Retour à l'article normal

SE-UNSA 12


 Par SE-UNSA 12
 Le  mardi 14 juin 2022

Bâti scolaire/CANICULE : nouveau site, nouveaux guides... nouvelle donne ?

 

MAJ du 16 juin

Canicule à l’École : urgence pour aujourd’hui, priorité pour demain

Malgré les épisodes de canicule déjà vécus les années passées, il aura fallu attendre d’être en pleine période de fortes chaleurs pour que des recommandations soient adressées par le ministère de l’Éducation nationale aux recteurs et aux Dasen.
Or, et ce n’est pas la crise sanitaire qui a démontré le contraire : les délais de transmission, prise de connaissance des informations descendantes et mise en œuvre possible de ces dernières revêtent parfois une longueur tout aussi justifiée par la charge des missions au quotidien que dommageable sur l’objectif de protection visé.
Le SE-Unsa, avec sa fédération l’Unsa Éducation membre du CHSCT ministériel, a alerté en urgence le ministère quant aux points de vigilance à avoir en urgence et au travail prioritaire à mener pour les années à venir.
 
 
Des consignes tardives
 
Alors qu’une vague de très forte chaleur est annoncée depuis plusieurs jours et que les prévisions en matière de réchauffement climatique n’augurent qu’une intensification de ce phénomène sur les années à venir sur de plus en plus de territoires, la prévention des risques liés à la canicule pourtant largement connus n’existe toujours que trop peu pour les usagers des bâtiments scolaires.
Les consignes, bien qu’importantes et indispensables, adressées aux recteurs et Dasen en début de pic de chaleur, restent pour certaines fort limitées quant à leur possible mise en œuvre et d’autres ressources mériteraient d’être communiquées à la profession pour mieux se protéger et savoir alerter lorsque c’est nécessaire.
Par ailleurs, l’envoi tardif de ces consignes sous-estime une fois de plus le délai de transmission aux différents acteurs tout au long d’une chaine hiérarchique puis au sein d’une profession nombreuse et déjà en peine à gérer la charge de travail quotidienne.
 
 
Une protection difficile
 
En dehors des nouvelles constructions, et encore lorsque celles-ci ont bénéficié de concertation suffisante, la majorité des structures scolaires ne permet pas de protéger contre les fortes chaleurs. La crise sanitaire a mis en exergue de nombreuses lacunes en matière de bâti scolaire en France tels que l’insuffisance voire l’impossibilité de ventilation, le manque et même l’absence pour certains territoires d’outre-mer de points d’eau… Mais si certaines de ces lacunes ont pu connaitre quelques améliorations pour faire face à la crise, d’autres demeurent. Et toute préconisation ministérielle visant à se prémunir des conséquences dommageables de fortes variations de température reste vaine : accueillir les élèves et organiser les examens dans les espaces préservés de la chaleur, utiliser les salles climatisées…
De même, préconiser aux personnels des écoles et établissements de faire appel à l’expertise des médecins et infirmiers de l’Éducation nationale lors de prise de médicaments d’élèves ou de surveillance particulière à assurer rappelle une fois de plus la charge déjà trop lourde de ces personnels en nombre trop faible qui les empêche de répondre correctement aux besoins.
 
 
Un accompagnement insuffisant
 
Pour protéger professionnels et élèves, deux éléments sont essentiels et pourtant minimisés voire ignorés par le ministère quant à l’accompagnement qu’il doit à ses personnels pour assurer leur sécurité :
  • la formation des personnels dès leur entrée dans le métier et tout au long de leur parcours en matière de prévention relative à leur santé, leur sécurité et leurs conditions de travail ;
  • le rappel des dispositifs et outils à utiliser pour prévenir, alerter et se protéger : la mise à jour du Duerp (document unique d’évaluation des risques professionnels), le recours au RSST (registre santé et sécurité au travail), la saisine du CHSCT (comité hygiène sécurité et conditions de travail), la reconnaissance d’une imputabilité au service…
Ce défaut d’information et d’accompagnement, au-delà d’exposer les personnels aux risques, les pousse parfois à se mettre en danger par le recours à tort à des processus très règlementés et très spécifiques tels que le droit de retrait.
La page dédiée de l’INRS sur ce sujet peut être une ressource intéressante pour les personnels de l’École.
 
 
Une nécessaire remise en question de la prévention
 
Les écueils d’une désinformation de la profession en matière de protection contre les aléas climatiques comme d’une prévention inexistante au sein du bâti scolaire sont bien réels. Et pour cause, l’Éducation nationale ne dispose d’aucun bilan des années passées et encore moins d’un plan de prévention des périodes de canicule. Pourtant, bilans et plans permettraient de faire le point sur l’état parfois totalement paradoxal entre bâti scolaire actuel et capacité à prévenir et protéger des variations thermiques.
Aussi intéressants soient-ils, ce ne sont pas les derniers guides produits par la cellule ministérielle Bâti scolaire qui vont résoudre ces écueils.
 
 
Face aux volontés affichées et aux mesures préconisées, c’est du concret en matière d’adaptation des bâtiments scolaires que le SE-Unsa exige, et vite ! C’est aussi une réelle réflexion concertée qu’il faut avoir sur la capacité de l’École dans son organisation des temps et des espaces à faire face à un réchauffement inévitable les années à venir.
 

