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SE-UNSA 11


 Par SE-UNSA 11
 Le  lundi 23 avril 2012

Programme Education PS et UMP : comparatif du SE-UNSA

 

PRESIDENTIELLES

DEMANDEZ LE PROGRAMME … EDUCATIF

 

Le SE-Unsa a étudié le programme éducatif des candidats à l’élection présidentielle.

Pour chacune de leurs propositions, nous vous proposons l’avis du SE-Unsa au regard de nos mandats.

Deux candidats, deux programmes éducatifs, deux visions diamétralement opposées sur l’Ecole.

      

Les propositions

de François Hollande et du PS

 

L’avis du SE-Unsa

 

 

Le système : « J’ai décidé de faire de l’école maternelle

et de l’enseignement primaire une priorité de mon action. »

 

L’école maternelle :

- Je remonterai le taux de scolarisation chez les enfants de moins de trois ans, en priorité dans les zones de grande difficulté scolaire.

-  Je créerai une réelle obligation d’accueil pour le service public à partir de l'âge de trois ans et je la ferai respecter.

  • Le candidat du PS reprend l’engagement des lois d’orientation de 1989 et 2005 en promouvant la scolarisation précoce dans les zones en difficulté. Il ne s’engage pas au-delà.
  • Pas de reprise du mandat du SE-Unsa de la scolarité obligatoire à 3 ans mais une « obligation d’accueil » dès 3 ans. Insuffisant, à nos yeux, pour assurer la pérennité de l’école maternelle dans le service public d’éducation.

 

L’école primaire :

- Le taux d’encadrement scolaire doit remonter, en particulier dans les écoles qui cumulent le plus de difficultés et aux moments-clés de la scolarité ; pour cela, je m'engage à ce que le principe dit “de plus d’enseignants que de classes” soit adopté et mis en œuvre.

- Les réseaux d’aides aux enfants en difficulté ont été laminés. Je les rétablirai.

- Je ferai en sorte que les enseignants des classes charnières et décisives pour les apprentissages fondamentaux soient les plus expérimentés.

 

  • La proposition de « plus d’enseignants que de classes » sera mise en œuvre de manière différenciée. Dans un budget contraint, c’est une décision qui fait sens mais qui ne répond que partiellement aux besoins.
  • Le rétablissement des RASED était une mesure attendue. A voir pour la mise en œuvre concrète.
  • Pas un mot sur l’aide personnalisée. L’avenir de ce dispositif sera-t-il lié à la question des rythmes scolaires ?
  • L’affectation d’enseignants expérimentés dans les classes « charnières » figure déjà dans les textes. Quels moyens nouveaux se donnera-t-on pour que ce soit le cas ?

Les évaluations :

Les évaluations permanentes, qui aujourd'hui accablent les professeurs, les empêchent d'enseigner, angoissent les enfants et leurs parents, seront supprimées.

Je suis favorable à l'évaluation de l'Ecole, mais à une évaluation indépendante et incontestable ;

 

 

Les évaluations CE1-CM2 vont disparaître sous leur forme actuelle, ce que nous demandons depuis leur création.

Evaluer les performances du système reste indispensable et nous sommes favorables dans nos mandats à des évaluations externes sur échantillon.

Les rythmes scolaires :

Les rythmes scolaires devront être réformés pour donner aux élèves le temps d’apprendre, en allongeant le temps scolaire sur l’année et sur la semaine et en diminuant les surcharges

journalières, sans diminuer le temps passé à l’école.

La question des rythmes est évoquée uniquement à propos de l’école primaire alors que la problématique est beaucoup plus large. On croit comprendre qu’il s’agirait d’allonger l’année scolaire et la semaine (9 demi-journées ?) pour réduire la durée de la journée sans toucher au nombre actuel d’heures d’enseignement. Mais on ne sait pas si la base est la semaine de 24 heures ou celles de 26 !

Le collège :

Je refuse totalement les orientations précoces proposées par

l’actuel gouvernement.

