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SE-UNSA 11


 Par SE-UNSA 11
 Le  vendredi 9 décembre 2011

Carte scolaire 2012 : déclaration de l’UNSA-Education au CDEN du 8/12/2011

 

Madame le Préfet,
Monsieur le président du Conseil Général,
Monsieur l’Inspecteur d’Académie,
Mesdames, Messieurs,


La rentrée est à peine derrière nous que se profile déjà la préparation de la prochaine. Le bilan qui nous est présenté aujourd’hui ne nous laisse présager rien de bon dans un contexte politique où  l’Etat  se désengage progressivement de l’Education Nationale et pire, finance pour 7 milliards d'euros la concurrence à son propre service public d'éducation.

Le dogme du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux fera, nous n’en doutons pas, à nouveau ravage dans les écoles et les établissements de notre département à la rentrée prochaine.

L’UNSA-Education n’oublie pas non plus les 200 contrats de droit privé qui ont été supprimés dans l'Aude  à cette rentrée. Etonnant, ils ne figurent pas dans les documents préparatoires. Pourtant ces emplois audois d’aide administrative aux directeurs d’écoles et de surveillants dans les collèges et lycées font aussi partie du bilan.. Au total, l'Aude a perdu des centaines emplois dans l’Education Nationale à cette rentrée sans que personne ne semble s’en émouvoir. Comme cela ne suffisait pas pour effacer les effets néfastes des cadeaux fiscaux sur nos finances publiques, les derniers emplois d'aides à la direction d'école seront supprimés à la rentrée 2012. Mais notre département n’a certainement pas besoin de ces emplois, il est vrai qu’il y a tellement de propositions sur le marché du travail actuellement. En période de crise l’Etat sait montrer l’exemple aux entreprises privées, ça ne fait aucun doute…

Revenons à la préparation de la rentrée 2012

Le second degré va connaître son lot de suppression dans les établissements et leurs corollaires : augmentation des effectifs par classe, augmentation des heures supplémentaires, difficulté d’organisation des emplois du temps, augmentation des services partagés, etc. Sans oublier le retour des menaces sur les petits établissements et sur certaines filières de la voie professionnelle.

Le premier degré ne sera pas épargné, bien au contraire.
Au cours des dernières années la scolarisation en maternelle a été sacrifiée dans notre département. L’Etat se déchargeant sur les collectivités locales pour l’accueil de la petite enfance… en oubliant qu’accueillir n’est pas enseigner et que dans des départements comme le notre les crèches n'existent pas partout. Chez nos voisins allemands cette problématique existe depuis très longtemps et amène les femmes à faire un choix cruel entre leur activité professionnelle et leur vie familiale. Est-ce là le projet de la France pour favoriser l’égalité femmes-hommes ?

Autres enfants qui ont fait les frais des restrictions budgétaires ces dernières années : ceux qui ont le plus besoin de l’appui de la nation, ceux que l’on appelle « les élèves rencontrant des difficultés scolaires ». Les Réseaux d’Aides aux Elèves en Difficulté (RASED) ont déjà payé un lourd tribut dans l'Aude. Et cela ne va pas s’arranger l’année prochaine puisque les préconisations du  ministère pour faire des économies ciblent les postes "hors classe" occupés notamment par les enseignants des RASED et les psychologues. Le double langage ministériel dans toute sa splendeur : une priorité au traitement de la difficulté scolaire affichée en façade pendant que dans l’arrière boutique se prépare la liquidation définitive !

Parmi ces postes « hors classes » ciblés par le ministère se trouvent aussi les conseillers pédagogiques et les animateurs de circonscription en informatique (ACI). Pour les idéologues qui pilotent le ministère actuellement, la pédagogie n’a rien à faire à l’école, seule la maitrise des savoirs compte. Donc, après le sabordage de la formation initiale,  c’est maintenant au tour des conseillers pédagogiques de passer par-dessus bord. Enseigner va vraiment devenir le seul métier qui ne s’apprend plus… Mais quand on voit le tapis rouge déroulé à l’enseignement privé c’est certainement que notre ministre pense qu’il suffit d’avoir une illumination divine pour avoir la foi et devenir un bon enseignant.

Enfin dernière cible dans le collimateur du ministère pour la rentrée prochaine : les remplaçants. A quoi bon remplacer un enseignant quand il est absent, alors que l’on peut « empiler » ses élèves dans les classes voisines. 35 à 40 élèves ensemble, des maternelles mélangés avec des CM, pas de problème ! Bon d’accord, pas question de faire classe dans ces conditions, mais au point où nous en sommes…

Mais il n’y a pas que des enseignants dans l’Education Nationale, et notre ministère sabre aussi les autres métiers. D’ailleurs l’UNSA-Education s’inquiète très fortement pour l’avenir de l’Inspection Académique de l'Aude. Avec la réorganisation territoriale en janvier prochain et les transferts de compétences et de services en cours, nous craignons qu’à terme l’Inspection Académique ne soit plus qu’un simple guichet d’accueil du public et des élus. Ça en sera alors fini de la gestion de proximité, de la qualité et de la réactivité que cela apportait à tous. Le mammouth est vraiment en voie d'extinction.

Enfin, et pour conclure cette déclaration générale, après la réforme des retraites, le gel des salaires, la journée de carence et le projet de ralentissement des carrières, ce ne sont certainement pas les quelques miettes de pseudo-revalorisation jetées aux enseignants par notre « bon ministre » et les quelques primes distribuées ça et là qui masqueront la dégradation de notre service public et l’exaspération grandissante de tous ses personnels.

Pour toutes ces raisons et particulièrement sur notre opposition au projet de réforme de l'évaluation des enseignants, l'UNSA-Education appelle à la grève le 15 décembre 2011.

Pour l’UNSA-Education il est temps que tout cela change !

 

Les délégués UNSA-Education au CDEN

Béatrice Martinez - Cécile Schwalen - Daniel Autran - Rémy-Charles Sirvent