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SE-UNSA 12


 Par SE-UNSA 12
 Le  mardi 12 février 2019

Audience sur les AESH avec la DASEN

 

Suite au rassemblement ce mercredi 6 février devant les locaux de la DSDEN, la DASEN a reçu en audience, les délégations syndicales présentes (le Se-Unsa, la FSU et la CGT).

Cette audience a débuté par une prise de parole au nom de l’intersyndicale.

Tout d’abord, il a été déploré que les premières pistes énoncées, suite à la concertation sur l’école inclusive dont un pan concerne l’avenir du métier d’accompagnant, étaient loin de correspondre aux attentes des AVS.

De plus, nous sommes revenus sur les annonces faites ces derniers jours sur le recrutement des AESH qui pourront signer des contrats de 3 ans renouvelable 1 fois ; et qui à l’issue de ses 6 ans deviendront des contrats à durée indéterminée. Quant aux contrats aidés, ils vont disparaitre.

Certes, avancée il y a, mais cela ne répond pas aux difficultés du terrain. Les contrats sont, la plupart du temps, établis sur un temps partiel contraint (20h pour un grand nombre en Aveyron), pour un salaire bien en dessous de 723 euros (équivalent d’un mi-temps). Or, la reconnaissance professionnelle est inexistante, tout comme le statut d’AESH ; contrairement à la précarité qui, elle, est bien présente.

C’est pourquoi l’intersyndicale a exposé ses attentes à travers les mesures fortes qui pourraient bénéficier aux personnels, auxélèves accompagnés et à l’ensemble de l’école :

- une revalorisation immédiate des salaires ;

- la création d’un véritable statut pour les AESH ;

- des emplois stables, pérennes et reconnus ;

- le droit de pouvoir choisir son temps de travail (au moins 24h et un temps complet pour celles, ceux qui le souhaitent) ;

- le versement de frais de déplacement dès que les AVS doivent se déplacer entre deux écoles ;

- une formation professionnelle de qualité sur le temps de travail ;

- la création du nombre d’emplois nécessaires pour couvrir tous les besoins.

Cette prise de parole s’est conclue par le fait que les personnels AVS et AESH sont indispensables dans les écoles et les établissements, avec des missions difficiles. Une reconnaissance de leur métier serait un signe fort.

La Dasen a commencé par nous indiquer qu’il était compliqué d’augmenter la quotité de travail. Elle nous a également expliqué que pour les AVS mutualisées, leur quotité horaire est attribuée par la cellule ASH qui s’appuie sur un travail fait avec différents acteurs (cellule ASH, IEN ASH, IEN de circonscription et les enseignants référents). Quant aux AVS individualisées, cela est du ressort de la MDPH. Elle a rappelé que l’objectif est de développer l’autonomie des enfants accompagnés.

Elle a précisé qu’en Aveyron, sur 191 contrats signés, 52% des AVS ont un contrat avec une quotité supérieure de 50%. Et que la DSDEN encourage les AVS à compléter leur temps de travail par un cumul d’activités. Nous avons alors dit qu’il était compliqué pour les AVS d’avoir un autre emploi car leur emploi du temps auprès des enfants accompagnés n’était pas toujours compatible avec une autre activité. Cependant, la DASEN reste à l’écoute de propositions pour améliorer les quotités de travail des AESH, au niveau local. Nous avons informé que, par exemple dans le département de l’Ariège, il y avait des avancées sur l’augmentation des quotités de travail, à cela la DASEN nous a répondu qu’en Aveyron, nous avançons aussi.

Nous avons alerté la DASEN, sur les conséquences de ces contrats, avec de faible quotité, sur la cotisation du nombre de trimestres nécessaires pour la retraite. Non seulement, les AESH ont un salaire bas, mais ils devront travailler plus longtemps, cet élément n’est pas non plus à minimiser.

En ce qui concerne les frais de déplacement, la DASEN a apporté, en attendant un complément d’informations,  un premier élément de réponse d’un point de vue technique : comme les enveloppes budgétaires sont établies sur l’année civile, et que les notifications MDPH sont définies tous les quinze jours, ils ne peuvent pas anticiper où seront les AVS, et ainsi donc prévoir les frais à venir.

La DASEN a pris note du manquement d’une formation continue, qui, comme nous l’avons souligné, devrait être, comme pour les enseignants, proposée dans un Plan de Formation. Nous avons également tenu à préciser qu’il faudrait que les AVS puissent  accéder à une VAE diplômante.

En fin d’audience, nous avons eu un échange autour des PIAL (Pôle Inclusif d’Accompagnement Localisé). Deux établissements de notre département, les collèges Francis Carco de Villefranche de Rouergue et Albert Camus de Baraqueville ont répondu à l’appel de candidature pour ce projet expérimental. Un 1/2 ETP de coordinateur est actuellement sur ce dispositif, la DASEN prévoit de le rendre complet à la rentrée 2019. Elle nous a précisé que, pour mettre en œuvre au mieux ce projet, un travail avec les chefs d’établissement et les équipes avait été réalisé sur des temps de formation.

L’audience s’est terminée par un rappel des organisations syndicales de l’importance d’un vrai statut pour les AVS.