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SE-UNSA 11


 Par SE-UNSA 11
 Le  samedi 31 janvier 2015

CTSD 2nd degré rentrée 2015 - Déclaration et compte-rendu

 

CTSD du 29 janvier 2015

 

Déclaration de l'UNSA

 

Madame l'Inspectrice d'Académie

Le massacre perpétré à Charlie hebdo tout comme celui commis dans l’épicerie casher et l’assassinat de la policière municipale ont provoqué un véritable état de choc dans notre pays. Un de ces traumatismes qui marquent une nation et s’inscrivent dans l’histoire. Une histoire qui restera marquée par la barbarie des actes commis mais aussi par le sursaut républicain qu’ils auront engendré.

Plus de 4 millions de nos concitoyens qui, partout en France, se sont levés, dans leur diversité, pour se mettre en mouvement et dire que toute barbarie est inacceptable, que la liberté d’expression ne se négocie pas et que la laïcité est le ciment républicain qui donne cohérence à notre triptyque : Liberté Égalité Fraternité.

Un vrai pied-de-nez aux esprits rabougris qui broient du noir à longueur de papier et d’ondes, ces déclinologues amers et réactionnaires centrés sur leurs aigreurs, mais qui occupent depuis des mois le haut du pavé et nous serinent à longueur de journée le déclin de la France et la perte des repères sociaux et moraux.

Ces événements posent également la question du débat, des débats, de la parole confrontée dans notre École. Au-delà de la formation des enseignants évidemment indispensable sur le fond comme sur les modalités d’organisation et de conduite de tels exercices, c’est bien cette question qui nous est posée. La pensée ne se construit que par confrontation, opposition, débat. L’infusion directe, cela s’appelle la croyance ou le dogme. Tout le contraire de ce qui fait un citoyen éclairé.

Notre Ecole n’est pas très douée en la matière et ce n’est pas un hasard si PISA pointe régulièrement cette inaptitude de l’élève français dans ses enquêtes.

Pourtant, il est urgent que notre institution donne des temps de débat, pour enrayer ce que Boris Cyrulnik appelle "la pensée paresseuse" ; celle qui ne doute pas, qui s'exprime par slogans, et agglomère les esprits les plus vulnérables autour du repli sur soi et du rejet de l'autre.

C'est l'aboutissement, la plus value de l'école publique Laïque, que d'amener les élèves à mobiliser les "fondamentaux scolaires" pour penser librement.

Pour en revenir à nos travaux habituels, cette année pour la première fois, une notice rectorale  harmonise

les règles de répartition des moyens  entre les départements. Le texte (hors éducation prioritaire)  se révèle n’être qu’une suite de mesures faites pour récupérer des moyens aux collèges.

Si,sur le papier tout semble aller pour le mieux, la dotation académique est en hausse pour la seconde année consécutive,  et  le taux d’encadrement en légère augmentation (grâce en partie aux mesures liées aux REP),  ne nous voilons pas la face, le constat est mauvais.

Certes l’UNSA se félicite des moyens supplémentaires accordés aux établissements classés en zones difficiles,  mais elle ne peut que  condamner fermement le sort réservé aux langues et particulièrement aux langues anciennes et régionales dont la dotation soumise à des conditions drastiquesrisque de provoquer dès cette année la disparition des options dans de nombreux établissements.

De manière plus générale,  la notice rectorale,  qui fixe les règles de la répartition des moyens,  constitue un long inventaire de ce que l’on peut faire de pire en matière de DGH :

Hausse des effectifs par division, règles incompréhensibles (le calcul de la marge globale pour ne citer que celui-là),  explosion exponentielle du nombre de fermetures de classes, dégradation des conditions de travail  pour les langues,  IMP opaques et insuffisantes.   Etc… etc …

Nous aurions pu entendre (pas comprendre) les raisons qui président à ces choix,  et peut-être même essayer d’améliorer le texte, s’il avait été soumis à concertation.  Aujourd’hui, la manière dontle Recteur nous l’a présenté, ne nous incite plus à la moindre compréhension.  

A cet endroit précis, le problème de la forme rejoint celui du fond. Mme la Rectrice a imposé le monologue comme principe de management de l’Académie. Le refus du dialogue social est assumé à chaque échelon du système.

Ainsi, au niveau académique, les organisations syndicales n’ont pas été invitées en GT pour l’élaboration de la notice.

Au final, nous nous trouvons avec un texte très théorique qui méconnaît les particularités du terrain, aggrave des situations déjà tendues dans les établissements, et provoque toujours plus de méfiance chez les personnels.  Au niveau comptable,  l’addition est peut-être bonne mais sur le plan pédagogique et humain c’est un désastre.

Mme la Rectrice doit entendre que, lorsqu’on veut faire passer une série de mesures que l’on sait devoir être impopulaire, il faut davantage dialoguer et y mettre les formes. Comment les enseignants peuvent-ils encore adhérer aux projets académiques et aux réformes ministérielles quand leur supérieur hiérarchique les traite avec si peu de respect.

A force d’imposer unilatéralement vos choix, vous allez susciter l’hostilité de tout le métier  et entraîner progressivement un désinvestissement de vos personnels.

A l'UNSA-éducation, nous savons que l'école ne peut pas traiter toutes les carences éducatives de la société, mais elle doit y contribuer à condition qu'on lui donne les moyens de le faire.

