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DĂ©claration liminaire UNSA Education : CDEN du 28 fĂ©vrier 2023
Article publié le mercredi 1er mars 2023.
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CDEN du 28 février 2023

                      DĂ©claration liminaire de l’UNSA EDUCATION

 

 

Monsieur le Préfet,

Monsieur le Vice-Président du Conseil Départemental,

Madame la Directrice Académique,

Mesdames et messieurs les Ă©lus,

Mesdames et messieurs les représentants des parents,

Mesdames et messieurs les représentants du personnel,

 

 

Au moment oĂą s’ouvre ce CDEN, consacrĂ© en partie Ă  la carte scolaire, comment ne pas penser au second avenant Ă  la convention « Pour un amĂ©nagement du territoire scolaire cantalien Â» signĂ© Ă  Massiac en 2019 par Mme Sima, PrĂ©fet du Cantal, M. Benmiloud, Recteur de l’acadĂ©mie de Clermont-Ferand, M. Faure, PrĂ©sident du Conseil DĂ©partemental du Cantal et M. Montin, PrĂ©sident de l’association des maires du Cantal, second avenant dont nous nous permettons aujourd’hui de vous lire un court extrait :

 

En mettant notre dĂ©partement Ă  l’abri du couperet budgĂ©taire qui, d’annĂ©es en annĂ©es Ă©tait attendu avec plus ou moins d’anxiĂ©tĂ©, souvent plus que moins d’ailleurs, et mĂŞme si nous n’avons pas toujours approuvĂ© les dĂ©cisions prises par madame la Directrice AcadĂ©mique, l’UNSA Education a toujours dĂ©fendu cette convention qui, au-delĂ  du simple aspect budgĂ©taire, rĂ©pondait Ă  ce que devait ĂŞtre, Ă  notre sens, un amĂ©nagement du territoire scolaire cantalien :  un amĂ©nagement rĂ©pondant Ă  une nouvelle logique au travers de la prise en compte de la spĂ©cificitĂ© d’un territoire rural fragile, un amĂ©nagement partagĂ©, au moins en partie, par les diffĂ©rents acteurs prĂ©sents ce soir autour de cette table, une Ă©cole du territoire capable de rĂ©pondre aux dĂ©fis et aux enjeux pĂ©dagogiques. 

 

Or, loin de confirmer une « nouvelle logique de l’amĂ©nagement scolaire Â», la carte scolaire de cette annĂ©e nous replonge presque une dĂ©cennie en arrière, dans ces annĂ©es durant lesquelles,  qu’ils soient pondĂ©rĂ©s ou non, les chiffres, seulement les chiffres, comptaient.

 

Les prĂ©visions de la population scolaire Ă©tant ce qu’elles sont, nous laissons Ă  chacun le soin d’imaginer Ă  quoi ressembleront les prochains CDEN, si nous devons replonger dans cette logique purement comptable.  

 

Nous constatons avec regret que cette carte scolaire montre l’incapacité au plus haut sommet de l’état à prendre réellement en compte les enjeux qui sont posés à l’école de la République.

 

Moins 12,5 ETP dans le premier degrĂ©, moins 6,5 dans les collèges mais plus 1,5 ETP pour l’encadrement. Mais pour encadrer qui ? quoi ?

 

Le ministère de l’Education nationale est devenu le commissariat aux plans : plan français, plan maths, plan sciences, plan maternelle, il faut former tout le monde, sur tout, indiffĂ©remment, quelle que soit l’anciennetĂ© dans le mĂ©tier.

 

Il ne s’agit pas ici de dĂ©noncer tout ce qui pourrait toucher Ă  la formation continue voire continuĂ©e des enseignants, mais d’affirmer qu’au-delĂ  des apports en didactique, certes importants, la composition de nos classes devrait alerter notre ministre, notre Première Ministre et notre PrĂ©sident, et qu’il y a urgence Ă  dĂ©gager des moyens afin que l’école de la RĂ©publique puisse relever les dĂ©fis  qui sont les siens et ceci quoi qu’il en coĂ»te.

 

Nous voulons le dire ce soir très solennellement, l’Ecole, et l’Ecole cantalienne n’y échappera pas, est au bord de l’explosion. Nous avons besoin de maîtres G pour prendre en charge ces élèves de plus en plus nombreux qui, éduqués à longueur d’écran, sont incapables de la moindre concentration, vivent dans un monde aux frontières du réel, attendent patiemment les prises en charge psychologiques et psychiatriques qu’ils devraient avoir mais n’ont pas car, là aussi, la pénurie fait rage. Nous avons besoin de maître E, spécialistes de la prise en charge de la grande difficulté scolaire, tant les premiers cités viendront grossir les rangs des élèves en difficultés. Nous avons besoin d’enseignants pour accueillir les élèves allophones en respectant la loi et non de voir les dispositifs s’émietter un peu plus chaque année. Nous avons besoin d’enseignants pour accueillir dans des classes à effectifs raisonnables un panel d’élèves dont l’hétérogénéité n’est pas réellement prise en compte. Nous avons besoin de remplaçants pour pallier les absences de ces collègues qui sont épuisés par des classes devenues ingérables.

 

L’école inclusive, magnifique transposition des valeurs de la RĂ©publique dans notre Ecole est un mythe. Qui peut croire qu’on peut sereinement, efficacement et en mĂŞme temps accueillir dans certaines classes des Ă©lèves allophones, des Ă©lèves issus de la communautĂ© des gens du voyages, des Ă©lèves dys quelque chose, des Ă©lèves venant d’ULIS, des Ă©lèves en difficultĂ© ordinaire, des Ă©lèves  lambda. 

Jusqu’à quel point le temps scolaire est-il partageable, morcelable ?

L’école inclusive ne peut exister sans le soutien des dispositifs créés pour répondre aux besoins particuliers de la diversité de ces élèves. Dispositifs qui, nous le répétons, tendent chaque année à disparaître des écoles où ils sont implantés pour répondre à de nouvelles demandes.

 

Qui peut croire qu’on peut efficacement travailler dans des classes de collèges avec des effectifs de 30 Ă©lèves ou plus ?

Qui peut croire que c’est avec de telles conditions d’enseignement que l’école de la RĂ©publique pourra enfin arrĂŞter de reproduire les inĂ©galitĂ©s sociales ? 

 

 

Dans son rapport de décembre 2022, intitulé l’Europe de l’Education en chiffres, la Depp (Direction de l’Evaluation, de la Prospective et de la Performance) souligne que c’est en France que les classes sont en moyenne le plus chargées, que ce soit dans le premier ou le second degré, et ceci de manière très significative.

 

Et dans le contexte gĂ©nĂ©ral de crise que nous traversons, il n’est pas inutile de souligner aussi que dans ce mĂŞme rapport, nous apprenons que les enseignants français sont ceux qui en Europe travaillent le plus mais gagnent le moins. 

 

Mesdames et messieurs, l’école cantalienne, parce qu’elle a cette particularité d’être très diverse a besoin de moyens, de moyens importants, peut-être d’un peu plus de moyens qu’ailleurs sur le territoire, et ce n’est pas la carte scolaire et les suppressions de moyens budgétaires qui l’accompagnent et que va présenter madame l’Inspectrice d’Académie qui pourront répondre à ces besoins.

 

Nous vous remercions de votre attention.

 

 
 
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