PRESIDENTIELLES
DEMANDEZ LE PROGRAMME … EDUCATIF
Le SE-Unsa a étudié le programme éducatif des candidats à l’élection présidentielle.
Pour chacune de leurs propositions, nous vous proposons l’avis du SE-Unsa au regard de nos mandats.
Deux candidats, deux programmes éducatifs, deux visions diamétralement opposées sur l’Ecole.
Les propositions de François Hollande et du PS |
L’avis du SE-Unsa
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Le système : « J’ai décidé de faire de l’école maternelle et de l’enseignement primaire une priorité de mon action. »
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L’école maternelle : - Je remonterai le taux de scolarisation chez les enfants de moins de trois ans, en priorité dans les zones de grande difficulté scolaire. - Je créerai une réelle obligation d’accueil pour le service public à partir de l'âge de trois ans et je la ferai respecter. |
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L’école primaire : - Le taux d’encadrement scolaire doit remonter, en particulier dans les écoles qui cumulent le plus de difficultés et aux moments-clés de la scolarité ; pour cela, je m'engage à ce que le principe dit “de plus d’enseignants que de classes” soit adopté et mis en œuvre. - Les réseaux d’aides aux enfants en difficulté ont été laminés. Je les rétablirai. - Je ferai en sorte que les enseignants des classes charnières et décisives pour les apprentissages fondamentaux soient les plus expérimentés. |
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Les évaluations : Les évaluations permanentes, qui aujourd'hui accablent les professeurs, les empêchent d'enseigner, angoissent les enfants et leurs parents, seront supprimées. Je suis favorable à l'évaluation de l'Ecole, mais à une évaluation indépendante et incontestable ;
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Les évaluations CE1-CM2 vont disparaître sous leur forme actuelle, ce que nous demandons depuis leur création. Evaluer les performances du système reste indispensable et nous sommes favorables dans nos mandats à des évaluations externes sur échantillon. |
Les rythmes scolaires : Les rythmes scolaires devront être réformés pour donner aux élèves le temps d’apprendre, en allongeant le temps scolaire sur l’année et sur la semaine et en diminuant les surcharges journalières, sans diminuer le temps passé à l’école. |
La question des rythmes est évoquée uniquement à propos de l’école primaire alors que la problématique est beaucoup plus large. On croit comprendre qu’il s’agirait d’allonger l’année scolaire et la semaine (9 demi-journées ?) pour réduire la durée de la journée sans toucher au nombre actuel d’heures d’enseignement. Mais on ne sait pas si la base est la semaine de 24 heures ou celles de 26 ! |
Le collège : Je refuse totalement les orientations précoces proposées par l’actuel gouvernement. Un collège qui réunit tous les enfants de la République |
Pas de propositions pour le collège mais le refus affirmé de toute orientation précoce. C’est un premier acquis mais ce n’est pas suffisant. Comment refonder le collège pour qu’il soit accueillant à tous ? Aucune piste n’est tracée dans le discours, sinon celle du socle commun. |
Le lycée : - faire de nos filières professionnelles des vraies filières d’excellence, avec des orientations positives et des débouchés assurés. Du CAP au diplôme d’ingénieur, c’est bien une élite professionnelle que nous devons former - Je veux que les lycées d'enseignement général, technologique et professionnel, se rapprochent - Je réserverai aux bacheliers des filières technologiques et professionnelles les formations du supérieur qui étaient prévues pour eux et qui aujourd’hui leur sont trop souvent fermées. |
- Le discours se focalise sur la voie professionnelle, à transformer en voie d’excellence. Une voie qui prépare les diplômes du niveau V au niveau II, c’est notre mandat. - La priorité aux bacheliers technologiques et professionnels pour les formations bac+2 est déjà inscrite dans les textes. - L’appel à la création de « lycées polyvalents » est sur le fond intéressant mais peu crédible : le parc des lycées existants n’est pas transformable dans le court terme. - A noter que le discours ne remet pas en question la réforme du lycée, hormis sur un point précis, ajouté au discours prévu, le rétablissement d’un enseignement obligatoire d’histoire-géo en terminale S.
