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SE-UNSA 12


 Par SE-UNSA 12
 Le  jeudi 10 décembre 2020

Arbre de la laïcité : une plantation sans valeurs ?

 

Mise à jour du 10 décembre

Nous avons écrit à Mme André, présidente du conseil d'administration de la maison de la laïcité 12.

Elle ne voit pas de contradiction, se réjouit que enfants et enseignants de l'école privée catholique  bénéficient d'un travail sur cette thématique.

M Mazars (député) nous a contacté mardi matin, invité à cette cérémonie, pour avoir notre point de vue. Nous lui avons fait part de nos réflexions, notamment sur le contre-sens d'un travail d'une école privée sur la laïcité. Visiblement, ce n'est pas un avis partagé, notamment lorsqu'on voit qu'une photo prise de travaux d'élèves est publiée sur son compte facebook...

Autant nous ne pouvons pas faire le procès d'une municipalité actuelle qui n'est pas redevable des choix passées (au début des années 2000, pas de suite donnée à la demande d’habitants de rouvrir une école publique), autant faire travailler la laïcité dans un établissement qui n'a aucune obligation de respecter ses principes et dont le personnel n'a pas le même devoir de neutralité que nous, est une aberration.
Si c'est respecté, changeons le statut de cette école, faisons-là devenir publique !

Un adhérent nous a signalé la plantation d'un arbre de la laïcité dans une commune, Villecomtal,...où il n'y a plus qu'une école privée. Ni une, ni deux, il a contacté la maison de la laïcité à l'initiative de cette action qui l'a, à son tour, joint par téléphone, lui donnant des arguments qui ne l'ont pas convaincus.

Il s'est alors tourné vers nous pour nous en informer, voyant une étrange façon de célébrer la laïcité. Comme ce collègue, nous pensons que la laïcité n'a pas évolué à ce point (ou s'est dévoyé, c'est selon) pour qu'un arbre soit planté en son nom sur le rond point en face d'une école privée (ou inversement).

Ce qui nous interpelle, c'est la commune choisie ainsi qu'une partie de l'article de presse qui mentionne que cela permettra de "sensibiliser les élèves de l'école primaire en y associant leurs enseignantes et assistantes". Dans cette commune, existe uniquement une école privée et c'est là qu'est le problème. Comment peut-on choisir une commune qui n'a pas d'école publique par choix actuel ou passé ? L'école de cette commune est une école catholique qui, à ce titre, n'a aucune obligation de respecter les devoirs liés à la laïcité, notamment le devoir de neutralité.
Nous avons donc écrit à ces responsables leur demandant de s'assurer que ce devoir de neutralité était bien présent au sein de cet établissement,qu'il n'y avait pas des signes obstentatoires de signes religieux qui n'auraient pas leurs places dans une école publique.

Sans réponse de leur part, un communiqué de presse sera rédigé, faisant mention de cette incohérence.

Oui, il y a une différence entre une école privée et une école publique. C'est cette dernière qui assure pleinement un service public (en s'implantant notamment partout) et c'est la seule école publique, républicaine et laïque qui respecte toutes les valeurs qui vont de pair avec ces adjectifs. C'est aussi la seule où les règles de fonctionnement sont partagées entre écoles (cf réglement départemental qui concerne uniquement les écoles publiques).
Le jour où tous les principes seront appliqués partout et où les règles s'imposeront à tous, l'existence même d'écoles encore privées sera à interroger.
En attendant, c'est bien une aberration de planter un arbre de la laïcité sur le sol, sûrement fertile, où une école publique a disparu.

Sébastien Ségur
Co-secrétaire du SE-Unsa 12