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SE-UNSA 11


 Par SE-UNSA 11
 Le  mercredi 30 mai 2012

CTSD du 29 mai : Déclaration de l’UNSA-Education

 

A l'occasion de ce CTSD du 29 mai 2012, l'UNSA-Education veut dresser un bilan de toutes les mesures qui ont dégradé le service public d'éducation au cours des années précédentes.

Dans l'Aude, les suppressions de postes sont la partie la plus visible de cette patiente entreprise d'asphyxie de notre service public. Dans le 1er degré, 72 postes ont été supprimés au cours des deux dernières années, au détriment des élèves toujours plus nombreux dans nos écoles, particulièrement des élèves les plus fragiles. Au détriment aussi de la scolarisation des élèves de 2 ans, tant pis pour eux. Il fallait bien définir des priorités pour le pays et la consolidation du patrimoine des nantis l'a emporté sur les conditions de la réussite scolaire de nos élèves. Dans le second degré c'est la même politique qui a amené – toujours sur cette même période -  près de 500 collégiens supplémentaires à être accueillis sans augmentation de moyens.

Pire, des voies professionnelles qualifiantes et très demandées, comme le CAP maçonnerie de Narbonne, ont été supprimées. Pour ce cas, au bénéfice de l'enseignement privé subventionné, comme souvent.

A l'UNSA-Education, le collège attire particulièrement notre attention. La mise en place du socle commun de connaissances et de compétences n'a que trop tardé, toujours au détriment des élèves  qui ont le plus besoin d'école. Cette grande idée qui veut qu'aucun élève ne sorte du système éducatif sans son viatique de connaissances et de compétences, doit désormais s'imposer.

En effet, en tant qu'éducateurs de la Nation, cette exigence est une priorité car à la lumière des résultats des élections présidentielles, il apparaît qu'une grande partie des votes d'extrême droite vient de jeunes électeurs peu diplômés ou sans diplômes du tout. Ceux-là que notre système éducatif n'a pas pu ou n'a pas su faire réussir.

Les tenants du statu quo de droite comme de gauche qui dénigrent le socle commun, veulent le remplacer par  une culture commune qui met la barre tellement haut, qu'elle ne profite qu'à une petite partie de la jeunesse, le plus souvent dorée…

Evoquons aussi les internats d'excellence où, des élèves extraits à prix d'or de leurs quartier et de leur famille – a priori défaillants – connaissent les joies d'un établissement co-financé par Total et la fondation HSBC, celui de Montpellier

Evoquons aussi l'enseignement spécialisé, fortement dégradé dans nos écoles, en laissant ainsi au privé une part grandissante de la remédiation.

Evoquons aussi l'enseignement de l'occitan dans l'Ecole Publique qui a du mal à se développer, particulièrement sur le littoral audois, laissant le privé (encore lui) en situation de monopole.

Evoquons aussi les aides à la direction d'écoles, dont la mise en place dans CHAQUE école de France relève d'un protocole d'accord signé par le SE-UNSA en 2006. Ces personnels ont montré leur utilité et leur dévouement. Il est temps à présent de créer de vrais métiers pérennes avec des personnels formés.

Evoquons aussi les AVS qui aident les enfants handicapés à avoir une vie d'élève malgré les maigres formations, les maigres salaires et les maigres perspectives d'avenir.

Evoquons les surveillants, sous toutes leurs formes, qui manquent cruellement à nos établissements depuis que 200 d'entre eux ont vu leur contrat expirer à la rentrée 2011.

Evoquons aussi les personnels administratifs et de santé ont aussi vu leurs effectifs baisser et leur charge de travail s'est alourdie en conséquence.

Evoquons la disparition de la formation des enseignants, livrée en pâture, d'une part à ceux qui pensent qu'une formation disciplinaire suffit pour bien enseigner et d'autre part à ceux qui pensent que c'est une dépense superflue.

Evoquons aussi la formation continue des enseignants qui ne représente qu'une poignée de minutes par an.

Evoquons aussi la triste mesure du "jour de carence" qui a frappé plus de 450 collègues audois payant ainsi le fait d'être malades ! L'UNSA-éducation demande l'abrogation de ce dispositif.

Evoquons aussi le manque de respect du paritarisme. Notamment dans l'Aude où nos commissions ont connu des tentatives de contournement, et des décisions qui auraient dû être concertées l'ont finalement très peu été.


Pour l'UNSA-Education, ceci ne doit pas se reproduire.


Notre rôle ne sera ni celui de la surenchère démagogique et systématique, ni celui du godillot docile et effacé. Nous serons, à l'UNSA-Education, dans le costume  qui a toujours été le nôtre, à savoir celui d'interlocuteurs crédibles, responsables et exigeants, au profit de l'Ecole Publique Laïque.

 

RAPPEL : l'UNSA-Education peut défendre les moyens du département parce que nous siégeons aux instances, grâce à vos votes aux élections professionnelles.