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L’éducation prioritaire : Il faudra relancer une politique d’éducation prioritaire sérieuse et dotée de moyens véritables : équipe pédagogique, temps de travail, affectation, déroulement de carrière et pérennité des équipes, coordination avec les autres institutions, formation continue spécifique... |
L’affirmation d’une politique d’éducation prioritaire est rassurante. Les entrées pour la relancer sont multiples et relèvent largement de la gestion des personnels. Les négociations seront importantes sur ce dossier : comment attirer, stabiliser, accompagner les enseignants sans tomber dans la caricature de GRH des ECLAIR ? Le SE-Unsa sera porteur de propositions. |
Pédagogie et éducation : « Pour être une école de l’excellence, l’école française doit être plus égalitaire »
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Le socle commun : Il existe désormais un socle commun de compétences et de connaissances, inscrit dans la loi. Nous ne reviendrons pas sur ce principe. Les programmes de l'école primaire et ceux du collège devront, en concertation avec les personnels, être revus afin d'être en cohérence avec ce nouveau socle.
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Le candidat soutient la logique du socle, qui permet la continuité entre école et collège. C’est une victoire importante pour notre syndicat et plus largement pour les progressistes. A nous de proposer des évolutions dans la mise en œuvre du socle pour qu’il ne soit pas un outil technocratique sans lien avec les pratiques. |
Les pédagogies : Les pédagogies doivent évoluer, le travail en équipes doit être encouragé, le recours aux exercices, à l’implication des élèves, le changement des modes d'évaluation, tout ce qui concourt à enseigner différemment, à favoriser l'épanouissement de chaque élève, à organiser la progression et la réussite de tous, tout cela sera développé. Je veux la coopération plutôt que la compétition. |
Rupture complète avec les discours de l’UMP, fini le mépris pour la pédagogie ! |
Les personnels :
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La formation initiale :
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Les propositions reprennent en grande partie les mandats du SE-Unsa tant dans la création d’une « Ecole » professionnelle, que d’un corpus de formation commun et d’une année de stage. Il reste maintenant à déterminer la part des périodes de stage ainsi que la nature des formateurs.
Le rôle des universités est réaffirmé. C’est pour le SE-Unsa, un début de transcription du socle commun dans la formation initiale des enseignants et personnels d’éducation.
- L’accent est également mis sur la préprofessionnalisation et les aides aux étudiants d’origine modeste, reprenant là encore deux propositions du SE-Unsa. |
Le métier :
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A priori, pas de remise en cause du statut. Par contre, les missions seront au cœur des discussions. Pour le SE-Unsa, toutes les missions aujourd’hui accomplies par les enseignants en dehors du temps de service (concertations, accompagnement éducatif, équipes éducatives…) doivent être prises en compte et reconnues.
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Les moyens :
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Si la question des moyens est primordiale après cinq années de retraits massifs, elle doit être mise en regard des objectifs poursuivis.
Comme on le voit, ce ne seront pas uniquement de postes d’enseignants. Par contre, aucune mention n’est faite pour l’aide aux directeurs d’école. Le SE-Unsa se chargera de porter au ministère les revendications de nos collègues directeurs. |
Les propositions de Nicolas Sarkozy et de l’UMP
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L’AVIS DU SE-UNSA
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UNE PRIORITE : L’ACQUISITION DES SAVOIRS FONDAMENTAUX POUR TOUS LES ELEVES DU PRIMAIRE
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Encourager la création de jardins d’éveil pour les enfants de 2 à 3 ans
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Pour le SE-Unsa, la scolarisation des 2/3 ans doit être possible, à la demande des familles et en fonction de la maturité de l’enfant. Nous dénonçons la réduction drastique du taux de scolarisation des 2/3 ans. |
Rendre l’assiduité obligatoire pour les élèves inscrits à l’école maternelle
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L’UMP refuse de s’engager sur la scolarité obligatoire à 3 ans qui permettrait de garantir la pérennité de l’école maternelle. Il affiche une mesure qui ne change rien à la situation actuelle. |
Réorganiser les rythmes scolaires
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Après avoir fait couler beaucoup d’encre, le précédent projet de réaménagement n’a débouché sur… rien ! La réorganisation des rythmes se trouve maintenant dans le programme de l’UMP. Il faudrait savoir… |
Rendre publiques les évaluations-bilan existantes des écoles primaires et des collèges
