Avec un 1er recul concernant la mesure à court terme de l’âge pivot (à ne pas confondre avec l'âge d'équilibre), l’Unsa vient d’obtenir un geste d’ouverture de la part du gouvernement. Sans naïveté face à ce signal permettant de reprendre les discussions, le SE-Unsa est déterminé à faire bouger les lignes sur un projet qui ne doit faire ni perdant·e·s ni puni·e·s.
Dans l’Éducation nationale, il est maintenant temps d’avancer de façon concrète sur la revalorisation qui doit permettre le maintien du niveau de nos pensions et la reconnaissance de nos métiers. Le SE-Unsa sera reçu par Jean Michel Blanquer ce lundi 13 janvier. Le syndicat y portera ses revendications sur les salaires, les déroulements de carrières, les aménagements de fin de carrière et les conditions de départ à la retraite.
Après nos mobilisations de décembre et les discussions intenses de la semaine du 6 janvier, le Premier ministre a écrit samedi 11 janvier qu’il accédait favorablement à notre revendication d’abandon de l’âge pivot dans son projet de loi laissant le temps à une conférence de financement de travailler à l’équilibre du futur système. Nous actons positivement le retrait de cette mesure de court terme. Pour nous, c’était la condition préalable nécessaire à la poursuite des négociations sur la réforme des retraites. Il reste encore de nombreux points à traiter dans les négociations au niveau interprofessionnel mais aussi dans les différents champs professionnels.
Dans l'émission le Grand Jury-RTL du 12/01/20, Laurent Escure Secrétaire général de l'Unsa détaille l'analyse sur le retrait de la mesure d'âge, la question de l'âge d'équilibre et les solutions de financement 100% Unsa, la revalorisation des enseignants, la situations des agents de la fonction publique territoriale, les avancées à obtenir sur la pénibilité et les combats de l'Unsa à venir. La vidéo <ICI>.
La mesure de l'âge pivot devait s’appliquer dès 2022 aux générations non concernées par la réforme. Un malus aurait été instauré y compris aux collègues ayant une carrière complète dans le système actuel.
Pour l’UNSA, elle devait être retirée afin d'entamer des discussions. Sans ce retrait, des dizaines de milliers de salariés auraient été pénalisés dès 2022. C’est donc bien une avancée.
C’est pour nous une étape indispensable. Mais nous n’avons jamais dit que tout s’arrêtait le 12 janvier.
Évidemment, la bataille n’est pas terminée : l’UNSA portera ses solutions à l’occasion de la conférence de financement en espérant qu’un compromis puisse se dégager.
Le gouvernement prendra des ordonnances pour transcrire dans la loi l’accord sorti de la conférence de financement.
En l’absence d’accord, les ordonnances comprendront des mesures inspirées de débats. Est-ce le retour de l’âge pivot ? Si personne ne veut faire de pas vers les autres, si les uns et les autres se cantonnent au refus de tout et à l’absence de propositions, ce risque persistera. On peut cependant penser que l’effort ne sera pas partagé par les seuls salariés (comme le pluriel des mesures semble l’indiquer).
Le retrait de l'âge pivot est une avancée supplémentaire qui permet d'éviter un recul important.
Et l’âge d’équilibre que le courrier réaffirme ?
Cet âge d’équilibre serait présent dans le nouveau régime, c’est à dire en 2037, dès que la première génération concernée par le régime par points partira en retraite. Il n’est pas précisé comment.
Dans le régime actuel, il y a un "âge d’équilibre" lié au nombre de trimestres et d’annuités. À 62 ans, la retraite est diminuée d’une décote si le nombre d’annuités n’est pas atteint (42 ans en 2020 et 43 ans en 2035). Une part importante de salariés partent avec des retraites diminuées (parce qu’ils ont commencé à travailler tard ou en raison de carrières hachées) ou sont obligée de poursuivre leur activité professionnelle bien au-delà de 62 ans. 20 % par exemple des femmes partent à 67 ans.
L'âge d’équilibre prévu doit être modulé en fonction des durées de carrière (cf. dispositif carrière longue) ou de la pénibilité des métiers. L’UNSA dans le cadre des consultations ouvertes agira pour que les critères de pénibilité soient élargis et étendus au secteur public. L’action syndicale ne s’arrêtera pas ce soir ou demain. Pas après pas, marche après marche, l’UNSA tentera de faire évoluer cet âge d’équilibre, par exemple en le diminuant si la situation démographique s’inverse.
Pour rappel, les bases des négociations concernant la revalorisation des enseignants, CPE et PsyEN: