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ALERTE SOCIALE sur une Ă©cole de BRIVE
Article publié le mardi 11 juin 2019.
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Risques psycho sociaux dans une Ă©cole Ă  Brive : Alerte sociale et audience

Deux enfants présentant des troubles du comportement ont conduit toute une équipe au bord de l'épuisement...Devant la situation préoccupante des enseignant⋅es, les organisations syndicales ont décidé de lancer une alerte sociale et ont rencontré le DASEN pour trouver des solutions.

Le contexte

Deux frères scolarisĂ©s depuis le mois de novembre  font preuve d’un comportement totalement inadaptĂ© au groupe classe : bruits et mouvements incessants, bravades, incartades, absence de respect des règles, refus de l’autoritĂ© et des contraintes, intolĂ©rance Ă  la frustration, toute puissance verbale et physique, harcèlement, colères  ingĂ©rables accompagnĂ©es d’insultes, de menaces  et de violences physiques Ă  l’encontre des adultes, des autres Ă©lèves et parfois d’eux-mĂŞmes.

MalgrĂ© les alertes et les nombreux messages de dĂ©tresse envoyĂ©s par les enseignantâ‹…es, malgrĂ© la convocation d’une Ă©quipe Ă©ducative au mois de janvier, malgrĂ© la rĂ©daction d’une information prĂ©occupante au mois  de fĂ©vrier et d’un avenant au mois d’avril, malgrĂ© les dĂ©pĂ´ts de plaintes de trois enseignantes,  la rĂ©daction de fiches SantĂ© et SĂ©curitĂ© au Travail  (SST) envoyĂ©es au CHSCT par les quinze enseignants de l’école et de nombreuses rĂ©unions, aucune  solution proposĂ©e n’a permis de venir en aide aux enseignants de l’école qui sont en grande dĂ©tresse.

Les enseignantâ‹…es ont fait le choix au dĂ©but du mois d’avril avec l’assentiment de l’IEN de  sortir les Ă©lèves de leurs classes d’origine et de les faire circuler par quart de journĂ©e dans les diffĂ©rentes classes de l’école si bien que dĂ©sormais touâ‹…tes les enseignantâ‹…es les supportent Ă  un moment donnĂ© et peuvent tĂ©moigner de l’ampleur des difficultĂ©s que ces deux Ă©lèves gĂ©nèrent dans les classes. C’est dĂ©sormais une Ă©cole en grande difficultĂ©.

 

Il est Ă  noter nĂ©anmoins quelques avancĂ©es depuis le dĂ©pĂ´t de l’alerte sociale:  une enquĂŞte sociale est en cours;  le mĂ©decin scolaire est venu observer l’un des deux Ă©lèves;  des dĂ©marches pour une reconnaissance de handicap sont en bonne voie;  un TISF (Technicien de l’Intervention Sociale et Familiale ) se rend deux après-midis par semaine dans la famille, ce qui permet aux enseignants de souffler un peu puisque Ă  ces moments-lĂ  les deux Ă©lèves restent chez eux.

L’audience :

Lors de l’audience, M.le DASEN a tenu à nous préciser qu’il était parfaitement au courant de la situation , qu’il était en relation régulière avec l’équipe de circonscription , qu’il regrettait que cette affaire n’ait pas été prise en compte plus tôt et qu’il était conscient de la détresse dans laquelle se trouvaient les enseignants.

Il a affirmĂ© que toutes les solutions pour venir en aide Ă  l’équipe et pour aider ces deux Ă©lèves en souffrance Ă©galement  Ă©taient Ă©tudiĂ©es. Il a Ă©mis le souhait que les solutions trouvĂ©es soient pĂ©rennes et qu’elles permettent Ă  la fois de soulager les enseignants d’ici la fin de l’annĂ©e scolaire et de scolariser les deux Ă©lèves dans des conditions acceptables Ă  la rentrĂ©e. Il a prĂ©cisĂ© que l’un des deux Ă©lèves trouverait probablement une place en ULIS (Ă  la condition que le dossier MDPH soit clos) mais que le second qui doit ĂŞtre orientĂ© vers un ITEP risquait d’être sur liste d’attente. Il a Ă©galement soulignĂ© que les dĂ©cisions ne peuvent se prendre dans la prĂ©cipitation et que la rĂ©flexion engagĂ©e doit se poursuivre dans le calme.

M. le DASEN a ajouté que non seulement les enseignants étaient en droit de porter plainte lorsqu’ils se sentaient en danger mais qu’ils pouvaient aussi demander à être accompagnés par l’Inspecteur de circonscription, voire le DASEN.

 

Les organisations syndicales ont tenu Ă  rappeler la souffrance et la dĂ©tresse des enseignants de l’école. Ils ont rĂ©pĂ©tĂ© que la situation avait trop tardĂ© Ă  ĂŞtre prise en compte et que les enseignants comme les Ă©lèves de l’école avait entendu et supportĂ© « l’inacceptable Â». Ils ont soulignĂ© que plusieurs enseignants Ă©taient dĂ©sormais en congĂ© maladie et que certains devaient rencontrer le docteur Conchard au Rectorat.

