Mardi 23 juin s’est déroulé le Comité Technique Spécial Départemental de Côte d’Or avec deux points à l’ordre du jour : les pôles inclusifs d'accompagnement localisés (PIAL) et la formation continue qui évolue considérablement. Nous vous en proposons ci-dessous le compte-rendu succinct.

En introduction, la directrice académique s’est félicitée d'une reprise “pour toutes et tous” nécessaire et attendue. Les premiers retours indiquent que de nombreux élèves sont au rendez-vous et que les classes sont quasi-complètes. Si l’Unsa-Éducation partage cette position car l’école réelle doit être faite d’interactions et de relations humaines avant tout, nous rappelons que cette réalité ne peut justifier le “faire et le défaire” permanent.

Elle entend le sentiment de ras le bol de la profession avec des directeurs au bord du burn-out dans un jeu de mécano éreintant  mais... à vrai dire...le ton est :" à situation exceptionnelle, adaptation exceptionnelle "...

Selon elle, il n’y a pas eu de dissonance récurrente dans la communication depuis plusieurs mois et elle ne voit pas vraiment les difficultés rencontrées sur le terrain au gré des circonscriptions. Nous répétons pourtant qu’une communication identique pour toutes et tous dans le département est préférable à un morcellement propice à la disparité et les couacs.

La DASEN a également réaffirmé son soutien envers tous ses agents et rappelé que le dénigrement de la profession relayé par les médias était inacceptable.

 

PIAL

A la rentrée 2019, le département comptait 17 PIAL :

- 2 dans le 1er degré (Dijon centre et Val de Saône)

- 17 dans le 2nd degré

Selon l’administration, le bilan de cette année est positif. Pour cela, elle s'appuie sur 3 critères, peu objectifs à notre sens :
- meilleure réponse aux besoins d’accompagnements (moins de 30 élèves sans accompagnant)
- meilleure mobilisation pour assurer les remplacements (donc moins de rupture dans les accompagnements)
- moins de démissions en cours d’année.

L’objectif pour 2021 est de parvenir à couvrir l’ensemble du département et de permettre ainsi de répondre rapidement aux besoins de chaque élève mais aussi de faire progresser les personnels AESH dans leur professionnalisme et leur statut.

Rentrée 2020 -> 2 créations (PIAL Semur + PIAL Vitteaux) et 1 modification (PIAL Chatillon)

• collèges Semur/Venarey + écoles du secteur + lycée Semur + établissements privés de ces communes

• collèges Vitteaux/Sombernon/Pouilly + écoles du secteur + établissements privés de ces communes

• collèges Chatillon/Laignes/Montbard + écoles du secteur + lycée Chatillon + lycée pro Montbard + collège Recey + établissements privés de ces communes
Attention : les écoles du secteur de Recey ne sont pas incluses dans le PIAL car un autre PIAL sera créé à la rentrée 2021 incluant le collège de Recey et ses écoles. Il n’était pas opportun de les intégrer pour les retirer l’année suivante. L’administration a assuré qu’il n’y aurait pas de mutualisation entre Recey et Laignes du fait de l’éloignement.

Chaque PIAL est géré par un co-pilotage entre le chef de l’établissement support (donc les principaux des collèges de Semur, Vitteaux et Chatillon) et l’inspecteur de la circonscription.
Pour le coordonateur, l’administration a mis en avant le profil intéressant des directeurs de SEGPA qui ont la connaissance du 1er et du 2nd degré. Attention, ces personnels ont déjà une charge de travail énorme et ils ne bénéficieraient d’aucun temps supplémentaire pour assurer cette mission...

Pour répondre à l’objectif national et académique de déploiement sur l’ensemble du territoire pour 2021, un autre moment d’échange est prévu en automne 2020.

 

AESH

- PIAL interdegré : les AESH peuvent intervenir aussi bien en maternelle qu’au lycée. Nous avons signalé que cela pouvait être compliqué, voire inconfortable. Il a été répondu que les interventions feraient l’objet d’échanges avec le coordonateur du PIAL.

- Frais de déplacements : les AESH pourront en bénéficier. Ils sont calculés à partir de la commune de l’établissement support du PIAL ou du domicile. Pour les collègues travaillant sur une même commune, aucun frais ne sera pris en compte, le logiciel calculant de commune à commune. Attention, cela ne concerne pas les trajets domicile-travail.
- Frais de repas : l’administration rappelle que les frais de mission des agents publics s’applique. Mais l’existence de conditions particulières reste à préciser….
- Formation : un stage à candidature individuelle sur l’école inclusive est proposé dans le plan de formation académique. Il s’agit d’une formation “duo” PE-AESH.
 

FORMATION CONTINUE

- Retour sur l’année 2019-2020

Avec la situation sanitaire, la formation a été interrompue de façon brutale à partir du 13 mars. Il a donc été décidé de suspendre les stages puis de les supprimer.

