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SE-UNSA 11


 Par SE-UNSA 11
 Le  mercredi 6 mai 2015

CDEN du 5 mai : déclaration et compte-rendu de l’UNSA-éducation

 

CDEN du 5 mai 2015

Déclaration de l'UNSA-Education

Monsieur le Préfet,

Monsieur le Président du Conseil Général,

Madame l’Inspectrice d’académie

Mesdames et Messieurs,

 

L'UNSA éducation tient à saluer les nouveaux membres du CDEN.

Le CDEN, instance capitale de l'Education dans notre département, est un lieu d'échanges, de débats, de dialogue social. L'UNSA-Education est une fédération syndicale réformiste pour qui un dialogue sincère et constructif à toute sa place dans un espace démocratique.

Après deux ans d’arbitrage  rectoral, la situation de l'Aude en matière de carte scolaire est décorrelée des besoins et de la réalité de notre territoire rural, où la pauvreté frappe plus qu'ailleurs, où les résultats au brevet sont les plus faibles de l'Académie, où les difficultés en lecture sont les plus grandes de la Région  -  L'Aude aura le plus faible taux d'encadrement des élèves en collège.

Concrètement, cela signifie que 19 divisions seront supprimées à la rentrée, le seuil d'ouverture sera fixé à 30 élèves, avec au passage, des moyens économisés avec la suppression d'un des trois réseaux d'éducation prioritaires audois : le RRS Emile-Alain.

Dans le 1er degré, l'Académie connaît une dotation de 241 postes, parmi lesquels 5,5 sont dévolus à l'Aude, soit 2,28% du total, malgré une hausse prévue des effectifs d'élèves à la rentrée 2015.

Le poids  rectoral est tel que même la ventilation de ces 5,5 postes a été décidée à Montpellier.

Pour l’UNSA-éducation, Il est plus que temps de coller à la réalité de notre territoire ; des départements ruraux, comme l’Ariège, la Lozère voient leur ruralité prise en compte, l’Aude non. Voilà comment notre  dette éducative  se creuse !

Comment inscrire  l'Aude pleinement  dans la refondation de l'école avec si peu de moyens ?

Il  sera impossible de réduire les inégalités scolaires en abaissant les effectifs des classes, de faciliter l'accès à l'école aux enfants de moins de trois ans, qui plus est, dans les réseaux d’éducation populaire, de dégager des moyens de remplacement pour actionner une vraie formation continue, de préserver les écoles en milieu rural, d’aider à la direction d’école…

L'UNSA-Education tient à citer les écoles que nous considérons en urgence absolue, c'est à dire une moyenne d'élèves supérieure ou égale à 27 et pour lesquelles aucune amélioration n'est à prévoir dans les documents dont nous disposons : Marie-Curie à Lézignan, Mistral à Lézignan,  l'école de l'EST, le petit Prince et l'école Prosper-Estieu à Castelnaudary, l'école élémentaire de Sallèles d'Aude, l'école André-Pic de Port-La Nouvelle, l'école de Villalier, l'école élémentaire de Sigean, l'école élémentaire Léon-Blum de Villemoustaussou, l'école Jacques-Prévert de Limoux, les écoles maternelles narbonnaises Fabre-d'Eglantine, Marie-Curie, Lamartine, Léon-Blum, Maria-Montessori, Pauline-Kergomard et Max-Dormoy, les écoles maternelles carcassonnaises Les Castors, Paul-Eluard, Marcellin-Berthelot et Fabre-d'Eglantine, l'école Las Porretas de Salles d'Aude, l'école maternelle de Bram, l'école maternelle d'Ouveillan, l'école maternelle Danielle Casanova de Coursan, l'école de Cazilhac et l'école du Hameau de Maquens de Carcassonne, sans oublier l'école élémentaire REP Mathieu-Peyronne de Narbonne qui accueillera des effectifs lourds, sans avoir les moyens de les accueillir au mieux.

