La bataille de l’âge pivot
L’UNSA, dès le début, a exprimé son opposition à la mesure punitive d’âge pivot, commençant dès 2022.
Si l’équilibre financier du système de retraite est essentiel pour en assurer la pérennité, la mesure proposée par le gouvernement ne peut pas être la réponse. D’autres solutions existent, portées par l’UNSA. Pour l’UNSA, il n’est pas acceptable de faire reposer sur les seuls salariés les efforts de financement.
Première ouverture, une réunion abordant tous les aspects liés au financement (besoins de financement, méthode et calendrier d’une "conférence de financement") aura lieu vendredi 10 janvier.
Pour l’UNSA, on ne pourra pas aborder sereinement ces questions sous le couperet de l’âge pivot. Le Premier ministre doit retirer cet épouvantail et doit l’annoncer au plus tard au début de la réunion. Par nos interventions et nos pressions auprès de la Présidence de la République, du Premier ministre, des parlementaires, des autres organisations syndicales et patronales, l’UNSA mène cette bataille sans relâche. L’enjeu est bien d’obtenir le retrait de l’âge pivot du projet de loi, d’ici vendredi.
Le calendrier des négociations à venir
Un cycle de concertations s’ouvre. L’UNSA s’y engagera pleinement et y portera ses solutions. En voici le calendrier prévisionnel :
Pénibilité :
8 janvier : multilatérale sur un état des lieux dans la Fonction publique (Ministère de l’action et des comptes publics).
Semaine du 13 janvier : bilatérales avec le ministère de l’action et des comptes publics (public).
14 janvier : multilatéral.
Gestion des fins de carrière dans la fonction publique :
Semaine du 20 janvier : début de concertation (multilatérale et bilatérales) sur les fins de carrière et la retraite progressive.
Transition vers le système universel de retraite et minimum contributif : entre le 7 et le 16 janvier (bilatérales avec le secrétaire d’État aux retraites).
Les négociations internes à l’Éducation nationale
14 janvier : bilatérale avec le ministre de l’Éducation nationale (calendrier et thématique des concertations à venir, étude des premiers cas type).
- La réforme ne doit faire ni perdant, ni puni.
- La revalorisation pour permettre le maintien du niveau de nos pensions doit être conséquente et concerner tout le monde, y compris ceux qui ne seront pas impactés par la réforme.
- La revalorisation ne doit pas porter que sur l’indemnitaire mais doit aussi passer par les grilles indiciaires et une restructuration de la carrière.
- Le SE-Unsa refuse que les négociations sur la revalorisation soient liées à la redéfinition des métiers (missions, temps de travail…).
En ce qui concerne la réforme des retraites :
- Recul de la première génération concernée. Ce n’est plus 1963 mais 1975 qui est prévu. Cela ferait que 47% des enseignants seraient impactés par la réforme, les générations antérieures à 1975 n’étant pas concernées.
- Âge de départ maintenu à 62 ans mais instauration d’un âge d’équilibre (appelé également âge pivot) à 64 ans avec 5% de décote par année si départ avant (c’est-à -dire 10% si départ à 62 ans, 5% si départ à 63 ans). Si le rapport Delevoye évoquait une surcote après 64 ans de 5% par an, le Premier ministre évoquait un système de bonus-malus dans son discours du 11 décembre.
- L’âge d’équilibre serait appliqué à tout le monde, y compris les générations antérieures à 1975. C’est bien là l’aspect paramétrique de la réforme que dénonce l’Unsa et qui a été la principale revendication de la grève du 17 décembre.
- La décote, dans le système actuel qui peut s’élever à 25% maximum et qui disparaît à 67 ans serait progressivement abaissée puis supprimée. Dans la phase où les deux décotes co-existeraient, ce serait la plus défavorable des deux qui serait appliquée.
- La retraite progressive serait étendue à tous les salariés et donc ouverte aux enseignants.
- L’enveloppe totale après la montée en charge serait de l’ordre de 10 milliards de plus que le budget actuel de l’Éducation nationale. Il s’agit bien d’une enveloppe spécifique dédiée qui serait sécurisée, comme nous l’avons demandé, par une loi de programmation.
- La montée en charge débuterait dès 2021 et prendrait entre 10 et 20 ans. Les différents scénarii seront au cœur des négociations en janvier.
- À l’issue de la montée en charge, l’augmentation moyenne mensuelle brute serait donc potentiellement entre 750 et 950 euros. Mais ce n’est qu’une moyenne, il y aurait une différenciation dans sa répartition.
- Communiqué de presse du SE-Unsa « Négocier et ménager ses forces pour peser dans la durée » sur les suites de la mobilisation : <ICI> .
- Informations sur les revendications du SE-Unsa pour la réforme des retraite et la revalorisation : <ICI>.
- Retrouvez également une analyse concernant les cas types non consolidés (qui ont remplacé le simulateur annoncé par le Président pour le 18 décembre) <ICI>.