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SE-UNSA 12


 Par SE-UNSA 12
 Le  lundi 26 septembre 2022

Évaluation des écoles : non au travail en plus, non au travail pour rien

 

Mise à jour du 20/09

Ci-dessous la lettre envoyée à Mme la DASEN sur les évaluations d'école.

Mise A Jour du 12/09

Le SE-Unsa et sa fédération l’Unsa Éducation ont fait part des difficultés rencontrées par les acteurs de terrain concernant les évaluations d’école et d’établissement. Nous revendiquions le report après le 1er trimestre des évaluations d’école ; c’est désormais acté pour les écoles qui le désirent. Par ailleurs, ces évaluations doivent déboucher sur des actions concrètes.
 
 
Le SE-Unsa obtient le report des évaluations des écoles
 
L’Unsa Éducation et ses syndicats d’enseignants (SE-Unsa), d’inspecteurs (Sien et Snia-IPR) et de personnels de direction (SNPDEN) ont été reçus par Béatrice Gille, présidente du Conseil d’évaluation de l’École (CEE) le 7 septembre.
 
Alors que s’annonce la tenue des débats sur l’École dans le cadre du Conseil national de la Refondation, ces évaluations viendraient alourdir le calendrier. En conséquence, le SE-Unsa et sa fédération l’Unsa Éducation ont demandé la suspension des évaluations des écoles qui le souhaitent, a minima durant ce premier trimestre. Ce report a été confirmé par le ministère.

Les écoles aveyronnaises de la "1ère vague" 2022 peuvent donc demander un report.

 
Évaluation des écoles : oui, si les moyens suivent
 
Cette audience a permis à l’Unsa Éducation de pointer les difficultés rencontrées sur le terrain, notamment dans le 1er degré, et les points d’achoppement toujours présents dans le 2d degré. Alors que la situation sur le terrain est tendue, pour l’Unsa Éducation il ne faut pas de travail supplémentaire.
 
L’évaluation des écoles et des établissements devrait permettre aux acteurs de terrain de réfléchir à leur action, d’établir un diagnostic et de se fixer des objectifs en lien avec le projet d’école et d’établissement dans un cadre favorable au travail collectif. Elle doit faire émerger des besoins nouveaux dans une perspective d’amélioration. Ces besoins doivent être abondés : formations, ressources humaines et crédits pédagogiques.

 

9 septembre

Le ministère a entendu la demande de l’Unsa-éducation  : suspendre les évaluations d’école.

Il faudrait d’abord savoir, ce qui doit être fait, sur quel temps et avec quels objectifs...

Lire nos demandes " Évaluation des écoles et des établissements : ni travail en plus ni travail pour rien "

Maj du 4 juillet

Des protocoles très lourds ont pu être proposés pendant la phase d’expérimentation du cadre d’évaluation (qui s’est tenue en 2021/2022).
Or, à partir de la rentrée 2022, c’est le cadre d’évaluation de l’école, tel qu’il a été défini en janvier 2022 par le Conseil d’évaluation de l’école, qui sera applicable.
Ce travail n’aura d’intérêt que s’il est mené dans de bonnes conditions et si les moyens permettant la concrétisation des projets émergent.
Le temps sur lequel doivent se tenir les différentes phases de l’évaluation doit également être précisé.
 
 
Ces évaluations sont-elles obligatoires ?
 
Oui, comme les évaluations des établissements du 2nd degré qui ont démarré il y a deux ans.
C’est l’article 40 de la loi n°2019-791 du 26 juillet 2019 pour une école de la confiance qui les instituent :
Le conseil d’évaluation de l’école […] est chargé d’évaluer en toute indépendance l’organisation et les résultats de l’enseignement scolaire. À ce titre […] il définit le cadre méthodologique et les outils des autoévaluations et des évaluations des établissements conduites par le ministère. […] Il s’assure de la fréquence régulière de ces évaluations d’établissements et définit les modalités de leur publicité […].
En revanche le temps sur lequel elle doit se dérouler n’est pour l’instant précisé dans aucun texte ou document national.
 
Pour le SE-Unsa il n’y pas d’ambiguïté : pour rendre une tâche supplémentaire obligatoire cela implique qu’elle soit inscrite dans les obligations réglementaires de service (ORS) des agents et/ou sur un temps banalisé.
D’autre part, les protocoles d’auto-évaluation doivent correspondre à l’annexe 1 du cadre d’évaluation et ne pas aller au-delà.
 