Ainsi, année après année, l'Aude décroche lentement, s'enfonce un peu plus chaque fois dans la difficulté et malgré l'abnégation des enseignants, il est de plus en plus compliqué de réduire les déterminismes sociaux, de réactiver l'ascenseur social, de faire une école de la réussite de tous.

Mesdames et Messieurs les élus, les organisations syndicales, dont l'UNSA-Education, vous alertent. Désormais, la situation éducative de l'Aude dépend de votre implication.

Nous attendons de vous un soutien sans faille et une réelle détermination à faire aboutir notre principale doléance : obtenir du ministère un plan pluriannuel de montée en charge de notre dotation de manière à combler les retards accumulés depuis des années.

Un moyen d'améliorer les difficultés est de poursuivre la refondation  au  collège, unanimement considéré comme "maillon faible" du système éducatif...

Aujourd’hui, le collège français ne garantit pas  l’acquisition des connaissances de base à tous les élèves qui le fréquentent. Après quatre ans de collège, ils sont 25% à ne pas maîtriser les compétences les plus simples en français alors qu’ils sont 12% dans ce cas à la fin du CM2. En mathématiques, on passe de 9% d’élèves ne maîtrisant pas les bases en CM2 à 13% en troisième.

Parce que le collège français creuse toujours plus les écarts entre les plus fragiles et les meilleurs, il est urgent de réorienter l’action publique et l’argent public en faveur de ceux qui en ont le plus besoin. Il ne s’agit pas simplement d’une mesure de justice. C’est aussi l’intérêt de tous : les évaluations internationales ont largement démontré que la progression des résultats des élèves les plus faibles profite  également aux plus forts. Sans parler des gains pour la société française dans son ensemble si notre école parvient à faire acquérir à tous ses enfants le socle indispensable à leur insertion sociale, professionnelle et citoyenne.

Pour l’UNSA éducation cette réforme va dans le bon sens  et c’est pour cela qu’avec d’autres organisations : la FCPE, la CFDT, les cahiers pédagogiques, l'UNEF, l'UNL , Education et devenir, le SE-UNSA etc, nous l’avons voté.

Pour autant, comme pour la réussite de la refondation de l’école primaire,  l'UNSA éducation sera vigilante pour assurer la réussite de cette reforme du collège, pour que les promesses de créations de postes soient effectives, pour que les temps de concertation et de formation au sein des établissements soient mis en œuvre.

L'UNSA-éducation espère que chacun saura se hisser à la hauteur des défis qui nous attendent.

 

*

 

Compte-rendu

 

Présentation de la situation de l’Aude par l'Inspectrice d'Académie

Lors de la rentrée 2015, l'Inspectrice d'Académie a informé le CDEN des effectifs en hausse dans le 1er degré : +59 élèves et en baisse dans le 2nd degré : - 380 élèves.

Les moins de 3 ans ne sont pas assez pris en compte :

L'Inspectrice d'Académie a pris en compte les enfants de moins de 3 ans UNIQUEMENT en Zone de Revitalisation Rurale, en REP et dans l’ancien réseau du collège Alain. Elle s’est justifiée précisant s’inscrire dans la continuité de ses prédécesseurs.

Pour l'UNSA éducation, le pourcentage de scolarisation des enfants de moins de 3 ans, reste modéré. Des efforts restent à faire en ce sens.

Ruralité audoise :

Ensuite, la DASEN a porté à notre connaissance des éléments de la ruralité audoise. Selon la DGSCO, 26% des élèves audois résident dans des communes rurales. La moyenne des effectifs en zones rurales est de 22.59 élèves contre 24.6 en zones urbaines. Dans les RPI, la moyenne tombe à 21.38.

Seul problème pour l’UNSA EDUCATION, les moyennes noient les forts effectifs dans beaucoup d’écoles audoises. De plus, nous le précisons à chaque instance, la ruralité est consommatrice de postes (54% des écoles audoises ont 3 classes ou moins)

Scolarisation à domicile :

L’UNSA EDUCATION est intervenue sur la scolarisation à domicile qui pouvait avoir un impact sur l'école publique, notamment sur les décisions de certaines fermetures comme pour le RPI Puivert-Nébias.

