Monsieur Le Directeur Académique,
Mesdames et Messieurs Les membres de La CAPD
Nous nous devons de commencer la déclaration liminaire de cette CAPD qui traitera de l'avancement et donc des conséquences sonnantes et trébuchantes pour nos collègues par aborder la question de l’ISAE.
En effet, fin octobre, les enseignants devant élèves du premier degré ont pu recevoir 160 € net en plus de leur rémunération. Cela correspond à l’ISAE mensuelle du mois d’octobre et par rétroactivité à celle du moins de septembre.
Cette avancée est un pas de plus vers l’égalité entre le second et le premier degré.
Si tout n’est pas réglé, nous ne pouvons cacher notre satisfaction devant un tel progrès.
Nous ne regrettons pas d’avoir signé en 2013 avec la FGAF et le SGEN CFDT, l’accord instituant l’ISAE qui était au départ de 400€. C’était une aumône pour certains mais notre exigence et nos actions pour que cette nouvelle indemnité atteigne le montant de l’ISOE du second degré a fini par porter ces fruits.
Tout n’est pas réglé, puisque la mise à plat des indemnités et les groupes de travail au ministère qui ont eu lieu sur de nombreuses autres missions ont mis en exergue un certain nombre d’injustices.
C’est d’ailleurs le sens de l’audience que nous avons eu ce matin avec vous suite au dépôt d’une alerte sociale par le SE Unsa de la Charente sur la rémunération des enseignants référents. Le SE Unsa rencontre aujourd’hui même le ministère sur cette question.
C’est également le sens de notre pétition au sujet des conseillers pédagogiques.
Des décrets devraient paraitre quant aux animateurs TICE. Il faudra que leurs missions de formateurs soient reconnues.
Des clarifications devraient avoir lieu pour que les enseignants spécialisés exerçant les mêmes missions soient revalorisés dans une démarche de recherche de justice dans la prise en compte des missions de chacun. Si la proposition du ministère permet des revalorisations pour 80% de ces collègues, nous veillerons à ce que personne n’y perde.
Pour en finir avec ce préambule, nous ne pouvons passer sous silence le PPCR, la diminution moyenne du temps passé par échelon, l’accès pour tous à la hors classe sur une carrière complète.
Et surtout, les modalités d’évaluation : A partir de septembre 2017, les enseignants serons soumis à deux rendez-vous de carrière, un au 6ème, un autre au 8ème échelon qui leur permettront de gagner un an. Puis, un 3ème rendez-vous permettra aux enseignants du 9ème au 11ème échelon d’accéder à la hors classe. Enfin un quatrième rendez-vous permettra d’accéder à la classe exceptionnelle sous certaines conditions. L’inspecteur chargé de l’évaluation disposera d’un document identique sur l’ensemble du territoire composé de cases à cocher permettant d’objectiver l’évaluation. L’enseignant de son côté pourra (ce n’est pas obligatoire) compléter un document d’une page pour faire état de ses travaux, de ses souhaits d’évolution et de mobilité…
Nous espérons qu’au-delà de ces 4 rendez-vous, les équipes de circonscription et les IEN pourront davantage se concentrer sur l’accompagnement bienveillant, l’évaluation formative des enseignants et des équipes d’écoles. Cela devrait permettre également de construire des formations plus en phase avec les besoins. Cet accompagnement doit également permettre de s’adresser davantage aux enseignants fragilisés et/ou aux enseignants en désir de mobilité et/ou de reconversion.
Il ne s’agit pas de dénigrer l’ensemble du travail accompli, les actions positives que nous remarquons, et l’investissement des personnes. Mais les obligations qui s’accumulent pour tous, les relations trop souvent basées sur un rapport hiérarchique plus qu’un réel échange professionnel permettant la co-construction, nuisent à un climat de confiance profitable à tous, créateur d’initiatives et donc de progrès pour les élèves.
Nous devons revenir sur l’inégalité entre les enseignants du premier degré et ceux du second degré.
A l’heure où les enseignants du cycle 3 se rencontrent, nous apprenons que de nombreux enseignants du second degré sont rémunérés en HSE pour ces temps de réflexion. Cela est très mal vécu par les enseignants du premier degré. Une compensation doit être proposée.
Les convocations au conseil de cycle 3 sont-elles toujours à l’initiative du principal ? Symboliquement, ce n’est pas souhaitable.
Nous l’avons déjà dit, cette année est chargée. Elle est porteuse de nouveautés sans précédents qui correspondent aux mandats que nous défendons mais nous souhaitons que les enseignants puissent s’en emparer avec enthousiasme et progressivité ; éviter précipitation, surcharge et injonctions.
Pour cela, il faut du temps pour les enseignants alors que les 108h sont en passe d’exploser. Les ESS et équipes éducatives se multiplient, les réunions avec les collectivités sont de plus en plus nombreuses.
C’est pourquoi, nous vous demandons de mettre en place un protocole pour trouver des solutions de compensation :
-Réunions sur le temps devant élèves par la mise à disposition d’un remplaçant ou une répartition des élèves entre les autres classes.
-Compensation par des dispenses d’animations pédagogiques.
-Mise à disposition d’un volant d’HSE et sur ce point nous souhaiterions connaitre en toute transparence le volant d’HSE à disposition de l’IA 16 puisque nous savons que des personnels ont pu en bénéficier.
L'année scolaire 2016/2017 est celle de la mise en œuvre du LSUN. A ce jour, il n'est toujours pas complètement opérationnel et testable sur les accès professionnels des enseignants.
Le SE-Unsa souhaite que la mise en œuvre de ce nouvel outil ne se fasse pas dans la précipitation et sous la contrainte. C’est pourquoi nous vous demandons de délivrer un message clair aux enseignants d’un déploiement progressif, tenant compte de la nécessité d’accompagner les personnels dans leur appropriation du nouvel outil. En attendant, l’utilisation des outils habituels doit rester possible. Le ministère vient de répondre positivement à notre demande.
Cette réflexion sur la façon dont on peut améliorer les conditions de travail et de réflexion des enseignants est urgente si nous voulons que ces évolutions nécessaires et cohérentes prennent du sens aux yeux des enseignants. Le SE Unsa 16 s’emploiera à défendre toutes les initiatives qui permettront aux enseignants de s’approprier ses enjeux dans de bonnes conditions.