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Au-delà d’être inefficace, le redoublement peut être contre-productif
Article publié le vendredi 9 juin 2017.
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Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer souhaite "autoriser à nouveau le redoublement" dès l'année scolaire 2017-2018, jugeant "absurde" son interdiction.
 
Autoriser à nouveau le redoublement n'est pas une bonne chose. Plus précisément, ce qui est une mauvaise chose, c'est de faire des annonces sur le redoublement et que l'on mette ce sujet à la Une comme s'il y avait aujourd'hui polémique sur le redoublement. Aujourd'hui, le redoublement n'est pas interdit. Il est exceptionnel et il doit le rester parce que ce n'est pas nécessairement la bonne solution à proposer à nos élèves fragiles. Au-delà d'être inefficace, il peut être contre-productif.
 
Le redoublement ne doit jamais être une menace ou une sanction.
 
Des décennies d'études sur le sujet montrent que le redoublement peut démotiver, démobiliser et même installer l'élève dans une position d'échec scolaire. Aujourd'hui, faire comme si le redoublement n'existait pas, ce n'est pas vrai. Le redoublement existe de manière exceptionnelle, dans la mesure où les enseignants estiment qu'il peut être utile pour certains élèves. Alors, dans ce cas-là, le projet de redoublement est construit avec la famille et l'élève lui-même.
 
Il faut que cela soit une piste possible et partagée avec l'élève afin de consolider ses acquis. Il y a 30-40 ans, le redoublement était largement pratiqué pour les élèves entrant en CP. Nous avons pu observer les conséquences que cela a eu sur le reste de leur scolarité: 80 à 90% des élèves ayant redoublé à ce moment-là n'arrivaient jamais au niveau du baccalauréat. Cela veut dire que, tout petit, ils avaient intégré que l'école n'était pas un lieu de réussite. C'est de ces expériences-là dont on s'est nourri pour n'utiliser aujourd'hui le redoublement que de façon exceptionnelle.
 
Le ministre dit qu'il serait absurde de laisser passer des élèves accumulant des retards mais ce qui serait réellement absurde, ce serait de laisser des élèves accumuler les difficultés et finalement décrocher. On ne peut pas poser ce sujet en termes de 'laisser passer'. La vraie question est de savoir quoi faire l'année d'après. Seront-ils mieux? C'est ça qui doit vraiment nous intéresser. De savoir si l'année d'après ils auront consolidé leurs apprentissages et seront donc plus solides pour poursuivre. C'est pour cela que la question n'est pas de savoir si l'élève a le niveau pour passer mais de savoir si une deuxième année sera profitable.
 
Réformer une nouvelle fois l'Education nationale n'est pas anodin pour les élèves, notamment du point de vue de la confiance qu'ils peuvent avoir dans l'école. Changer de façon incessante renvoie à l'opinion publique, aux familles et aux élèves, que l'on bricole et que l'on n'a aucune certitude, aucune connaissance sur ce qui est bon ou non pour les élèves.

L'école est une affaire de spécialistes qui essaient de faire toujours au mieux pour que tous les élèves réussissent. Il n'est pas possible de changer de pied tous les deux ans.

 
 
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