 
Du temps, du sens
 
En plus d’un temps dédié, le SE-Unsa demande une planification des évaluations des écoles, sur l’année, et la communication de la liste des écoles évaluées lors de l’année N dès le mois de juin de l’année N-1
 
La démarche d’évaluation des écoles doit avoir du sens pour les équipes et s’inscrire dans une démarche d’amélioration du Service public d’éducation. À cet effet, il convient de déterminer avec les parties prenantes (surtout l’équipe éducative et leurs représentants élus) les critères de cette évaluation.
 
D’autre part, dans un système scolaire inégalitaire, marqué par la dualité public-privé, à la mixité sociale défaillante, à l’offre d’enseignements différenciée et à la capacité d’action autonome des établissements très limitée, le SE-Unsa s’opposera à tout projet d’évaluation des établissements dont les résultats, rendus publics, alimenteraient le marché scolaire et creuseraient davantage les inégalités.
 
Enfin, l’évaluation des établissements doit également être totalement déconnectée de l’évaluation individuelle des personnels et des élèves et ne doit pas servir à établir une rémunération au mérite ou aux résultats. L’évaluation des établissements ne doit pas être un moyen d’établir un classement entre eux.
 
 
… Et ne pas avoir travaillé pour rien
 
Une évaluation qui respecte ses engagements est une évaluation qui aboutit à des actions concrètes : rédaction facilitée du nouveau projet d’école, besoins de formation exprimés par les équipes réellement pris en compte, indicateurs au service des équipes dans le cadre des discussions avec les collectivités concernant des demandes de dotations, de matériel, des sorties scolaires…

 

 

 

Auto-évaluation Les familles consultées ?

Dans le cadre de la phase d’expérimentation, des écoles ont vu fleurir de drôle de questionnaires proposés aux familles, soi-disant fondés sur des recommandations du Conseil d’évaluation des écoles (CEE).
Un petit rappel du cadre réglementaire applicable dans le cadre de la généralisation dès septembre 2022 s’impose…
 
Le cadre d’évaluation des écoles indique en page 10 que concernant les élèves et leurs parents, si la participation des représentants élus ou désignés est importante pour conforter leur rôle dans la vie de l’école, des modalités de recueil de point de vue le plus exhaustif possible seront recherchées.
 
Pour le SE-Unsa cela signifie trois choses :
  • Ces modalités de recueil doivent être recherchées, mais il n’y a pas d’obligation de résultat les concernant.
  • Rien n’indique que c’est aux enseignants de recueillir le point de vue des élèves et de leurs parents, encore moins que les modalités et contenus de celui-ci soient imposés par la hiérarchie.
  • S’il est possible aux équipes de proposer que ce recueil de points de vue soit réalisé par les représentants des parents d’élèves élus au conseil d’école il convient de rappeler le cadre de celui-ci : en aucun cas il n’est question d’évaluer les méthodes pédagogiques et gestes professionnels des membres de l’équipe.

 

MAJ du 16 juin

 

Les écoles aveyronnaises évaluées l'année prochaine sont contactées par les IEN en ce moment.

Le guide éduscol laisse songeur...Une révolution dans nos façons de travailler ?

Il est normal que cette évaluation soulève beaucoup d'inquiétudes. Nous ne voulons pas hurler avec les loups et démonter avant de tester,  mais tout de même !

Les inquiétudes sont légitimes, les collègues sont fatigués de devoir suivre les réformes sans garantie de résultat. La somme de travail apparait conséquente

L'évaluation est nécessaire, prendre le temps de se regarder travailler est indispensable, mais avons-nous besoin de ce nouveau dispositif ?

Le terrain n'a jamais été écouté pendant ces 5 années, les représentants des personnels ont été méprisés par le ministre comme jamais précédemment.

Pourtant en tant que professionnels, nous souhaitons tous "changer de logiciel" car nous voyons bien le bateau s'enfoncer. Les solutions, tout le monde les connait : des moyens pour une formation choisie, un temps de concertation renforcé et défini, un taux d'encadrement renforcé, des moyens pour une véritable école inclusive...

Pour ce qui est du périscolaire et de l'harmonisation du temps de l'enfant, nous sommes tous d'accord sur l'intérêt du travail en partenariat mais sur quel temps et avec quelles compétences des personnels ? Ne tendons pas le bâton pour nous faire battre, l’auto-évaluation est valable pour ces partenaires également (parents, élus), que mettent-ils en place dans leurs domaines pour faire évoluer l’école ?

Bref si cette évaluation ne sert qu’à pointer tout ce qu’on ne fait pas, elle risque d'être douloureuse pour beaucoup de collègues notamment directeurs/trices. Alors pas d’auto-flagellation. La question à se poser au calme est : « Comment cette évaluation peut-elle devenir un outil au service des apprentissages dans mon école ? et si ce n’est pas possible prenons-là comme une énième demande institutionnelle déconnectée de la réalité, pas plus !