Un collège qui réunit tous les enfants de la République

 

Pas de propositions pour le collège mais le refus affirmé de toute orientation précoce. C’est un premier acquis mais ce n’est pas suffisant. Comment refonder le collège pour qu’il soit accueillant à tous ? Aucune piste n’est tracée dans le discours, sinon celle du socle commun.

Le lycée :

- faire de nos filières professionnelles des vraies filières d’excellence, avec des orientations positives et des débouchés

assurés. Du CAP au diplôme d’ingénieur, c’est bien une élite professionnelle que nous devons former

- Je veux que les lycées d'enseignement général, technologique et professionnel, se rapprochent

- Je réserverai aux bacheliers des filières technologiques et professionnelles les formations du supérieur qui étaient prévues pour eux et qui aujourd’hui leur sont trop souvent fermées.

 

- Le discours se focalise sur la voie professionnelle, à transformer en voie d’excellence. Une voie qui prépare les diplômes du niveau V au niveau II, c’est notre mandat.

- La priorité aux bacheliers technologiques et professionnels pour les formations bac+2 est déjà inscrite dans les textes.

- L’appel à la création de « lycées polyvalents » est sur le fond intéressant mais peu crédible : le parc des lycées existants n’est pas transformable dans le court terme.

- A noter que le discours ne remet pas en question la réforme du lycée, hormis sur un point précis, ajouté au discours prévu, le rétablissement d’un enseignement obligatoire d’histoire-géo en terminale S.

 

L’éducation prioritaire :

Il faudra relancer une politique d’éducation prioritaire sérieuse et dotée de moyens véritables : équipe pédagogique, temps de travail, affectation, déroulement de carrière et pérennité des

équipes, coordination avec les autres institutions, formation continue spécifique...

 

L’affirmation d’une politique d’éducation prioritaire est rassurante. Les entrées pour la relancer sont multiples et relèvent largement de la gestion des personnels. Les négociations seront importantes sur ce dossier : comment attirer, stabiliser, accompagner les enseignants sans tomber dans la caricature de GRH des ECLAIR ? Le SE-Unsa sera porteur de propositions.

 

Pédagogie et éducation : « Pour être une école de l’excellence,

l’école française doit être plus égalitaire »

 

Le socle commun :

Il existe désormais un socle commun de compétences et de connaissances, inscrit dans la loi.

Nous ne reviendrons pas sur ce principe. Les programmes de l'école primaire et ceux du collège devront, en concertation avec les personnels, être revus afin d'être en cohérence avec ce nouveau socle.

 

 

 

Le candidat soutient la logique du socle, qui permet la continuité entre école et collège. C’est une victoire importante pour notre syndicat et plus largement pour les progressistes. A nous de proposer des évolutions dans la mise en œuvre du socle pour qu’il ne soit pas un outil technocratique sans lien avec les pratiques.

Les pédagogies :

Les pédagogies doivent évoluer, le travail en équipes doit être encouragé, le recours aux exercices, à l’implication des élèves, le changement des modes d'évaluation, tout ce qui concourt

à enseigner différemment, à favoriser l'épanouissement de chaque élève, à organiser la progression et la réussite de tous, tout cela sera développé. Je veux la coopération plutôt que la

compétition.

 

Rupture complète avec les discours de l’UMP, fini le mépris pour la pédagogie !

 

Les personnels :

 

La formation initiale :

  • Les universités conserveront la responsabilité de cette formation.
  • Les actuels IUFM se transformeront en Ecoles Supérieures du Professorat et de l’Education.
  •  Je souhaite que tous les professeurs, quels que soient leurs niveaux de recrutement, qu'ils se destinent à enseigner en maternelle ou à l'université, partagent un moment de formation commun
  • L’année de stages sera rétablie.
  • Pour remédier à la crise du recrutement, mais aussi pour redonner à l'Education nationale son rôle exemplaire de promotion sociale et républicaine, pour permettre aux étudiants de milieux modestes qui souhaitent devenir enseignants mais ne peuvent financer des études longues de le faire, une filière de pré-recrutements sera mise en place. Dès la licence, les étudiants intéressés pourront se présenter à ces recrutements.

