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Faut-il rappeler que le ministre, qui avait d’abord affiché sa volonté de parvenir à un accord négocié, n’a engagé aucune négociation ? Faut-il oublier que le président en personne a néanmoins décidé du recours à la loi, allant jusqu’à l’annoncer au soir d’une journée de grève massive ? Sans doute est-il difficile aussi de ne pas se souvenir que, si le parlement a dû traiter ce projet en urgence, c’est à cause d’une procédure décrétée par le gouvernement lui-même…
L’objectif véritable de la loi était de contraindre l’exercice du droit de grève pour les enseignants des écoles primaires. Sur une question aussi démocratiquement délicate, plutôt que de dialoguer avec les partenaires sociaux, le gouvernement a trouvé dans la loi un moyen de passer en force. Le « droit d’accueil » n’aura été dans cette affaire qu’un prétexte, et les communes son otage.
Pour autant, le SE-UNSA se réjouit qu’aujourd’hui, le gouvernement, en la personne du président de la République, reconnaisse que la loi SMA, loin d’être l’outil d’apaisement vanté, a installé une confusion totale. Il souhaite que toutes les leçons en soient tirées.
Pour le SE-UNSA, il est grand temps de dépassionner ce dossier. Il rappelle que la meilleure façon de prévenir la grève est encore de traiter en aval les difficultés qui pourraient la nourrir. Il y faut des outils et une volonté politique : le dialogue social et la négociation sont les premiers, la capacité d’écoute la seconde.
Paris, le 1er décembre 2008
Luc BERILLE
Secrétaire Général