La préparation de la rentrée 2012 ne laisse rien présager de bon dans un pays qui considère l’éducation de ses enfants comme un boulet. Dans la France de début 2012, l’Etat  se désengage progressivement de l’Education Nationale et pire, finance pour 7 milliards d'euros la concurrence à son propre service public d'éducation.

Cette politique n’est plus admise par la population qui ne comprend pas qu’on prétende améliorer l’enseignement dans des classes chargées, qu’on prétende améliorer la scolarisation des élèves en réduisant l’accès à l’école pour les 2 ans, qu’on prétende personnaliser l’aide en supprimant les postes des personnels les mieux à même d’aider les plus fragiles de nos élèves, qu’on prétende dynamiser l’enseignement professionnel avec moins de  temps pour apprendre.

Le dogme du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux fera à nouveau ravage dans les écoles et les établissements de notre département à la rentrée prochaine.

Carte scolaire 2012

Le second degré va connaître son lot de suppression dans les établissements et leurs corollaires : augmentation des effectifs par classe, augmentation des heures supplémentaires, difficulté d’organisation des emplois du temps, augmentation des services partagés, etc. Sans oublier le retour des menaces sur les petits établissements et sur certaines filières de la voie professionnelle.

Les collèges et lycées audois vont accueillir 295 élèves de plus (c'est l'effectif d'un petit collège). Pour faire face à cet afflux, l'administration prévoit la création de 2 postes.

Les lycées professionnels, siphonnés par la réforme du Bac pro en 3 ans, perdent 134 élèves dans le département. Ce sont en réalité tous les élèves qui perdent un an d'étude, un an de possibilités de réussir. Ainsi, 69 postes de PLP seront supprimés dans l'Académie.

La carte des formations s'en trouve dégradée : de nombreux CAP, même très attractifs comme le CAP maçonnerie de Narbonne sera supprimé. Les élèves iront-ils se former dans le privé à Lézignan, faute d'accueil dans le public ?

 

Le premier degré ne sera pas épargné, bien au contraire.

Ainsi, 172 emplois du 1er degré seront retirés aux écoles du Languedoc-Roussillon, malgré l'afflux de 1780 élèves. Dans l'Aude, avec une hausse prévue de 131 élèves, l'Inspecteur d'Académie supprimera 31 postes.

Attention, ces 31 suppressions sont POLITIQUES. Des suppressions démographiques s'y ajouteront !

Qui sera touché ? Les directives ministérielles préconisent des suppressions chez les enseignants sans classe (RASED – ACI – Conseillers Péda – Remplaçants), mais ce ne sera probablement pas suffisant pour atteindre l'objectif que le gouvernement s'est fixé.

Qu’il paraît loin, ce 21 juin 2011 où le Président de la République a promis, chez nous, à La Canourgue, «Il n'y aura aucune fermeture de classes dans les écoles primaires à la rentrée 2012, hors critères démographiques ».

L'UNSA Education, demandera au Recteur et à l'Inspecteur d'Académie de l'Aude comment il vont accorder la promesse présidentielle avec le dogme du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux.

Attention, le calendrier est très politisé. Pour ne pas télescoper les élections présidentielles, les opérations de carte scolaire 2012 sont placées très en amont de l'échéance politique…

Tous va aller très vite, dès le jeudi 12 janvier le CTSD 2nd degré est programmé. Le CTSD 1er degré du 28 février dévoilera les propositions de l'Inspecteur d'Académie de l'Aude. Les directeur(trice)s peuvent compléter l'enquête "Carte Scolaire" en cliquant ici.

En tout cas, l'UNSA lancera une alerte sociale dès jeudi 12 janvier, pour contraindre l'administration à s'expliquer.

 

Rémy-Charles Sirvent