 

 

Les propositions reprennent en grande partie les mandats du SE-Unsa tant dans la création d’une « Ecole » professionnelle, que d’un corpus de formation commun et d’une année de stage.  Il reste maintenant à déterminer la part des périodes de stage ainsi que la nature des formateurs.

 

Le rôle des universités est réaffirmé.

C’est pour le SE-Unsa, un début de transcription du socle commun dans la formation initiale des enseignants et personnels d’éducation.

 

- L’accent est également mis sur la préprofessionnalisation et les aides aux étudiants d’origine modeste, reprenant là encore deux propositions du SE-Unsa.

Le métier :

  • Refuser d’entrer dans la discussion du statut, ce n’est pas pour autant considérer que le métier ne doit pas évoluer, que ses missions ne doivent pas être discutées
  • si nous sommes prêts alors à reconstruire une formation des professeurs, initiale et continue digne de ce nom, alors pourquoi ne pas discuter aussi du métier d’enseignant pour le faire évoluer, le rendre plus attractif, plus heureux, plus efficace

 

 

A priori, pas de remise en cause du statut. Par contre, les missions seront au cœur des discussions.

Pour le SE-Unsa, toutes les missions aujourd’hui accomplies par les enseignants en dehors du temps de service (concertations, accompagnement éducatif, équipes éducatives…) doivent être prises en compte et reconnues.

 

Les moyens :

  • Je rétablirai les postes supprimés ces cinq dernières années dans l’Education nationale : 60000 sur les 77000.
  • Il faudra relancer une politique d’éducation prioritaire sérieuse et dotée de moyens véritables.
  • Les réseaux d’aides aux enfants en difficulté ont été laminés. Je les rétablirai.
  • Les personnels nécessaires à l’accompagnement des élèves en situation de handicap n’ont pas été renouvelés. Des auxiliaires de vie scolaire seront nécessaires.

 

Si la question des moyens est primordiale après cinq années de retraits massifs, elle doit être mise en regard des objectifs poursuivis.

 

Comme on le voit, ce ne seront pas uniquement de postes d’enseignants. Par contre, aucune mention n’est faite pour l’aide aux directeurs d’école. Le SE-Unsa se chargera de porter au ministère les revendications de nos collègues directeurs.

 

 

 

 

 

 Les propositions

de Nicolas Sarkozy et de l’UMP

 

 

L’AVIS DU SE-UNSA

 

 

UNE PRIORITE : L’ACQUISITION DES SAVOIRS FONDAMENTAUX

POUR TOUS LES ELEVES DU PRIMAIRE

 

Encourager la création de jardins d’éveil pour les enfants de 2 à 3 ans

 

Pour le SE-Unsa, la scolarisation des 2/3 ans doit être possible, à la demande des familles et en fonction de la maturité de l’enfant. Nous dénonçons la réduction drastique du taux de scolarisation des 2/3 ans.

Rendre l’assiduité obligatoire pour les élèves inscrits à l’école maternelle

 

L’UMP refuse de s’engager sur la scolarité obligatoire à 3 ans qui permettrait de garantir la pérennité de l’école maternelle. Il affiche une mesure qui ne change rien à la situation actuelle.

Réorganiser les rythmes scolaires

 

Après avoir fait couler beaucoup d’encre, le précédent projet de réaménagement n’a débouché sur… rien !

La réorganisation des rythmes se trouve maintenant dans le programme de l’UMP. Il faudrait savoir…

Rendre publiques les évaluations-bilan existantes des écoles primaires et des collèges

 

Le ministre Darcos avait renoncé sous la pression des syndicats unanimes à la publication de palmarès des résultats des écoles, l’UMP relance la proposition. Outil de la concurrence, un tel palmarès serait un encouragement aux démarches consuméristes des familles les plus informées et les plus aisées.

Mettre des outils pédagogiques à disposition des enseignants, destinés à évaluer leurs élèves en début d’année de CM2 pour mieux les accompagner tout au long de cette année essentielle

 

L’UMP réinventerait-elle les évaluations diagnostic ?

