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SE-UNSA 12


 Par SE-UNSA 12
 Le  mercredi 1er avril 2020

Carte scolaire : 2 pas en avant, 3 en arrière

 

Les annonces de Blanquer de vendredi changent la donne puisqu’une dotation complémentaire devrait parvenir aux Académies cette semaine (il était prévu une dotation de 39 postes sur toute l'académie de Toulouse).

  En conséquence, la répartition des postes entre les 8 départements n’a pas été examinée lundi dernier en comité technique académique (CTA) puisque de fait, elle est devenue caduque.

  Dès que la dotation complémentaire ministérielle sera connue, un CTA sera reconvoqué d’ici la fin de semaine pour examiner la nouvelle répartition.

De ce fait, les CTSD et CDEN de cette semaine sont tous reportés à la semaine prochaine et donc les documents envoyés précédemment sont amenés à être modifiés.

En effet, les IA-DASEN doivent cette semaine contacter l’ensemble des maires des communes de moins de 5000 habitants* où une fermeture de classe était envisagée afin de savoir s’ils l’acceptent ou non. Vont-ils accepter ? Suspense (surtout entre 2 tours d’élection)...

Dans les communes urbaines* (+ de 5000 habitants), on doit tendre, dans chaque ville, à un équilibre entre fermetures et ouvertures. En clair, si une fermeture est envisagée dans une école de la commune, une ouverture doit intervenir dans une autre école de la commune.

Autant on peut se réjouir d'une augmentation de la dotation académique (encore faudra-t-il savoir de combien et où), autant cette nouvelle règle, sortie du chapeau, de l'accord ou non du maire d'une ville de moins de 5000 habitants va impacter durement notre carte scolaire. Cela complète l'annonce de notre président de ne pas fermer d'école sans accord du maire.

Cela pourrait avoir des effets désastreux :

iniquité sur le territoire :on pourrait avoir, pour un même effectif et à situation comparable, un nombre de poste différent,

basculement des mesures négatives sur les postes "hors la classe" :RASED, remplaçant, Conseiller péda, IME,... Dans ces situations, pas besoin de demander l'accord à un maire, c'est beaucoup moins visible médiatiquement.

fin de la réflexion sur l'offre éducative sur notre département :comment mettre en place un schéma directif commun dans le but d'améliorer l'offre scolaire sur tout le territoire quand chacun, dans son coin, peut décider ? Déjà qu'avec l'école privée...

maintien d'écoles : tout le monde est pour garder une structure scolaire dans un village mais à partir de combien d'élèves est-ce pédagogiquement viable, tout en prenant en compte l'isolement géographique ? Moins de 10 ?

Bref, nous avons besoin d'avoir une vision qualitative et non pas seulement quantitative, d'avoir de l'équité entre écoles, entre territoires, et cela, dans un temps plus long, que le temps politique.

Aujourd'hui, cela ressemble plus à une politique éducative au petit doigt mouillé.

Sébastien Ségur
Secrétaire départemental du SE-Unsa 12

 

* Seules 7 communes sur 286 dépassent 5000 habitants en Aveyron : Decazeville, Luc la Primaube, Millau, Onet, Rodez, Saint Affrique et Villefranche de Rouergue.