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SE-UNSA 14


 Par SE-UNSA 14

La grève du 12 février : le dessous des cartes

 

Le SE-Unsa n’appelle pas à la grève nationale mardi 12 février. Cette grève, à l’appel de CGT, CNT, FO, Snuipp et Sud amalgame tous les sujets et conduit au maintien du statu quo pour l’Ecole et ses enseignants.

Quelles sont les raisons de la grève du 12 février ?

Beaucoup de syndicats appellent à la grève ce jour-là, mais pour des raisons totalement différentes, et parfois contradictoires.

Certains syndicats sont pour la semaine de 4 jours (SNE, etc), ce sont les soutiens historiques de Xavier Darcos. On ne les a jamais entendus protester ces dernières années, ni sur les suppressions de postes, ni pour la revalorisation, ni rien.

FO demande l’abrogation du décret Peillon sur la semaine scolaire de 4,5 jours, mais demandait aussi l’abrogation du décret Darcos sur la semaine scolaire de 4 jours, qui était, comme à chaque fois, une menace intolérable pour le statut des enseignants. Proposez quelque chose : FO est contre par principe !

Le SNUipp est pour la semaine de 4,5 jours, mais appelle à la grève pour qu’elle soit appliquée en 2014, avec concertation. La refondation actuelle ne leur convient pas mais il demande que soit mise en œuvre une refondation ambitieuse avec des postes en plus (c’est dans la loi d’orientation !), la formation des enseignants (c’est encore dans la loi d’orientation !) Mais il refuse ce qui fâche le grand frère SNES : le socle commun.

Nos appels à la grève sont toujours clairs, sur des revendications précises. Nous n'avons jamais accepté les mots d'ordre fourre-tout et encore moins les mélanges contraires à nos idées.

Le SE-UNSA ne se reconnaît pas dans ces revendications : d'abord parce que nous soutenons cette loi d'orientation.

Une loi d’orientation favorable à l’Ecole et aux enseignants
Le SE-Unsa soutient la loi d’orientation et de programmation pour l’Ecole. Y renoncer est suicidaire.
Le SE-Unsa est :

  • pour la reconstruction de la formation des maîtres via les ESPE (Ecoles supérieures du Professorat de l’Education) ;
  • pour la création programmée de 60 000 postes et la priorité au primaire ;
  • pour le socle commun et l’articulation de l’école primaire et du collège ;
  • pour la scolarisation des moins de 3 ans dans des conditions d’accueil favorables ;
  • pour le « plus de maîtres que de classes » qui permet de nouvelles approches pédagogiques ;
  • pour l’élaboration de nouveaux programmes, conduite par le futur Conseil supérieur des programmes, en concertation avec les enseignants.

Rejeter cette loi, c’est rester sur l’héritage de ces cinq dernières années. Après son adoption, beaucoup restera à faire pour sa déclinaison concrète, mais elle marque des avancées essentielles pour notre système éducatif.

Et la réforme des rythmes scolaires ? Elle doit se faire, mais pas sans les enseignants !

La réforme des rythmes écrase la loi d’orientation.  Après des mois d’atermoiements, d’informations contradictoires, de désinformations, cette réforme cristallise l’exaspération d’une profession éreintée par le dernier quinquennat.  Disons le clairement : Vincent Peillon a extrêmement mal géré cette affaire, et l'absence de préparation avec les collectivités locales laisse perplexe...

Pour autant, le SE-Unsa est, là aussi, défavorable à l’immobilisme.

Après 5 années d’une semaine Darcos décriée, après 5 ans de journées surchargées qui épuisent les enseignants et leurs élèves, il est nécessaire d’avancer. Pas n’importe comment ! C’est pourquoi le SE-Unsa exige que des garanties soient données aux enseignants déjà sous pression.

Le décret permet aux enseignants de peser sur les choix locaux d’organisation de la semaine de chaque école. Ils craignent de ne pas faire le poids face à des élus trop pressants.  Des exemples de désaccord sur une pause méridienne rallongée alimentent ces craintes. Mais le texte est clair. D’une part, le conseil d’école y est force de propositions. D’autre part, ce sont bien les DASEN qui arrêteront l’organisation de chaque école.

Le SE-Unsa demande la mise en place de comités de pilotage et de suivi dans tous les départements. Tous les acteurs doivent y être représentés.

Parce que c’est localement que tout se joue, c’est dans les communes et les départements, que le SE-Unsa construira, avec les collègues, le rapport de force nécessaire chaque fois qu’il le faudra, y compris en recourant à la grève si besoin !

Pour le SE-Unsa, les enseignants et l’Education Nationale méritent mieux que le « sur place » et le refus de toute évolution. Il engage les enseignants à faire entendre concrètement leur voix. Ne brûlons pas les étapes. L’heure est à la discussion dans les territoires pour que chacun dise ce qu’il veut pour son école, ses élèves et ses conditions de travail.