Nous sommes disponibles pour accompagner les écoles désignées.

Article publié le 10 mai.

Après l’expérimentation d’un projet de cadre d’évaluation dans une centaine d’écoles primaires, le Conseil d’évaluation de l’École (CEE) vient de publier un cadre d’évaluation pour le 1er degré. Celui-ci sera applicable à partir de la rentrée scolaire 2022. Le SE-Unsa vous présente les principales informations à retenir.
 
 
Qu’est-ce que le Conseil d’évaluation de l’École ?
 
Le Conseil d’évaluation de l’École (CEE) a été créé par la loi du 26 juillet 2019, dite loi pour une École de la confiance. Il est chargé d’évaluer en toute indépendance l’organisation et les résultats de l’enseignement scolaire. 
Son programme de travail comprend l’évaluation des établissements. Cette évaluation est totalement indépendante de l’évaluation des personnels à des fins de gestion des carrières.
 
 
Qu’est-ce que l’évaluation de l’École ?
 
L’évaluation de l’École est composée de deux étapes successives : 
- une auto-évaluation menée par l’ensemble des acteurs de l’établissement ;
- une évaluation externe menée par trois ou quatre évaluateurs.
L’ensemble des établissements doit être évalué en cinq ans.
 
Des expérimentations ont eu lieu en 2021 pour déterminer un cadre général d’évaluation des écoles. Ce cadre, applicable à partir de la rentrée 2022, vient d’être publié* par le Conseil d’évaluation de l’École. Il précise les finalités et le déroulement de l’auto-évaluation et de l’évaluation externe. Il est complété par 3 annexes : le guide d’auto-évaluation, le cahier des charges de l’évaluation externe, et enfin la charte de déontologie de l’évaluation externe. Des outils d’aide à l’auto-évaluation sont également proposés.
 
 
Quelles sont les spécificités du cadre d’évaluation du 1er degré ?
 
Le cadre d’évaluation des écoles repose sur les mêmes principes que celui applicable au 2d degré, mais tient compte de spécificités propres au 1er degré.
 
  • L’auto-évaluation
L’auto-évaluation mobilise l’ensemble des acteurs : enseignants, AESH, personnels de la collectivité dont les Atsem, parents d’élèves, élèves, et partenaires participant de manière importante à la vie de l’école le cas échéant.
Elle peut porter sur les activités périscolaires qui sont en lien direct avec le temps scolaire (temps d’accueil du matin avant la classe, temps méridien, temps d’étude ou d’accueil après la classe lorsqu’ils existent). L’inclusion du temps périscolaire dans le champ de l’évaluation relève du choix du maire ou du président de l’établissement public de coopération intercommunale (EPCI) compétent en matière d’accueil périscolaire, après sollicitation de l’autorité académique. 
 
 
  • La constitution des équipes d’évaluation
Les équipes pour l’évaluation externe sont mixtes : elles sont composées de trois ou quatre évaluateurs et comportent au moins un IEN (inspecteur de l’Éducation nationale) et un directeur d’école.
L’école évaluée a la possibilité de faire remonter des souhaits de modification de la composition de l’équipe si elle l’argumente.
 
 
  • Les regroupements d’écoles
L’ensemble des écoles est à évaluer tous les cinq ans. Mais le nombre des écoles et leur diversité peuvent conduire les autorités académiques à procéder à des regroupements d’écoles pour cette évaluation. 
Dans ce cas, chaque école du regroupement conduit son auto-évaluation en fonction de son contexte propre et des objectifs et résultats de son précédent projet d’école. Après l’évaluation externe, chaque école s’approprie ensuite le résultat de l’évaluation pour élaborer son propre projet d’école. L’autorité académique établit annuellement la liste des écoles évaluées.
 
 
L’avis du SE-Unsa
 
Le SE-Unsa a déjà alerté le Conseil d’évaluation de l’École sur la charge de travail supplémentaire induite par cette évaluation de l’école, pour les équipes pédagogiques et surtout pour les directeurs et directrices. Ce cadre d’évaluation peut permettre aux équipes de porter une analyse réflexive sur leur action éducative, mais cela demande une fois de plus un important travail d’investissement des personnels.
 
Pour le SE-Unsa, l’évaluation de l’école ne peut pas être un temps de travail supplémentaire sans intérêt. Il est indispensable que les équipes disposent de moyens et de modalités de mise en œuvre favorables au travail collectif.

Enfin, il faudra également que ces évaluations débouchent sur des actions concrètes (formations, moyens supplémentaires).
 
 
(*) Pour plus d’informations : https://www.education.gouv.fr/conseil-d-evaluation-de-l-ecole-l-evaluation-des-etablissements-340814