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SE-UNSA 15


 Par SE-UNSA 15
 Le  mardi 7 janvier 2020

RETRAITES ET REVALORISATION : L’Unsa ne cède rien

 

Suite aux deux séquences de réunions des 18 et 19 décembre, les annonces du Premier ministre se caractérisent par des avancées qui ne lèvent pas les inquiétudes que nous avons. Par ailleurs, la ligne rouge concernant l’âge d’équilibre reste toujours un objet de conflit avec le gouvernement. Cela nous conduira à poursuivre notre action en janvier tant lors des discussions qui vont s’ouvrir que par une mobilisation accrue si le gouvernement reste campé sur ses propositions.

 

Pénibilité :

C’était une demande majeure de l’UNSA, pour les salariés du privé comme pour les agents publics.

Le Premier ministre a annoncé vouloir abaisser le seuil du travail de nuit (c’est à dire le nombre de nuits nécessaire pour se voir reconnaître une pénibilité). L’extension du compte pénibilité aux agents de la fonction publique est également envisagé. Aujourd’hui, ceux-ci n’y ont pas droit. C’est une avancée majeure pour plusieurs centaines de milliers d’entre eux.

Une attention particulière sera faite aux personnels de l’hospitalière. Cela fera l’objet de négociations dès janvier avec les ministères concernés. En parallèle, les discussions s’ouvriront concernant la Qualité de Vie au Travail avec les employeurs.

 

Il reste du chemin à parcourir, les précédents critères de pénibilité doivent être réintégrés : manipulation de charges lourdes, travaux insalubres, travail au contact d'agents chimiques dangereux… L’UNSA poursuivra son engagement sur cette question.

 

 

Minimum contributif

Ou minimum de pension, il est en 2019 de moins de 700 €.  Le gouvernement avait décidé , dans un premier temps, de le porter à 1000 €. La demande de l’UNSA est qu’il soit équivalent au SMIC. Le Premier ministre se dit favorable à porter ce seuil au-delà des 85 % initialement annoncés et en proposant que ce dispositif puisse également s’appliquer aux temps partiels (ce que nous demandions). C’est un pas intéressant et l’UNSA poursuivra son action afin qu’il soit porté au niveau du SMIC.

 

Fins de carrière

L’UNSA avait également demandé que ce sujet soit sur la table. Ce sera le cas avec un chantier spécifique qui démarrera dès janvier. Le Premier ministre a annoncé être favorable à l’extension du dispositif de retraite progressive (qui existe pour les salariés du privé) à la fonction publique plus particulièrement dans son esprit dans l’hospitalière et chez les enseignants). Des négociations doivent s’ouvrir avec les ministères concernés rapidement, nous y défendrons l’idée que d’autres catégories soient concernées.

 

 

Transitions et garanties sectorielles

  • Concernant les transports publics, le Premier ministre a annoncé vouloir respecter le contrat social. Les entreprises concernées doivent en faire maintenant la preuve auprès de leurs agents.
  • Pour les enseignants, la revalorisation annoncée a bien été réaffirmée, elle interviendra dès 2021. Elle fera l’objet d’une loi de programmation qui en fixera le calendrier et les montants engagés.

Tout cela est à mettre à l’actif quasi exclusif de l’UNSA.

 

Pour autant, il reste encore des avancées à obtenir. L’UNSA poursuivra son action afin qu’il n’y ait pas de punis dans de nombreux secteurs :

  •  les salariés du privé comme les agents de la fonction publique qui sont aujourd’hui sans réponse à leurs interrogations quant à la prise en compte de la spécificité de leurs métiers ;
  • l’ensemble des agents publics avec peu ou pas de primes, en particulier dans la territoriale et hospitalière.

 

100 % des droits acquis

C’est une revendication 100 % UNSA qui date de septembre. Au moment de la bascule dans le nouveau régime, ni les salariés, ni les agents publics ne doivent perdre les droits acquis dans le régime actuel. Cela a été obtenu, reste à examiner le mécanisme concret qui permettra d’obtenir ce résultat.

Cela concernera tous les salariés dont la carrière sera « à cheval » entre le régime actuel et le futur régime. Le Premier ministre s’est dit ouvert à un mécanisme de calcul proposé par l’UNSA plus favorable, notamment dans la Fonction publique. Il s'agit d'un calcul des droits fait sur les 6 derniers mois de la carrière, proratisé au nombre d’années passées dans le régime actuel jusqu’en 2025 puis traduit en points. Au moment de la liquidation de la pension, les points acquis par la suite (après 2025) viendront alors s’ajouter à ceux acquis dans le régime actuel.

Un chantier sera ouvert avec Olivier Dussopt et Laurent Pietraszewski à ce sujet.

 

 

La ligne rouge de l’âge pivot toujours là

Le Premier ministre reste campé sur une volonté d’équilibre à court terme. Pour l’UNSA, si l’équilibre du régime par répartition est important, nous contestons son urgence et l’option choisie. Les modalités proposées aujourd’hui par l’exécutif sont donc inacceptables. Notre « mix » de propositions (augmentation des cotisations patronales, utilisation du fonds de réserve des retraites ou de la CRDS…) reste, pour l’instant, lettre morte.

Seul signe d’ouverture, une réunion dès janvier où nous pourrons confronter les différentes hypothèses tant sur les besoins d’équilibre que sur les mesures pour y parvenir.

 

L’UNSA toujours mobilisée

À partir de la semaine du 6 janvier, de multiples réunions se tiendront sur les chantiers ouverts sous l’autorité des ministres concernés. L’UNSA y participera et y contribuera comme jusqu’à présent avec ses propositions spécifiques et portera des solutions pour l’ensemble des salariés. Le texte du projet de loi sera connu rapidement et l’UNSA intensifiera sa pression sur les parlementaires.

 

Si le gouvernement s’obstinait sur l’âge pivot et la mesure paramétrique, nous amplifierions la mobilisation de l’UNSA.

 

D’abord, en poursuivant notre action en direction de l’opinion publique. Il y a une véritable bataille de l’opinion.  Conserver son soutien, ne pas la voir se retourner contre nous est un enjeu important. Cela passe par le travail d’argumentation (et on constate que sur l’âge pivot l’opinion publique partage nos analyse) ainsi que par la capacité à prouver notre efficacité (en obtenant des acquis ou en évitant des reculs).

Ensuite, en envisageant toutes les formes d’actions strictement syndicales nécessaires