontrent déjà beaucoup de difficultés.

Enfin, la sélection des apprentis et les discriminations qui s’opèrent sur le marché du travail  excluraient de l’accès au diplôme de facto un nombre conséquent d’élèves alors que le service public d’éducation peut et doit continuer à tous les accueillir.

Le SE-UNSA n’accepte pas qu’une partie de la jeunesse se retrouve sacrifiée sur l’autel de la démagogie électoraliste.