Environ 1/3 de la formation a ainsi été annulée. Cela se composait à 60% de stages départementaux, à 30 % de formations statutaires (dont les stages directeurs de mars) et à 10 % de formations de circo.

 

- Directeurs
La dernière session du stage “ nouveaux directeurs 2019/2020 “ aurait dû avoir lieu en mars. La Dasen a proposé que ce stage soit réalisé au cours du 1er trimestre (de septembre à décembre 2020) en utilisant un mercredi par mois. Ce stage primera sur une animation pédagogique qui se trouverait programmée en même temps.

 

- Une formation statutaire CAPPEI 2020 a eu lieu les 22 et 23 juin. La suite de la formation aura lieu les 3 et 4 septembre.

Année scolaire 2020-2021

Il se dessine une évolution majeure de la formation continue qui suscite beaucoup d'interrogations et d’inquiétudes :

• Plan national :

Un plan national de formation en français et en mathématiques sera généralisé sur tout le territoire dès l’année scolaire prochaine. La formation sera très impactée par ce plan.

L’administration précise sa volonté de travailler en petits groupes de collègues (6 à 8) ayant des besoins communs et/ou des problématiques similaires. La constitution de ces groupes nommés “constellations” sera effectuée par les IEN.

Chaque PE recevra cette formation selon un plan pluriannuel de 6 ans.
Pour tenter de vous expliquer ce nouveau système, prenons un exemple :

Année 1 : formation intensive en Français : 5 jours, soit 5 x 6 heures = 30 h (dont 18h d’animations pédagogiques)

Année 2 : formation classique : 6h français + 6h mathématiques + 6h au choix 

Année 3 : formation classique : 6h français + 6h mathématiques + 6h au choix

Année 4 : formation intensive en Mathématiques : 5 jours, soit 5 x 6 heures = 30 h (dont 18h d’animations pédagogiques)

Année 5 : formation classique : 6h français + 6h mathématiques + 6h au choix

Année 6 : formation classique : 6h français + 6h mathématiques + 6h au choix

Rappelons que cette rotation pluriannuelle ne sera pas la même pour toutes et tous

Chaque année, la formation intensive (5 jours) va concerner 1/6è des PE pour les maths et 1/6 des PE pour le  français. La formation classique (animation pédagogique et stage) va concerner 2/3 des PE. 

Ce plan de formation se décline aussi au niveau des formateurs. Ainsi, chaque CPC va devoir se spécialiser en français ou mathématiques et suivra une formation de formateurs de 24 jours sur 2 ans.

Malgré une volonté affichée par l’administration d’augmenter les temps de formation, de donner du sens et de la cohérence à la formation avec le choix de privilégier des petits groupes, le projet annoncé suscite de nombreuses questions sur sa faisabilité et son fonctionnement effectif sur la durée. 

En effet, ce dispositif  complexe a tout d’une "usine à gaz" et nous nous inquiétons sur le risque de voir des collègues sortir du dispositif car 6 ans, c’est long et le mouvement des collègues, les changement de circo, de types de postes et le suivi par les IEN peuvent générer des ratés, des disparités avec au bout du compte de l'inéquité.

Par ailleurs, l’augmentation du temps effectif de formation pour chaque enseignant n’est pas, selon nous, suffisante.

Nous vous conseillons vivement d’échanger au sein de vos écoles au sujet des besoins ou des souhaits de formation et de les faire ensuite remonter à votre IEN.

• Calendrier

- de septembre à décembre auront lieu les stages à candidature individuelle sur les thématiques habituelles (maternelle, école inclusive, sciences, chorale)

- à partir de janvier, le plan de formation français-maths débutera.

Les formations courtes (1 jour) ont été basculées sur le temps d’animations pédagogiques. Les inscriptions se feront donc via les animations pédagogiques et plus via GAIA (exemples : numérique, sciences, EPS, école et cinéma, …).
Selon l'administration, davantage de collègues pourront accéder à ces formations.

• Thématiques des stages à candidatures individuelle

3 grands axes sont prévus :

1) Ecole maternelle (avec un stage à l’attention des néo-titulaires en maternelle et une formation composée de 11 binômes PE/ATSEM, soit 1 binôme par circonscription)

2)  Ecole inclusive

3) Sciences : s’engager dans la démarche E3D

L’UNSA-Education regrette que, une fois de plus, de trop nombreuses formations basées sur des candidatures individuelles soient à « public désigné ». Cela réduit grandement l’offre de formation qui s’en trouve réduite à peau de chagrin.

La période complètement inédite qui s’achève a forcé les enseignant-e-s à mobiliser des outils numériques au service des élèves et de leur pédagogie. Nous nous sommes interrogés du peu de formations construites autour du numérique. L’administration nous a annoncé que plusieurs animations pédagogiques sur ce thème seront proposées en lien avec les collègues ERUN.

Enfin, une animation pédagogique sur le thème des élèves à besoins éducatifs particuliers intitulée « Premiers outils pour identifier les besoins des élèves et apporter des réponses pédagogiques adaptées » sera mise en place.