Retour à l'article normal

SE-UNSA 14


 Par SE-UNSA 14

Hommage à Samuel Paty et exaspération

 

La rentrée prévue décalée à 10h n'était plus décalée. Ordre et contre-ordre. Faire, défaire, refaire dans l'urgence.  Les personnels de l'Education Nationale n'en peuvent plus de ce pilotage erratique et méprisant. 

Il faut un temps d'échange et de concertation entre les enseignants.  La minute de silence et la lecture de la lettre de Jaurès ont été maintenues le 2 novembre mais cela ne saurait être suffisant. Les équipes éducatives ont besoin d'échanger sur les événements dramatiques de ces dernières semaines et sur les conséquences qui en découlent pour leur établissement, leurs élèves et l'exercice de leur métier. Ce temps banalisé est nécessaire pour construire dans la durée des réponses collectives spécifiques,  adaptées et efficaces. 

Que faire ? Le contexte est difficile. La question sanitaire (dont la gestion par notre ministère est également source de colère) restreint les modes d'action traditionnels.  Une grève improvisée ? Les adversaires de l'École publique (et des fonctionnaires en général) n'attendent que cela.  Les larmes médiatiques versées il y a peu en glorifiant la mission "sacrée" de l'enseignant peuvent s'assécher rapidement dès qu'il s'agit de considérer les dimensions concrètes du métier et du temps que cela nécessite: penser, concevoir, élaborer, adapter, préparer. 

Exiger ce temps banalisé.  Soyons responsables. Allons voir collectivement notre hiérarchie pour solliciter ce temps. Écrivons à la rectrice et au Dasen pour en faire la demande (anticipons la journée de la laïcité le 9 décembre). Déposons des heures syndicales. Dès lors, l'institution, au travers de ses réponses écrites, devra prendre une position claire : on mesurera alors la sincérité de l'hommage rendu à Samuel Paty et à ce qu'il représente (l'enseignement public, vecteur des valeurs républicaines). 

Et l'on en tirera toutes les conséquences.