Retour à l'article normal

SE-UNSA 11


 Par SE-UNSA 11
 Le  dimanche 24 novembre 2013

Pourquoi le SE-Unsa n’appelle pas à la grève le 5 décembre.

 

Le SE-Unsa n’appelle pas à la grève le 5 décembre.

Pour le SE-Unsa, la grève ne peut constituer un réflexe pavlovien conduisant à un radicalisme, ayant pour arrière-pensée les élections professionnelles de l’an prochain.

Une journée de salaire, ça compte

La grève n’est ni le premier, ni le seul moyen d’action. Renoncer à  une journée de salaire ne doit pas être utilisé à la légère et démultiplié à l’infini. Avec le SE-Unsa, les enseignants des écoles ont décroché l’Isae dans un contexte budgétaire difficile.

Ce n’est pas pour la voir partir en fumée et la financer eux-mêmes, en faisant cadeau de leur journée de salaire pour une journée d’action aux mots d’ordre nombreux et divergents, récupérée politiquement par ceux qui ont asphyxié l’école pendant le quinquennat précédent.

 

Les préoccupations « métiers » sont l’objet des discussions qui s’ouvrent.

Le SE-Unsa a milité depuis des mois pour l’ouverture des discussions métiers en portant de façon argumentée l’ensemble des problématiques auprès du ministère. Dix chantiers s’ouvrent enfin. Sans naïveté mais sans tirer de conclusions prématurées, le SE-Unsa participera à chacun de ces groupes de travail et portera ses exigences (voir ici). Le recours à la mobilisation ne doit évidemment pas être exclu mais cette question se posera lorsque le ministre aura donné ses arbitrages sur chaque sujet à la mi-décembre. La mobilisation pourra s’avérer nécessaire pour tout le premier degré ou pour une partie seulement mais peut-être aussi pour le premier et le second degrés à la fois. Une journée de grève, c’est précieux : ça ne se gaspille pas !

Une mobilisation efficace a besoin de messages clairs

Pour le SE-Unsa, c’est chantier métier par chantier métier qu’il faudra faire le bilan et évaluer la nécessité et le champ de la mobilisation à construire. Les problématiques Rased se défendent-elles en même temps et de la même façon que les problématiques direction d’école, conseillers pédagogiques et que toutes les questions communes à tous les enseignants du premier degré (temps partiels, temps de service, mobilité, formation continue…) ? Pour le SE-Unsa, c’est non. Il s’agit d’attendre l’issue de chaque discussion pour mesurer la nécessité d’actions et leurs formes.

Une mobilisation efficace se construit dans le temps

Une journée de grève ce n’est pas sur commande. Si le SE-Unsa décide d’engager une mobilisation au motif que les propositions ministérielles ne sont pas à la hauteur des demandes des collègues, il le fera avec la ferme intention de faire aboutir les revendications.  Une grève peut être envisagée mais  se construit dans le temps afin de permettre à la profession d’être informée largement sur les enjeux et les objectifs précis.

Une mobilisation efficace a besoin de visibilité

Des projets d’organisation de la semaine scolaire complètement inappropriés et l’absence de dialogue peuvent déboucher sur un conflit. La grève est alors un des moyens d’action mais pour être efficace, elle doit être locale. Pour faire reculer un maire qui ne veut rien entendre, une grève nationale qui mêle plusieurs sujets amoindrira l’efficacité locale.

La grève peut couper notre profession de l’opinion publique et empêcher des avancées.

Depuis des années, la profession s’est mobilisée en amenant l’opinion publique à la soutenir sur l’enjeu de la réussite des élèves. Les préoccupations d’aujourd’hui sont liées aux conditions d’exercice particulièrement difficiles mais elles ne seront pas perçues, par l’opinion, comme une action pour améliorer la réussite des élèves. La grève nous fait courir le risque de couper notre profession du reste de la population qui vit dans un contexte de crise économique. Elle pourrait même estimer que nos revendications ne sont pas prioritaires et désapprouver de nouvelles avancées catégorielles.

Pour toutes ces raisons, le SE-Unsa n’appellera pas à la grève le 5 décembre.