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SE-UNSA 11


 Par SE-UNSA 11
 Le  samedi 2 mars 2024

Carte scolaire 2024 : CDEN du 29 février

 

Un CDEN de 5 heures, dont 3 heures de débats sur la carte scolaire, et aucune amélioration 

 

Présence de Mr le préfet, premier CDEN dans le département de l’Aude pour lui.

Retrouvez notre déclaration en bas de page.

 

 

Carte scolaire 1er degré

 

Le Dasen rappelle que la carte scolaire est départementale, et c’est l’équité qui a guidé la réflexion de la Dsden sur la fermeture et ou ouverture de classe. Il force le trait en indiquant que l’on pourrait figer la cart scolaire et ne pas ouvrir ni fermer mais le statu quo crée de l’inégalité selon lui.

La carte scolaire doit évoluer tous les ans pour garantir l’équité, mettre en œuvre les priorités nationales, accompagner les PE.

La démographie scolaire est en recul dans l’académie et dans le département.

Baisse des effectifs dans l’Aude :  – 215 dans l’Aude. Maintien des moyens pour le 1er degré. Selon le Dasen, si on suivait une logique comptable, cela ferait moins 10 postes de PE.

 

L’avis de l’Unsa Education :

Cette baisse est malheureusement généralisée nationalement. Les autres départements de l’académie ne perdent pas de postes non plus malgré leurs baisses plus conséquentes. Les effectifs par classe baissent, c’est une réalité. Pour autant, les conditions de travail ne s’améliorant pas, cela signifie que l’exercice du métier est de plus en plus complexe. A cette baisse nécessaire, il aurait fallu y associer tous les postes nécessaires à l’accompagnement des élèves à besoins éducatifs particuliers.

 

Les Informations préalables

 

Rappel des priorités nationales 

 

  • Mise en place de la mesure à 24 en   GS CP CE1
  • Dédoublement en   Rep   GS CP CE1
  • Amélioration du taux d’encadrement
  • Renforcer l’école inclusive
  • Les territoires ruraux à développer
  • Apprentissage des fondamentaux, groupe classe, poste classe, formation et accompagnement des personnels grâce à l’augmentation des CPC dans les circonscriptions
  • Améliorer le remplacement

 

  • Taux d’encadrement P/E  (nombre de postes pour 100 élèves)

De 5.79 en 2019, l’Aude est passée à 6.25 en 2023  (

Augmentation du taux d’encadrement sur 4 ans.

 

L’avis de l’Unsa Education :

Comme nous l’avons indiqué dans notre déclaration, beaucoup d’autres pays de l’OCDE ont un P/E bien supérieur. Le DASEN a balayé ces chiffres, voulant se concentrer sur les chiffres nationaux. La plupart des réformes imposées actuellement sont créées en comparaison avec les autres pays (plan maths/français), l’administration regarde donc les chiffres étrangers quand ça l’arrange… Mais soit, regardons, la France et plus précisément l’académie. L’Aude avait le 2ème P/E le plus important après la Lozère, ce qui est normal car la ruralité « coûte » en termes de postes. A cette rentrée, l’Aude n’est plus que 3ème derrière les PO. Alors oui, le P/E audois augmente mais notre département est sous doté depuis quelques années par rapport à sa ruralité. L’Unsa Education l’a exprimé au CSA académique et demande des postes.

 

  • 20.70 Nombre moyen d’élèves par classes dans l’Aude en 2023.

 

La carte scolaire 1er degré : 

C’est malheureusement simple, rien n’a bougé par rapport au CSA… voir article et liste des ouvertures/fermetures

 

Quelle amertume à l’issue de ce CDEN…

Tour d’abord, l’Unsa Education regrette l’absence d’un CSA de repli suite au vote unanimement contre. En effet, conséquence du boycott des autres organisations syndicales, un 2ème CSA n’a pas eu lieu pour retravailler la carte scolaire. Bien sûr, peut-être que rien n’aurait bougé non plus, mais nous ne pourrons pas le savoir…

Ensuite, malgré nos interventions sur les propositions de fermetures, 3 heures de débats tendus, listant les éléments les uns après les autres, le DASEN n’a pas voulu bouger une ligne de sa carte. L’Unsa Education tient à préciser la richesse des débats et la participation exceptionnelle de tous : représentants des personnels, élus, conseil départemental, FCPE, DDEN… Malgré toutes ces interventions, le Dasen a décidé.