 

 

MAJ du 14/06/22

EPISODE DE FORTES CHALEURS

En intersyndicale les représentants Unsa, membres du CHSCT ministeriel ont adressé un courrier à la DGRH:

Monsieur le Directeur général,
Président du CHSCT ministériel.

Une première vague de chaleur intense est annoncée pour cette semaine.
Les représentants des personnels au CHSCT ministériel attirent votre attention sur les risques pour la santé des personnels induits par cet épisode qui en annonce très certainement d’autres.
Lors des vagues précédentes, en 2019 notamment, des consignes avaient été élaborées, mais leur application a été fréquemment insuffisante en raison d’une diffusion tardive et par manque de moyens ou de locaux adaptés. Un bilan de ces consignes et mises en œuvre antérieures mériterait d'ailleurs d'être présenté et exploité.

Pour cette vague, le ministère du travail a déjà actualisé son site et rappelé les obligations des employeurs dans ce domaine.

Les représentants des personnels au CHSCTMEN, dans ce contexte, et au regard des difficultés qui ont marqué les vagues précédentes, demandent que le ministère rappelle aux recteurs, rectrices et Dasen la nécessité de prendre toutes les dispositions nécessaires :
- pour évaluer les risques et adapter cette évaluation à l’évolution des informations météorologiques,
- pour mettre en œuvre les mesures permettant de limiter ces risques et mettre en sureté les personnels et les élèves (aménagement des espaces, des temps, des modalités de travail, ...),
- pour informer tous les personnels des mesures à mettre en œuvre et des moyens mis à leur disposition pour le faire (y compris de façon adaptée pour les personnels à risques),
- pour faire en sorte que les collectivités prennent leur part de responsabilité.
Nous attirons enfin votre attention sur la nécessité d’une information, de moyens, de mesures et de consignes rapides et claires adaptées à toutes les situations : écoles, EPLE et services administratifs.

Si ces consignes ont déjà été réitérées en direction des rectorats et des DSDEN, sous forme de courrier ou de circulaire, nous souhaitons en avoir communication.

Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, nos salutations les plus sincères.

Les représentants de la FSU, de l'UNSA et de la FNEC-FP-FO au CHSCTMEN

 

 

Le bâti scolaire revêt un enjeu majeur pour la qualité de vie et le bien-être des élèves et des personnels, et par conséquent pour la réussite de tout un système éducatif. Depuis la disparition de l’Observatoire national de la sécurité et de l’accessibilité des établissements scolaires (ONS), le nouvel organe ministériel dénommé "Cellule Bâti scolaire" peine à convaincre sur son rôle et son utilité. Sa récente publication des guides "Bâtir l’École ensemble" appelle une meilleure capacité à agir concrètement.
 
 
Des enjeux plus que jamais au cœur des préoccupations
 
Les 53 000 établissements scolaires publics représentent la moitié du patrimoine immobilier des collectivités territoriales ; les problèmes liés à l’amiante, à la mauvaise isolation, aux sanitaires inadaptés et les problématiques liées au bâti scolaire sont multiples et identifiées.
Déterminer une réelle politique du bâti scolaire revêt des enjeux aussi majeurs que partagés de tous :
  • la nécessaire accélération de la transition écologique du patrimoine scolaire ;
  • les préoccupations en matière de santé, d’hygiène et de sécurité ;
  • l’évolution des pratiques pédagogiques et le développement du numérique.
 
La crise sanitaire a été un accélérateur de dysfonctionnements et un révélateur de lacunes désormais incontestales, et ce de façon décuplée dans les territoires d’outre-mer.
 
 
Un site et des guides dédiés au bâti scolaire
 
En mettant à disposition de tous les acteurs de l’Éducation un site internet et des guides, la cellule Bâti scolaire fait un premier pas vers une meilleure visibilité et compréhension de ces enjeux.
Le site a pour objectif de proposer une banque de ressources partagées et de valoriser les projets répondant à 5 enjeux :
  • des espaces pour apprendre et enseigner ;
  • des écoles favorisant le bien-être de tous ;
  • des espaces scolaires sains et sûrs ;
  • des écoles et établissements écologiques ;
  • un ancrage et une ouverture sur le territoire.
 
Des guides par niveau scolaire, une boîte à outils contenant des projets et des aides pour mener des opérations de réaménagements, de rénovation ou de construction y sont publiés.
 
 
Une mise en œuvre trop ignorée
 
Si les ressources et outils mis à disposition présentent un intérêt quant à leur prise en compte de nombreux contributeurs (collectivités locales, personnels, familles…) et leur organisation facilitant l’utilisation, reste à résoudre une problématique non des moindres, celle du comment fait-on ?
 
 
L’absence de réponses à ce jour aux questions du SE-Unsa quant aux modalités de travail avec les collectivités, aux contraintes posées à définir lors de chaque construction nouvelle ou rénovation, aux moyens de l’État alloués spécifiquement à la qualité de vie des usagers des bâtiments scolaires… ne laisse rien présager de positif sur la réelle capacité de tels guides à faire seuls évoluer les pratiques.
Le SE-Unsa, avec sa fédération l’Unsa Éducation, poursuivra ses exigences en matière de prise en compte de la réalité du métier et des concrétisations à obtenir, y compris en matière de meilleure communication à l’attention de tous les personnels.