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SE-UNSA 14


 Par SE-UNSA 14

Le bien être, clé de la réussite

 

« Améliorer les conditions d’affectation des personnels : ne pas décourager les vocations« , « reconnaître la valeur professionnelle et le travail accompli« , « encourager la mobilité des personnels, prendre en considération les situations humaines particulières« , « maintenir un accompagnement de proximité par l’employeur tout au long de la carrière et au-delà »…

Ces quelques titres ou sous-titres ne sont pas issus du sommaire d’un document syndical. Ils proviennent du dernier rapport annuel de la médiatrice de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, intitulé « Favoriser le bien-être pour la réussite de chacun ».

Si la période couverte (2020) a été fortement marquée par la pandémie de Covid-19 et ses conséquences, le rapport rappelle que « le bon fonctionnement du système éducatif ne repose pas uniquement sur la qualité des enseignements et des personnels qui les dispensent. Il dépend également de bonnes conditions d’études et d’un environnement de travail rassurant, permettant aux élèves, aux étudiants comme aux personnels de s’épanouir et de trouver la motivation et l’engagement nécessaires pour réussir et réaliser leur projet éducatif ou professionnel ». C’est à ce titre que « l ’attention portée au bien-être, individuel et collectif, le respect et la prise en compte des besoins particuliers des personnes, la possibilité d’un dialogue et d’une écoute bienveillante lorsqu’une difficulté se fait jour durant le parcours scolaire ou professionnel » apparaissent comme essentiels. Or, qu’« il s’agisse des apprenants, des enseignants ou des personnels techniques et administratifs », le rapport remarque que « les saisines reçues en 2020 montrent que leur bien-être passe d’abord par la possibilité d’être entendus et d’obtenir des réponses claires et lisibles à leurs demandes. Il dépend également de la reconnaissance juste et équitable du travail et de l’engagement de chacun ».

Si l’on s’en tient aux seuls personnels (un autre article sera consacré aux usagers du système éducatif), ce sont les questions financières qui arrivent en tête (25 %) des domaines de réclamations les plus fréquents. Depuis 2018, elles sont d’ailleurs passées devant les questions relatives aux mutations-affectations (17 %) « pourtant toujours aussi nombreuses (597 saisines en 2020) ». Viennent ensuite les difficultés liées au déroulement de carrière ou à des questions statutaires (16 %), alors que 15 % des saisines concernent « l’organisation du travail et mettent en jeu les relations interpersonnelles (entre pairs ou avec la hiérarchie) ». Si les questions liées au recrutement sont légèrement moins nombreuses (13 %), « elles augmentent fortement en nombre chaque année (+75 % en cinq ans) ». C’est également le cas des questions relatives à la protection sociale, qui ne représentent que 8 % des dossiers en 2020 mais qui sont en très forte augmentation de 121 % en cinq ans. Enfin, 4 % des dossiers concernent les pensions et les retraites.

La hausse du nombre de saisines réalisées par les personnels (3 386 saisines contre 3 220 en 2019), résulte certes, en partie de la situation sanitaire, mais révèle également une augmentation d’un malaise, progressivement transformé en mal-être pour un nombre grandissant d’agent.e.s. Un constat que fait également l’étude longitudinale du baromètre des métiers de l’Éducation de l’UNSA, réalisée par le Centre Henri Aigueperse (et dont le rapport sera publié dans quelques jours), alors même que de nombreuses études mettent en évidence, comme celle de l’OCDE, que bien-être des personnels et réussite éducative sont largement corrélés.

Une piste qui ne pourra être négligée dans la construction des politiques éducatives à venir.

La rapport de la médiatrice est disponible ici : https://www.vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/280856.pdf