Les revendications des syndicats :

  • la dĂ©scolarisation de ces deux Ă©lèves deux après-midis supplĂ©mentaires
  • le recours au SAFT
  • l’intervention du pĂ´le EDEIS
  • la possibilitĂ© de recourir Ă  une solution mĂ©dicale (hospitalisation d’office par exemple)
  • la possibilitĂ© de scolariser l’un des deux Ă©lèves au moins ( le plus violent) dans une autre Ă©cole
  • Le SE UNSA demande la dĂ©scolarisation complète de ces Ă©lèves
  • Le SE UNSA et le Sgen-CFDT rĂ©clament Ă  nouveau l’élaboration d’un protocole pour les Ă©lèves perturbateurs comme c’est le cas en Haute-Vienne
  • une meilleure politique de la ville qui Ă©vite Ă  une Ă©cole dĂ©jĂ  bien fragile  de devoir gĂ©rer ce genre de situation qui dĂ©stabilise complètement les autres Ă©lèves et qui demande Ă  des enseignants dĂ©jĂ  constamment sollicitĂ©s un effort inacceptable.

Les réponses de l’administration :

M.le DASEN et le Secrétairegénéral ont rappelé que la déscolarisation en l’état de ces deux élèves n’était pas légale et que de toute façon ils étaient plus en sécurité dans l’enceinte de l’école. Seule une suspension de scolarisation semblerait possible. Néanmoins, M.le DASEN réserve sa décision.

Il soutient le choix des enseignants concernant la scolarisation des deux élèves par quart de journée dans les différentes classes.

Il rappelle que l’école dispose d’une enseignante spécialisée, d’une enseignante supplémentaire (PMQDC) à mi-temps sur l’école et d’une journée de décharge supplémentaire pour la directrice qui devraient à son sens permettre de réorganiser l’école autour de ces deux élèves sans que le pôle EDEIS ait à intervenir.

L’hospitalisation n’est pas une solution  durable. L’élève risque de sortir rapidement de l’hĂ´pital avec un adulte.

Il comprend la dĂ©tresse des enseignants et a conscience des difficultĂ©s supplĂ©mentaires que ce genre de situation peut engendrer dans une Ă©cole « en politique de la ville Â».

Il cite le cas d’un élève qui a été également à l’origine de grandes difficultés dans une autre école et qu’on a choisi de déplacer dans un autre établissement. Il admet que les enseignants ont pu retrouver une forme de sérénité et que la situation paraît apaisée.

M. le DASEN rappelle qu’une équipe éducative aura lieu le lendemain matin et qu’il prendra à la suite de celle-ci une décision rapide.

 

Cette équipe éducative a effectivement eu lieu à la suite de cette audience le mardi 4 juin. Le DASEN propose qu’un enseignant supplémentaire soit affecté à l’école 2 2/2 journées supplémentaires pour s’occuper des enfants en relation duelle…

Cela sera-t-il suffisant pour la sérénité de l’équipe ?

L’IEN propose des groupes de travail et de réflexion avec les psychologues scolaires de circonscription pour adapter les conduites pédagogiques aux problématiques spécifiques des élèves dans le but d’apaiser le climat scolaire…

Est-ce ce genre de mesure qu’attendent les collègues  ? On peut penser que l’administration n’a pas pris la mesure de la situation et n’a pas conscience de l’inappropriation de cette rĂ©ponse !

Quelles leçons tirer de cette situation ?

Devant l’augmentation de ces situations, la nĂ©cessitĂ© d’un protocole dĂ©partemental ou acadĂ©mique pour les Ă©quipes  nous paraĂ®t plus que jamais d’actualitĂ©. Nous le rĂ©clamons depuis plusieurs annĂ©es et avons renouvelĂ© cette demande lors de l’audience !

La mise en place d’un protocole  permettrait aux Ă©coles confrontĂ©es Ă  ce genre de difficultĂ©s de rĂ©agir rapidement, de savoir Ă  qui s’adresser en premier lieu, de connaĂ®tre les dĂ©marches Ă  effectuer, les attitudes Ă  tenir. Ce protocole serait d’autant plus important que M. le DASEN nous a lui-mĂŞme rappelĂ© que d’autres Ă©coles connaissent les mĂŞmes difficultĂ©s.

Mais il nous a été répondu que la mise en place d’un protocole départemental en cas de crise dans une école ne serait en rien une solution ! Pourtant il en existe dans d’autres académies...

 

 

Compte-rendu de la situation rédigé en concertation par le SE-UNSA et le Sgen-CFDT le SNUIPP ayant déjà communiqué seul et déformé nos propos

 
 
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