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SE-UNSA 12


 Par SE-UNSA 12
 Le  mardi 7 mars 2023

Rémunération : un pacte inacceptable !

 

 

Non à un pacte à visée politique.

Maj 8 mars.

Lundi 6 mars, le SE-Unsa et les autres organisations syndicales ont quitté la réunion ministérielle sur le pacte*. Les projets présentés par le ministère persistent dans la ligne d’un « travailler plus pour gagner plus », ils s’adressent à une partie de l’électorat et refusent de reconnaître la charge réelle du métier. 

 
 
Quel pacte ?
 
Après déjà plusieurs réunions depuis le mois de janvier, le ministère a présenté ses projets pour le pacte* voulu pour le président. Il s’agirait d’unités de 1 250 € brut annuel pour 24 h de « face à face élèves » ou de missions liées à des projets menés dans le cadre du Conseil national de la refondation (CNR).
Pour le 1er degré, les exemples cités sont le soutien en classe de 6e ou les projets CNR. Pour le 2d degré, les mêmes exemples sont repris auxquels s’ajoutent devoirs faits et le remplacement de courte durée.
Le ministère a également présenté les modalités de mises en œuvre faites d’aller-retours entre l’école ou l’établissement et l’institution pour identifier et faire remonter les besoins, recevoir une enveloppe, solliciter et recueillir des candidatures puis signer des lettres de missions et suivre l’effectivité.
 
 
Usine à gaz
 
Pour le SE-Unsa, le ministère semble plus soucieux de faire absorber ses priorités politiques (soutien en 6e, projet CNR, remplacement de courte durée…) que de soutenir l’action des professionnels de l’École. Il envisage ainsi une usine à gaz pour s’assurer que ce sont bien ses priorités qui sont mises en œuvre, alors que l’ensemble du système éducatif exprime une perte de sens sous le coup des dérives bureaucratiques.
Ainsi, plutôt que d’utiliser leur temps précieux à se concentrer sur le cœur de leur métier - à savoir les besoins des élèves - les équipes éducatives devraient subir de nouvelles procédures contrôlantes et déconnectées, qui font en plus légitimement douter qu’à la fin la rémunération sera bien au rendez-vous.
 
 
Machine à inégalités salariales
 
C’est le ministère lui-même qui a reconnu les inégalités réelles de rémunération entre les femmes et les hommes, entre les enseignants du 1er et du 2d degré, entre les corps de certifiés, de PLP, CPE et PsyEN. Or, de tels projets ne feront que les amplifier jusqu’à des exclusions pour certains personnels comme les titulaires remplaçants qui ne peuvent s’inscrire dans des projets annuels dès la rentrée.
 
 
L’avis du SE-Unsa 
 
Si les derniers projets présentés n’étaient pas profondément révisés, le ministre mettrait un nouveau coin dans l’attractivité des métiers de l’enseignement et de l’éducation. Ces métiers ont toujours autant de sens pour ceux qui l’envisagent comme pour ceux qui l’exercent mais les politiques successives, qu’elles soient pédagogiques, salariales ou RH découragent gravement ceux qui font l’École comme ceux qui voudraient les rejoindre.
 
Le SE-Unsa estime que sur ce sujet comme de nombreux autres, il faudrait que l’Exécutif ne jauge pas sa force à sa capacité à faire passer ce qui est rejeté, mais plutôt à celle de préparer l’avenir. Recruter et donner envie de rester à l’Éducation nationale est un défi majeur qu’il ne peut relever sans une reconnaissance, traduite par des augmentations concrètes sur les feuilles de paye et le soutien à l’action professionnelle au quotidien.
 
 
* Le ministère prévoit 2 volets à la discussion des rémunérations :
> une partie « socle » visant à atteindre les 10 % d’augmentation ;
> une partie « pacte » visant à reconnaître des missions déjà existantes ou nouvelles.

MaJ du  6/03/23 : L'intersyndicale quitte la réunion sur le pacte.

Le 8/02/23:

Une semaine après que le ministre a fait sa présentation du « pacte* », à l’opinion publique sur les ondes (3 650€ pour 72h), une réunion de travail a enfin eu lieu avec les représentants du personnel, mercredi 8 février. Pour le SE-Unsa, ce que le ministère a présenté comme des hypothèses de travail nourrit au mieux, le sentiment d’une vision hors-sol du métier d’enseignant, au pire un sentiment de mépris.
 
Dans son document de travail, le ministère envisage de proposer un « pacte » aux enseignants qui souhaitent s’engager dans des missions contribuant à l’amélioration du service public d’éducation, en échange d’une revalorisation de 10 % en moyenne, s’ajoutant à celle du « socle* ».
 
Les missions proposées, soit nouvelles, soit à investir davantage, comportent notamment :
  • Pour le 1er degré, les interventions en 6e, les dispositifs Vacances apprenantes /École ouverte, l’accompagnement des enseignants à l’école inclusive, le mentorat des élèves sur un cycle ;
  • Pour le 2d degré, le remplacement de courte durée, Devoirs faits en 6e, l’orientation renforcée, la relation lycée/entreprises, la découverte des métiers au collège ;
  • Pour tous, la mise en œuvre des projets innovants issus du Conseil national de la refondation (CNR), le tutorat des nouveaux professeurs, les missions de coordonnateur/référent de projets.
 
Le SE-Unsa a dénoncé l’incohérence des propositions et rappelé ses revendications :
  • reconnaître financièrement le métier d’enseignant, de CPE, de PsyEN tel qu’il s’est complexifié ;
  • corriger les écarts de rémunérations existants 1er/2d degré, femmes/hommes, CPE, PsyEN, professeurs documentalistes...
 
Avec un projet dogmatique et déconnecté, la rue de Grenelle, ou plutôt l’Élysée, conditionne la reconnaissance de missions déjà exercées, mais non rémunérées, à l’acceptation de travailler plus.
 
La proposition faite est un système impossible à mettre en œuvre, qui risque, de plus, de nuire à certaines fonctions existantes et essentielles : professeurs principaux, enseignants spécialisés, conseillers pédagogiques, enseignants référents aux usages numériques, enseignants référents handicap…
 
Pour le SE-Unsa, l’exécutif poursuit un objectif politicien : donner des gages à une partie de l’opinion publique sur certaines préoccupations comme le remplacement de courte durée dans le second degré.
 
Alors que le gouvernement devrait travailler à une reconnaissance financière des tous les personnels, il s’accroche à un objet : le « pacte ». Sa responsabilité est de prendre en considération la réalité telle que la charge de travail et de rémunérer les tâches invisibles des personnels. Le ministère envisage au contraire de détourner ces derniers de leur cœur de métier par l’accumulation de missions et d’heures supplémentaires.
 
Le SE-Unsa exige que l’exécutif referme clairement et définitivement la page jaunie du travailler plus pour gagner plus et réponde à l’exigence de reconnaissance financière et institutionnelle.
 
 
 
(*) Le ministère prévoit 2 volets de la discussion :
  • une partie « socle » visant à atteindre les 10 % d’augmentation ;
  • une partie « pacte » visant à reconnaître des missions déjà existantes ou nouvelles.