Retour à l'article normal

SE-UNSA 22


 Par SE-UNSA 22
 Le  mardi 16 mars 2010

Imaginons demain

 

Le SE-Unsa va tenir son congrès national du 17 au 20 mars prochain à Brest. C’est un moment important pour une organisation syndicale. Ce rendez-vous démocratique, qui rassemble plusieurs centaines de militants délégués, permet de dresser le bilan des trois années écoulées et de tracer de nouvelles perspectives jusqu’au prochain congrès.

Notre dernier congrès, à la Rochelle, se tenait à quelques encablures des élections présidentielles. Depuis, le bulldozer sarkozyen est entré en action : restrictions budgétaires sans précédents, démantèlement de la Fonction publique, réorganisation de l’État, refondation des instances territoriales… autant de chantiers ouverts qui minent avec détermination et constance les soubassements de l’État républicain.
L’École n’est pas épargnée par ces assauts répétés. Elle est maltraitée, brutalisée comme jamais. Les purges budgétaires et les décisions idéologiques, comme par exemple la désectorisation ou la « masterisation », vont la mettre en grande difficulté. Les conditions d’exercice se dégradent et dans le même temps, le traitement de la difficulté scolaire, la prise en charge efficace des élèves les plus fragiles ne trouvent pas de solution crédible, accroissant ainsi la fracture scolaire. C’est bien ce défi de la démocratisation qui continue à nous être posé. C’est un thème essentiel pour une organisation syndicale progressiste.

Dans ce contexte particulier, chacun perçoit la difficulté du monde syndical à peser efficacement sur les débats et les décisions. Il est morcelé, divisé, trop peu implanté auprès des salariés. Qui plus est, notre pays se caractérise par une culture où l’affrontement prend trop systématiquement le pas sur la construction du dialogue social et la négociation. De nouvelles règles de représentativité syndicale pourraient bien à la fois bouleverser la cartographie syndicale mais aussi, par ricochets, la pratique du dialogue social. L’Éducation nationale ne sera pas épargnée par ce big-bang. On peut espérer qu’il sera refondateur et salutaire. Notre conception d’un syndicalisme progressiste et pragmatique y a, sans aucun doute, sa place.

Ce sont ces sujets qui seront analysés et débattus lors de notre congrès à Brest. Face à tous ces basculements, rien ne serait pire que la résignation. Alors, collectivement, non seulement nous tenterons d’imaginer demain… mais surtout, nous construirons un projet pour répondre à ces défis.

Christian Chevalier,
secrétaire général.