La récente décision de retirer le statut d'éducation prioritaire au réseau Emile-Alain, ainsi qu'aux écoles du secteur du Viguier de Carcassonne, prend aujourd'hui un reflet particulier. Dommage pour nos élèves de ce secteur !

Sur les moyens accordés aux collèges de l'Académie de Montpellier, un léger tassement des effectifs est prévu, les moyens sont en baisse et l'Aude paie un tribut disproportionné en rendant 12 emplois, et aura le taux d'encadrement le plus faible de l'Académie à la rentrée 2015.

Pour l’UNSA qui est un syndicat réformiste, il s’agit d’une véritable question qui nous interpelle dans notre rapport à la profession.

Madame l'Inspectrice d'Académie, je ne vous cacherai pas que la lassitude gagne la salle des professeurs. Le sentiment de ne pas être soutenu par sa hiérarchie,  que quoiqu’on fasse tout ira de mal en pis, sont des phrases que l’on entend de plus en plus souvent dans la bouche de nos collègues.  Comment leur donner tort quand les enseignants voient les gouvernements se succéder,  les réformes s’empiler, la dotation de leur établissement diminuer alors que leurs effectifs restent les mêmes.

Notre fédération, l’UNSA Education  ne cèdera pas à ce genre de discours, d’autres syndicats le font très bien à notre place, c’est même devenu un véritable  fond de commerce.   Pour l’UNSA, ce serait la solution de facilité et le début de la fin pour notre métier.   Nous pensons certes que la situation est loin d’être satisfaisante, mais qu’il existe toujours des solutions. Celles-ci ne sont pas miraculeuses et demandent souvent à être adaptées mais elles existent.

L’UNSA a confiance en chaque enseignant de chaque établissement pour s’en emparer et  trouver la manière de mieux vivre son métier ensemble dans le respect de tous.   Plus encore que les moyens qui font souvent défaut, c’est de l’engagement des personnels qui est primordial. Vous avez de la chance Mme la Rectrice : vos enseignants n’en manquent pas mais pour encore combien de temps ? Si vous vous obstinez encore dans vos soliloques,  ce n’est que l’écho de votre propre voix qui vous répondra.

Comte-rendu de l'UNSA

 

L’UNSA regrette que la modalité de fonctionnement édicté par le DASEN pour cette carte scolaire 2nd degré 2015 soit régie par le postulat suivant « le principe d’équité de la répartition des moyens sur le territoire académique s’impose aux départements » + algorithme de calcul

Curieuse équité qui se traduit une dotation audoise en baisse de 12 postes qui entraîneront  la suppression de 23 divisions de moins et ce même si Mme le DASEN précise qu'une phase d'ajustement reste possible en juin si les effectifs constatés sont en hausse.

A savoir : baisse des effectifs sur le département : -380 élèves (prévision)

L’UNSA dénonce également l’évolution de la grille horaire avec un seuil qui passe de 29 à 30 élèves par classe (qui n’aurait bien sur aucune incidence selon le Mme la DASEN) qui va impliquer des classes de plus en plus surchargées et une double peine pour le collège E.ALAIN qui non content de ne plus bénéficier du seuil lié aux collèges RRS et nouveau seuil à 27.

L’UNSA s'inquiète des réponses apportées aux collègues de l’ex RRS « Emile ALAIN » et demande que l’engagement de la rectrice auprès du principal du collège, et des directeurs, directrices du secteur sur un certains nombre de points se traduise par une convention (CAPE) en bonne et due forme et non simplement d’un courrier.

Mme la DASEN indique que les IMP (encore en construction) vont permettre de rassembler les indemnités pour financer des actions hors face à face pédagogique  : référent TICE , culture...

Une IMP est une unité égale à 1250, elle est fractionnable en 3 ou 4, elle est multipliable par 2 ou 3. Au de là, d'un multiple de 3, basculement sur le dispositif ARA ou ARE lourde mais avec accord du recteur.

Pourtant, certains établissements ont déjà procédé à des répartitions sans connaître les règles nationales. Cette situation n’est pas acceptable. Pour le SE-Unsa, il faut reporter toute décision concernant la répartition des IMP tant que la circulaire ministérielle n’est pas officiellement parue.

L’UNSA s’insurge contre la nouvelle répartition / le recentrage de l’ensemble des moyens de l’accompagnement éducatif uniquement sur l’éducation prioritaire laissant de côté les 24 autres collèges audois.

Pour Emile ALAIN,l'accompagnement éducatif toujours possible mais sur présentation d'un projet et si moyen de financement accordé : comprenne qui pourra.

En effet, l'accompagnement éducatif est unanimenent reconnu comme indispensable. Pourtant en 2008, l'UNSA était SEULE à le défendre, contre les éternels stérilo contestataires.

L'UNSA a relancé Mme le DASEN au sujet de la création d'une SEGPA sur LEZIGNAN et SIGEAN (à vérifier). Une étude va être menée par la CDOA

L’UNSA se félicite du rôle des ULIS dans l’intégration des élèves de collège mais regrette qu’aucune création ne soit prévue pour s’ajouter aux 16 unités existantes.

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Pour que le flou de l'IMP soit éclairci, contre la disparition des heures d'accompagnement éducatif et l'orientation rectorale sur les langues rares et régionales, l'UNSA a voté contre ces directives au CTA des 19/01/15 et 28/01/15