Expérimenter des établissements scolaires par classes (6-5ème, 4-3ème…) plutôt que par quartiers et mettre en réseau ces établissements

 

Cette proposition a pour principal défaut de créer une rupture supplémentaire dans la scolarité commune et « fort opportunément » en fin de 5ème, une étape dont l’UMP ferait bien de nouveau un palier d’orientation.

Encourager l’expérimentation des bonnes pratiques et leur diffusion

 

Faute d’assurer la formation continue des enseignants, l’institution serait chargée de diffuser les « méthodes qui marchent ». On est loin de l’ambition d’une formation de valeur.

Encourager l’apprentissage précoce de l’anglais dès 3 ans

 

On ne rit pas ! Surtout quand on lira que cet apprentissage se ferait « en généralisant l’apprentissage à distance ! »

 

LA PERSONNALISATION DE L’ENSEIGNEMENT

POUR LA REUSSITE DE CHAQUE ELEVE

 

Dans un cadre national, faire bien davantage confiance aux établissements et leur donner plus de responsabilités

 

La personnalisation selon l’UMP, c’est la possibilité pour le chef d’établissement de recruter librement son équipe, le programme ECLAIR servant de laboratoire.

Passer du collège unique au collège pour tous, avec une plus grande personnalisation des parcours

 

La personnalisation pour l’UMP, c’est recréer dès la fin de la 5ème des voies diversifiées pour des élèves qui n’ont pas les mêmes besoins, c’est dès 14 ans utiliser l’enseignement professionnel comme une remédiation à la difficulté scolaire. Où est passé le socle commun ? Cette personnalisation, c’est comment ne pas mettre en œuvre le socle commun et préserver un collège pensé pour la minorité qui poursuit dans la voie générale du lycée.

Donner un statut juridique aux établissements de premier degré et à leur directeur

 

Le SE-Unsa a précisé les conditions qu’il met à l’ouverture d’une réflexion sur l’évolution du fonctionnement et de la direction de l’école. Elles ne sont pas remplies dans cette proposition aux contours particulièrement flous.

Revaloriser d’environ 450 € les professeurs du secondaire qui feraient 24 heures de présence élèves

 

Nouvelle version du «travailler plus pour gagner plus»? De qui se moque le candidat? Et qu’en est-il des collègues du 1er degré ?

 

REVALORISER LA PLACE ET L’AUTORITE

DES PROFESSEURS DANS LA SOCIETE

 

Renforcer le Pacte de Carrière avec les enseignants

 

Détaillons cette proposition…

Concrètement, l’UMP propose l’évaluation des professeurs par le chef d’établissement, en lien avec l’IPR et la création de responsables disciplinaires dans les grands établissements pour animer et participer à l’évaluation des équipes. La revalorisation de la place et de l’autorité des enseignants passe donc, pour l’UMP, par le renforcement du contrôle de proximité. Cherchez l’erreur !

Après avoir fait l’éloge de la mastérisation dans le bilan, l’UMP propose d’« améliorer l’entrée dans le métier » par la généralisation des masters en alternance.

Les nouveaux enseignants pourraient être recrutés selon un nouveau statut intégrant des missions diverses, les anciens pouvant adopter ce statut volontairement. La proposition est très vague, ne donne aucune précision en nombre d’heures d’enseignement, de présence ni en termes de revalorisation financière. Elle tente de contourner l’opposition à la remise en cause des décrets de 1950.

Rendre obligatoire l’alternance dans l’enseignement professionnel

L’alternance est déjà présente dans toutes les formations de la voie professionnelle sous la forme de périodes de formation en entreprise.

L’obligation d’une dernière année de formation en apprentissage pose de redoutables questions de faisabilité (maîtres d’apprentissage en nombre suffisant et formés, lieu de stage,…) et menace directement l’enseignement public sous statut scolaire.

 

 

Dimanche 6 mai, 20 heures, les Français auront choisi leur président de la République.

Quel qu’il soit, le SE-Unsa continuera de défendre les enseignants et l’école publique au nom des valeurs de laïcité, de liberté, d’égalité et d’humanisme qui sont nôtres.

                                                                                                                                  Rémy-Charles Sirvent

Secrétaire départemental