Un vote lui aussi exceptionnel : contre à l’unanimité

 

L’Unsa Education sait déjà que le Dasen devra rouvrir certaines classes comme Marcorignan car avec les 178 logements en construction, des élèves arriveront. Il y aura donc encore des déstabilisations d’équipes et des impacts sur des collègues, comme l’année dernière sur EM Gruissan, EM Cuxac d’Aude ou Trausse. Des erreurs avec des conséquences lourdes qui pourraient être évitées…

 

Second degré

 

Le   Dasen rappelle que la priorité nationale est le choc des savoirs. Notre avis sur ce choc dans notre déclaration ci-dessous.

Tout mettre en œuvre pour l’égalité des chances et permettre l’apprentissage des fondamontaux  , favoriser la réussite.

 

La dotation 2024 en bref :

 

-146 élèves dont – 125 élèves sur le niveau sixième.

 2ETP en plus 2023, 4.5 ETP en 2022

Mise en place des groupes de besoin des 6e et 5 e

Dotation départementale augmente de 117 h par rapport à 2023  + 26 ETP pour les groupes de besoin

Dotation statutaire (  UNSS ,SVT /Sciences physiques) inchangée

Perte de 4 divisions  en 2024  (passage de 542 à 538 divisions )

6: dotation horaire  28  heures

5e , 4e et 3e :  dotation horaire de 29 heures

 

SEGPA 2024, effectifs stables (moins 2 élèves)

Le département perdra une division en Segpa en septembre 2024. (Segpa du collège Joseph Delteil à Limoux). On passera de 36 à 35 divisions.

 

Les dispositifs spécifiques Ulis et dispositif relais sont reconduits à l’identique pour 2024.

Un projet d’une nouvelle ULIS en collège a été déposé auprès de Mme La rectrice d’académie, nous en surons plus lors du CSA du 8 mars.

 

 

Rythmes scolaires

 

Toutes les écoles concernées souhaitent rester dans le régime dérogatoire de la semaine à 4 jours.

24 écoles audoises sont encore à 4 jours et demi

 

Infos pour les Directeurs, Directrices : une circulaire va bientôt être publiée au printemps pour toutes les écoles qui sont rentrées en 2022 et qui doivent renouveler la demande de dérogation

Il faudra alors poser la question au conseil d’école en juin 2024 pour la rentrée 2025.

Pour les changements d’horaires, il faudrait les indiquer avant décembre 2024 pour qu’ils soient appliqués en septembre 2025.

 

 

Ecole inclusive 

 

 

26 élèves en attente d’ulis

IME : pas de chiffre pour les élèves en attente  => en effet, le Dasen ne donnera plus ce chiffre, prétextant qu’il relève pas de leur ressort mais de celui de l’ARS

Sauf que… ces élèves sont dans les classes où dispositifs EN qui ne correspondent pas à leurs besoins ! Donc l’administration a le chiffre mais ne souhaite pas le communiquer.

 

L’avis de l’Unsa Education :

Ce n’est pas en cassant le thermomètre que le problème sera résolu. La souffrance quotidienne de ces élèves et les situations qui en découlent ne s’amélioreront pas, que le chiffre soit donné ou pas. L’Unsa education va continuer son action pour l’ouverture de places en structures spécialisées, unités externalisées.

 

AESH et accompagnement

 

769 aesh actuellement 2024  + 32 depuis septembre 2023

 

Nouveaux recrutements prévus : non

 808 élèves avec notification i

 

L’objectif est de ne pas laisser un enfant notifié Aesh i sans accompagnement.

AESH 15% des mutualisés n’ont pas d’accompagnement

 

L’administration indique qu’aucun enfant n’est en attente d’AESH i , sans vouloir préciser si tous les accompagnements sont complets !

Si un de vos élèves avec un besoin en AESH i n’est pas accompagné, l’Unsa Education vous conseille de saisir rapidement l’administration et le RSST !

