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SE-UNSA 12


 Par SE-UNSA 12
 Le  samedi 31 octobre 2020

Un bonnet d’âne d’or

 

Un militant retraité (et encore actif) du syndicat me racontait qu'il y a plusieurs années de cela, une rubrique faisait son apparition dans le bulletin syndical : le bonnet d'âne. Comme son nom l'indique, elle était là pour dénoncer des attitudes consternantes, d'une stupidité sans fond ou plus simplement d'un mauvais élève, comme l'on disait à l'époque.

Aujourd'hui, je ne peux m'empêcher d'en décerner un à notre minsitre, M. Blanquer. Il nous a fait le coup à maintes reprises avec des décisions prises à la va-vite, sans concertation. Parait-il qu'il procédait déjà ainsi quand il était recteur sur l'académie de Créteil, balançant une idée et attendant que d'autres la mettent en place.

Tout le monde est touché  : les enseignants, les collectivités et même notre administration. Nous subissons ses décisions, son calendrier, sa communication descendante (vidéos, mails, interviews). Il ne faut pas s'étonner que les collectivités se tournent vers les directrices/directeurs pour avoir des informations. Il ne faut pas s'étonner non plus que notre administration ne nous donne pas toutes les informations ou ne nous réponde pas, car elle aussi subit ces vagues ministérielles.

On nous avait déjà fait le coup de nous demander du travail pendant nos vacances fin août avec une circulaire sur la direction, un protocole légèrement modifié, même si, à cette période, ce n'est plus vraiment des vacances. Mais là ! Mais là ! Nous demander de mettre en place un hommage avec une rentrée décalée à 10 heures, nous pondre un nouveau protocole les derniers jours des vacances d'automne, c'est du jamais vu !

Que pourrait-on reprocher à un collègue qui découvre lundi matin toutes ces choses à mettre en place ? Rien ! Il était en vacances ! (d'ailleurs, la prochaine fois, je pars en vacances la deuxième semaine).

Que dire de ces changements permaments ? Ils montrent bien que les décisions initiales, prises en vase clos sont déconnectées de la réalité et qu'elles nécessitent toujours un rétropédalage ou un travail difficle, contraint des acteurs du terrain.

Que dire aussi du mot "confiance" qu'il utilise un peu partout ? J'ai l'impression que c'est de l'auto-persuasion parce que, dans le corps enseignant, c'est synonyme de défiance et cela le devient de plus en plus du côté de l'administration.

Je ne sais pas si, à l'époque, il y avait des degrés de bonnet d'âne mais notre ministre, à n'en pas douter, mérite un bonnet d'âne d'or !

D'ailleurs, je me demande si, moi aussi, je n'aurais pas intérêt à en porter un de temps en temps.

Sébastien Ségur