Sans nier que la scolarisation à domicile est un droit, nous avons alerté le CDEN sur le fait que de nombreuses familles audoises dans ce cas, refusent les visites de contrôle des IEN.

Nous avons demandé qu’un contrôle de l’Etat soit réalisé.

De plus, une association : « Graine de vie », proche de Quillan, a récemment ouvert et se proclame être une école. Sur ce point aussi, nous sommes intervenus en demandant de vérifier si les bâtiments répondent aux normes draconiennes nécessaires pour être une école. Madame la Directrice Académique a accueilli favorablement notre demande en précisant qu’une instruction était en cours et qu’elle vérifiera aussi que les élèves scolarisés à domicile ne s’y regrouperaient pas, ce qui est interdit.

 

Mesures de la carte scolaire


OUVERTURES

Pezens

Carcassonne : Jean-Giono élémentaire

RPI Monze Floure Fontiès

Lavalette

Bizanet

Azille maternelle

RPI Bagnoles Malves

Puichéric

Lapalme

RPI Canet-Raissac-Villedaigne

Espéraza maternelle

+ Cuxac d'Aude : 1 Clis à l’école Pélissier

Écoles "sous surveillance" pour ouverture :

Maquens Carcassonne, Villemoustaussou élé, Prosper-Estieu Castelnaudary, RPI Carlipa Villespy Cenne Monesties, Cazilhac, Albert-Calmettes Quillan, André-Pic Port la Nouvelle, René-Azalbert Sigean, Lézignan (Curie ou Mistral)

 

FERMETURES

Trèbes : école du centre ville

Carcassonne : école élémentaire Jean-Jaurès

Saint-Marcel sur Aude

Palaja

RPI Puivert Nébias

Villeneuve la Comptal

RPI Montlaur-Serviès en Val

Moussan

Couffoulens

Écoles "sous surveillance" pour fermeture :

Henri-Huon Pennautier, Bram élémentaire, Mouthoumet, RPI Preixan Rouffiac, Fitou, l'Olivette Vinassan, René-Cassin Armissan, Lasbordes, Cavanac et RPI Saint Denis

*

L’UNSA EDUCATION a souligné que revenir sur les décisions de CDEN jusqu’en juin était déstabilisant pour les équipes.

De plus, nous avons demandé à l'Inspectrice d'Académie avec quels moyens, elle comptait réaliser des ouvertures en juin ?

Celle-ci a répondu qu’elle fermerait pour ouvrir. Elle a aussi parlé de « mesures à la marge ».       

 

Explications des choix des mesures

Pour opérer ces mesures, l'Inspectrice d'Académie, a évoqué un « taux pivot » (nombre moyen d’élèves par classe en moyenne sur une école) :

  • 27 élèves en écoles élémentaires,
  • 30 élèves en écoles maternelles,
  • 28 élèves en écoles primaires.

Ainsi, elle dit s’être basée sur le « taux pivot » et sur une analyse plus fine prenant en compte la situation des élèves.

L’UNSA-Education est alors intervenue pour demander si l’accueil des enfants en situation de handicap était pris en compte. Elle a répondu que cela pouvait être un élément mais qu’il n’était pas primordial, tout dépendait de la situation : si l’élève est accompagné par un AESH ou pas.

A nouveau, l’UNSA EDUCATION a demandé si la taille des classes en maternelle était prise en compte conformément  aux programmes de l’école maternelle, stipulant le besoin de curiosité et de mouvement des élèves. Trop de classes maternelles sont peu spacieuses et encombrées de tables, chaises…

l'Inspectrice d'Académie a précisé que la maternelle était une priorité :

  • « La semaine de l’école maternelle » s’organise l’an prochain ;
  • Elle veillera à la  mise en œuvre des Nouveaux Programmes de l’école maternelle,et étudiera la mise en place de classes passerelles pour les enfants de moins de trois ans, comme c’est déjà le cas à Trèbes et La Nouvelle et ce dans le cadre d’un projet réunissant l’ensemble des acteurs concernés: parents, enseignants, collectivités territoriales, médecin PMI…

L’UNSA EDUCATION est satisfaite de sa réponse : l'Inspectrice d'Académie souhaite charger l’IEN responsable de la maternelle d’une nouvelle mission, celle de réaliser un état des lieux des locaux en maternelle. Nous vérifierons que cette proposition soit effective.

