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SE-UNSA 16


 Par SE-UNSA 16

Refondation et Segpa : évolution, disparition, dilution, quel avenir ?

 

La loi de refondation de l’École, adoptée par le parlement au mois de juillet 2013, a posé deux principes qui pourraient bousculer le fonctionnement de la Segpa.

Tout d’abord, en affichant la volonté de mettre fin au redoublement, condition actuellement indispensable à l’orientation vers la Segpa et en créant le cycle commun école-collège qui devrait logiquement impliquer le report  de l’orientation (passage/redoublement/orientation vers une structure spécialisée) à la fin de la classe de 6ème.

Un rapport récent de l’Inspection Générale sur le « traitement de la grande difficulté au cours de la scolarité obligatoire » pose un certain nombre de questions et de préconisations que nous partageons et qui fournit une base de discussion intéressante.

Le redoublement, levier inefficace

Nous restons attachés à la présence de structures et de dispositifs identifiés avec des enseignants spécialisés qui œuvrent au bénéfice des élèves les plus fragiles.

Difficulté scolaire inhérente à l’apprentissage

Nous avons rappelé que les difficultés d’un certain nombre d’élèves à l’école avaient pour origine des causes exogènes (conditions de vie, maladie, maîtrise de la langue, …) qui devaient trouver des solutions ailleurs que dans le strict cadre scolaire. L’école elle-même produit des situations d’échec qu’il convient de faire évoluer (système de notation, programmes, formation, …). Par ailleurs, la difficulté scolaire est inhérente à l’apprentissage. Ce n’est ni une fatalité, ni une maladie.

Des enseignants spécialisés indispensables

Nous avons rappelé notre attachement à la présence d’enseignants spécialisés auprès des maîtres dans leur classe, premier lieu de la différenciation pédagogique en pointant l’effet très négatif de la suppression massive des Rased opérée les 5 années précédentes.

Un autre fonctionnement pour la Segpa….

Nous avons fait la proposition de poursuivre le travail des Rased au-delà de l’école élémentaire en s’appuyant sur le cycle école – collège. Nous avons avancé l’idée de faire évoluer le travail des collègues spécialisés de Segpa vers une collaboration plus étroite sur ce cycle avec les enseignants de collège, en imaginant des inclusions vers des classes ordinaires plus systématiques et en s’appuyant sur des collègues volontaires. L’orientation vers des classes où les temps de regroupement seraient plus nombreux n’interviendrait alors qu’à partir de la classe de 5ème. Cette proposition aurait le double avantage de lever les inquiétudes et les réticences des parents qui perçoivent trop souvent l’orientation en Segpa comme ségrégative et de faire évoluer les représentations parfois négatives des élèves entre eux, voire des adultes.

…. qui nécessite une autre organisation

Cela nécessite du temps de concertation et certainement un temps de formation qui manque aux enseignants du second degré peu armés pour prendre en charge la difficulté scolaire. Elle permet enfin de renforcer la professionnalité de la structure et de ses enseignants en la mettant au contact du plus grand nombre.

L’évolution de la structure Segpa est une vraie question qui méritera d’être débattue quand sera posée, dans le paysage, la réforme annoncée du collège.

Sereinement et avec détermination, le SE-Unsa poursuit son travail d’information et de défense des SEGPA sans agiter des peurs inutiles.