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SE-UNSA 14


 Par SE-UNSA 14

AESH : soutien à l’Intersyndicale et à la mobilisation du 3 octobre

 
Des mesures en trompe l’oeil : nouvelle grille indiciaire, indemnité de fonctions, CDI après trois ans de CDD

 

Cette nouvelle année scolaire n’augure aucune amélioration significative pour les AESH que l’on maintient dans la pauvreté sans tenir compte de la technicité du métier. L’accès au CDI au bout de trois ans ne reconnaît pas leur valeur professionnelle, ne résout absolument pas l’absence d’attractivité du métier et laisse les AESH dans la précarité.

 

Du côté de la rémunération, le pied de grille des salaires est si bas que les augmentations automatiques et successives du SMIC rendront le salaire de base très vite obsolète entraînant un effet de tassement sur les 10 premières années de la « carrière ». Les temps incomplets imposés et l’existence de contrats de travail de moins de 24 heures hebdomadaires maintiennent ces agents de la Fonction publique – majoritairement des femmes – dans des conditions de vie indignes, souvent sous le seuil de pauvreté.

 

Pas de remise en question des PIAL (Pôle Inclusif d’Accompagnement Localisé)
Quant aux conséquences de la mise en place des PIAL sur les conditions de travail, elles sont toujours autant catastrophiques : emploi du temps éclaté et trop souvent modifié, affectations changeantes, remplacement au pied levé, augmentation du nombre d’élèves à accompagner avec des situations de handicap très variées et parfois complexes…

 

2 métiers en 1 : AED + AESH = ARE (Accompagnant à la Réussite Éducative)
S’ajoute à cela depuis la rentrée, l’inquiétude de voir le métier des AESH fusionner avec celui des AED en un nouveau métier : celui des ARE.
Cette fusion souhaitée par le ministère est justifiée pour soi- disant offrir un temps plein aux AESH. C’est surtout un moyen de rendre ces deux catégories d’agents beaucoup plus polyvalentes et multi-tâches. À terme, ce projet menace implicitement la spécificité des missions exercées par ces deux catégories de personnels, missions qui sont pourtant indispensables pour le bon fonctionnement de l’Institution.

 

L’intersyndicale appelle à une journée de mobilisation et de grève le mardi 3 octobre 2023 afin d’exiger :
•la création d’un véritable statut de la Fonction publique d’État, de catégorie B, pour reconnaître le métier d’AESH ;
•l’augmentation réelle et significative des rémunérations de toutes et tous sur toute la carrière ;
•la garantie de pouvoir travailler à temps complet sur la base d’un accompagnement élève à 24 heures ;
•l’abandon des PIAL et de la politique de mutualisation des moyens ;
•l’abandon du projet de fusion AED et AESH en ARE.

 

Les organisations syndicales appellent à une large participation à cette mobilisation pour stopper ce projet de fusion et revendiquer des augmentations de salaires et des recrutements de personnels à hauteur des besoins. Elles appellent les personnels à discuter de la poursuite du mouvement.
Ensemble, toutes mobilisées et tous mobilisés le 3 octobre 2023 pour la défense de nos métiers !
 

Les précisions du Se-UNSA par rapport aux revendications :

Nationalement le Se-UNSA ne se joint pas à l'Intersyndicale pour des raisons diverses de formes et de fond ; localement le Se-UNSA 14 estime qu'il est important de montrer une unité pour soutenir les AESH. En effet, le texte commun est révélateur d'un problème profond de l'école inclusive et il faut aller au-delà de certains désaccords et se montrer unis.

Afin que chacun puisse comprendre, et notamment nos adhérents, nous vous présentons les deux différences de fond.

La garantie de pouvoir travailler à temps complet sur la base d’un accompagnement élève à 24h

C'est un peu technique mais au Se-UNSA il nous semble erroné vis-à-vis des AESH de réclamer quelque chose qui n'est pas réalisable. Cette demande est une manière "réductrice" de vouloir régler le problème de ne pas être à 35h par semaine.

En effet, le Se UNSA ne demande pas un temps complet d’AESH sur la base de 24h hebdomadaires dont le principe est la transposition du dispositif des ORS (Obligations Règlementaires de Service) des professeurs des écoles pour le métier des AESH.

Les ORS des enseignants sont de 24h devant élèves + les temps réunions/formation (108h annuelles ou 3h par semaine) + le temps de préparation et de correction qui n'est pas déterminé (estimé à 17h par semaine d'après l'Etat en 2010). Les ORS des AESH, pour un temps plein sur 41 semaines, est de 24h devant élèves et 120h annuelles supplémentaires (ou 3h20 par semaine) prenant en compte la formation et la préparation.

Certes les AESH ne sont pas des enseignants, mais en demandant la création d'un corps AESH de catégorie B, cela posera des soucis d'équité en termes de temps de travail et de rémunération par rapport aux autres corps de catégorie B (pourquoi un AESH à 27h20 par semaine toucherait autant qu'un fonctionnaire de mairie catégorie B à 35h ?). 

L’abandon des PIAL

Le Se-UNSA approuve mais réclame un autre système là où d'autres syndicats veulent l'abandon pur et simple.

Avec les annonces du président les PIAL deviendront des PAS (pôles d’appui à la scolarité) avec de nouvelles missions. Pour le SE-Unsa un dispositif d’inclusion scolaire, qu’il soit le Pial ou un autre, doit répondre à certaines exigences, notamment celle d’avoir des personnels (enseignants spécialisés, personnels médico-sociaux…) aptes à prendre en charge les enfants qui nécessitent un accompagnement individualisé.