Nous souhaitons en outre que la formation des enseignants de maternelle soit mise en place, en lien avec les nouveaux programmes.

Les mesures « hors la classe » :

  • Les postes fléchés « Anglais » ont été retirés étant donné que la majorité des enseignants ont l’habilitation dans cette langue vivante.
  • Le poste d’IMF à l’école Ferry (Carcassonne) a été retiré et remplacé par un poste adjoint puisque depuis 3 ans, le poste est occupé par un enseignant qui n’a pas le CAFIPEMF.
  • Un poste de conseiller pédagogique occitan a été basculé de la circonscription Carcassonne II à la circonscription Carcassonne I.
  • L’administration récupère le poste SAPAD implanté aux PEP. Il sera donc transformé en poste SAPAD –CDOEA, sous la responsabilité de l’IEN-ASH. Les PEP conservent pour autant la gestion du SAPAD comme l’UNSA EDUCATION l’avait souhaité au CT du 30/04/2015. Ils proposent l’idée d’en faire un poste adapté, ce qui est intéressant quand on connait le manque de postes adaptés dans l’Aude.

 

Cas particuliers

Ecoles  Curie et Mistral à Lézignan :

Les deux écoles ont de lourds effectifs. Les locaux d’une ancienne école privée sont vacants et se situe à proximité de l’école Curie. Ils pourraient être utilisés pour ouvrir la nouvelle classe.

M. Boban a précisé les effectifs actuels des deux écoles : 358 élèves à l’école Marie Curie et 245 à l’école Frédéric Mistral. L’administration nous a informés qu’ils travaillent actuellement sur ce dossier,  avec le maire de la commune.

Carcassonne : école élémentaire Jean-Jaurès

Lors de ce CDEN, l’UNSA EDUCATION a présenté, comme elle l’a fait au CT du 30/04, la situation de cette école qui a subi 3 fermetures en 3 ans. Nous observons le rôle d'une municipalité qui laisse se dégrader les conditions de scolarisation des élèves et des enseignants. Au regard de la vulnérabilité d'une partie du public de cette école, nous avons tenu à préciser que nous trouvions cela particulièrement choquant.

Réseau Georges Brassens à Narbonne

L’UNSA-EDUCATION est la seule organisation syndicale qui a demandé une attention particulière en faveur du réseau Georges-Brassens de Narbonne. Année après année, ce réseau voit ses moyens diminuer (poste classe, postes de soutien, rased, coordinateur réseau, etc).

Des moyens doivent rapidement être implantés sur le réseau.

 

Vote des mesures de carte scolaire

UNSA Education : contre

FSU : contre

FO : contre

SNALC : contre


*

Carte scolaire collèges

 

Sur le collège, la Rectrice a installé de nouvelles attributions de moyens :

  • Le seuil d’ouverture passe de 29 à 30 élèves
  • Un bonus de DHG (Dotation Heures Globale) est attribué en fonction des lourds effectifs (1h pour 29 élèves par classe, ½ heure pour 28)

De plus, avec une augmentation du H/E (heures par élèves) de 2/100ème, Madame la Directrice académique estime que la situation audoise est prise en compte.

Une baisse démographique touche le 2nd degré. Cette rentrée 2015 est prévue avec 380 élèves en moins.

Pour l’UNSA-EDUCATION, la suppression de 23 divisions (classes) et de 12 Equivalent Temps Plein sont des décisions démesurées

 

Denise Baro-Delorme - Sandrine Batlle - Yannick Salsegnac - Nicolas Anoto