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Le ministre Darcos avait renoncé sous la pression des syndicats unanimes à la publication de palmarès des résultats des écoles, l’UMP relance la proposition. Outil de la concurrence, un tel palmarès serait un encouragement aux démarches consuméristes des familles les plus informées et les plus aisées. |
Mettre des outils pédagogiques à disposition des enseignants, destinés à évaluer leurs élèves en début d’année de CM2 pour mieux les accompagner tout au long de cette année essentielle
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L’UMP réinventerait-elle les évaluations diagnostic ? |
Expérimenter des établissements scolaires par classes (6-5ème, 4-3ème…) plutôt que par quartiers et mettre en réseau ces établissements
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Cette proposition a pour principal défaut de créer une rupture supplémentaire dans la scolarité commune et « fort opportunément » en fin de 5ème, une étape dont l’UMP ferait bien de nouveau un palier d’orientation. |
Encourager l’expérimentation des bonnes pratiques et leur diffusion
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Faute d’assurer la formation continue des enseignants, l’institution serait chargée de diffuser les « méthodes qui marchent ». On est loin de l’ambition d’une formation de valeur. |
Encourager l’apprentissage précoce de l’anglais dès 3 ans
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On ne rit pas ! Surtout quand on lira que cet apprentissage se ferait « en généralisant l’apprentissage à distance ! » |
LA PERSONNALISATION DE L’ENSEIGNEMENT POUR LA REUSSITE DE CHAQUE ELEVE
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Dans un cadre national, faire bien davantage confiance aux établissements et leur donner plus de responsabilités
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La personnalisation selon l’UMP, c’est la possibilité pour le chef d’établissement de recruter librement son équipe, le programme ECLAIR servant de laboratoire. |
Passer du collège unique au collège pour tous, avec une plus grande personnalisation des parcours
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La personnalisation pour l’UMP, c’est recréer dès la fin de la 5ème des voies diversifiées pour des élèves qui n’ont pas les mêmes besoins, c’est dès 14 ans utiliser l’enseignement professionnel comme une remédiation à la difficulté scolaire. Où est passé le socle commun ? Cette personnalisation, c’est comment ne pas mettre en œuvre le socle commun et préserver un collège pensé pour la minorité qui poursuit dans la voie générale du lycée. |
Donner un statut juridique aux établissements de premier degré et à leur directeur
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Le SE-Unsa a précisé les conditions qu’il met à l’ouverture d’une réflexion sur l’évolution du fonctionnement et de la direction de l’école. Elles ne sont pas remplies dans cette proposition aux contours particulièrement flous. |
Revaloriser d’environ 450 € les professeurs du secondaire qui feraient 24 heures de présence élèves
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Nouvelle version du «travailler plus pour gagner plus»? De qui se moque le candidat? Et qu’en est-il des collègues du 1er degré ? |
REVALORISER LA PLACE ET L’AUTORITE DES PROFESSEURS DANS LA SOCIETE
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Renforcer le Pacte de Carrière avec les enseignants
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Détaillons cette proposition… Concrètement, l’UMP propose l’évaluation des professeurs par le chef d’établissement, en lien avec l’IPR et la création de responsables disciplinaires dans les grands établissements pour animer et participer à l’évaluation des équipes. La revalorisation de la place et de l’autorité des enseignants passe donc, pour l’UMP, par le renforcement du contrôle de proximité. Cherchez l’erreur ! Après avoir fait l’éloge de la mastérisation dans le bilan, l’UMP propose d’« améliorer l’entrée dans le métier » par la généralisation des masters en alternance. Les nouveaux enseignants pourraient être recrutés selon un nouveau statut intégrant des missions diverses, les anciens pouvant adopter ce statut volontairement. La proposition est très vague, ne donne aucune précision en nombre d’heures d’enseignement, de présence ni en termes de revalorisation financière. Elle tente de contourner l’opposition à la remise en cause des décrets de 1950. |
Rendre obligatoire l’alternance dans l’enseignement professionnel |
L’alternance est déjà présente dans toutes les formations de la voie professionnelle sous la forme de périodes de formation en entreprise. L’obligation d’une dernière année de formation en apprentissage pose de redoutables questions de faisabilité (maîtres d’apprentissage en nombre suffisant et formés, lieu de stage,…) et menace directement l’enseignement public sous statut scolaire. |
Dimanche 6 mai, 20 heures, les Français auront choisi leur président de la République.
Quel qu’il soit, le SE-Unsa continuera de défendre les enseignants et l’école publique au nom des valeurs de laïcité, de liberté, d’égalité et d’humanisme qui sont nôtres.
Rémy-Charles Sirvent
Secrétaire départemental