 

 

Déclaration de l'Unsa Education

 

L’Unsa Education demande à la nouvelle Ministre de l’Éducation nationale d’abandonner le « choc des savoirs ». Ne nous y trompons pas, ce choc n’est pas une réforme de plus, il s’agit bien d’un vrai coup de barre néolibéral infligé à l’École remettant fondamentalement en cause la démocratisation de l’École et l’instauration du collège unique en 1975.

 

Ce « choc des savoirs » est antinomique des valeurs que nous défendons à l’Unsa-Éducation à savoir une École et un collège pour tous, sans sélection, qui scolarise ensemble tous les enfants d’une tranche d’âge, dans le respect absolu des besoins de chacun. Nous souhaitons pour chacun une scolarité et une orientation positives, fondées sur les aptitudes d’un élève et non sur ses insuffisances. Les groupes de niveau qui vont être créés en collège seront ainsi vécus par les enseignants et les chefs d’établissement comme une ségrégation scolaire annoncée qui ne pourra répondre aux enjeux de la réussite de tous. 

Le séparatisme et l’entre-soi sont déjà à l’œuvre entre établissements publics et privés sous contrat. La publication des données concernant les IPS des collèges le prouve de manière irréfutable.

Les résultats des évaluations PISA montrent que ce sont les élèves issus des milieux les plus défavorisés qui ont les résultats les plus bas. Or, beaucoup d’entre eux sont déjà regroupés dans les quartiers populaires et les établissements classés en éducation prioritaire à cause d’une politique de la ville délétère et d’un manque de volonté politique de faire de la mixité sociale une réalité. C’est pourtant la seule manière de faire nation, de garantir la cohésion sociale.

L’UNSA Éducation affirme que l'hétérogénéité est une force plus qu’une faiblesse. Aussi, l'explication de l’échec des politiques publiques en matière d’éducation et la baisse des résultats des élèves français doivent être cherchées ailleurs. L’enchaînement des réformes incohérentes entre elles, la suppression des moyens, le manque d’attractivité de nos métiers, le manque de formation des personnels ne peuvent être écartés d’un revers de main.

 

Ce « choc des savoirs » pose également des nombreuses questions dont une d’importance : quelle place pour les élèves à besoins éducatifs particuliers et l’école inclusive dans ce projet ?

Cette absence de réponse renforce le sentiment que prendre en considération l’élève en difficulté n’est plus au cœur du projet ministériel libéral pour l’École de la République.  La nécessaire mixité sociale et scolaire est abandonnée au profit de la ségrégation et de la stigmatisation des plus faibles, par le redoublement et le confinement des élèves les plus en difficulté dans les groupes les plus faibles.

 

Concernant le 1er degré, l’Unsa Education déplore la dotation nulle allouée à notre département. Ce qui signifie malheureusement que pour chaque ouverture nécessaire, une école doit subir une fermeture. Cela signifie également que des choix doivent être faits entre des postes classes et des postes Rased, remplaçants, ou UPE2A. Si nous saluons les ouvertures, l’Unsa Education ne peut accepter les 19 fermetures. Aussi, l’UNSA Education demande la création de postes de RASED de postes d’UPE2A, ainsi que la création de postes et de places en établissements spécialisés, afin que cessent les répercussions en cascade sur tous les moyens de prise en charge des enfants à besoins particuliers et sur les conditions de travail des enseignants.

Au sujet de l’occitan, l’Unsa Education est satisfaite de la création de 3 postes. Malheureusement, cela doit s’accompagner de 3 fermetures, dotation nulle oblige. Si l’occitan est une priorité, l’UNSA Éducation demande qu’il y ait une dotation spécifique, comme en Corse, par exemple.

 

Concernant les documents carte scolaire communiqués, l’Unsa Education remarque encore une fois la précision des informations données, nous permettant de travailler et d’échanger sur les situations des écoles lors d’un GT et d’un CSA. La fiabilité de ces informations est d’autant plus grande que notre incompréhension concernant l’erreur signalée à maintes reprises depuis un mois sur les effectifs de l’école de Ladern sur Lauquet ; erreur qui n’a toujours pas été corrigée. En effet, les CE1 ne sont pas notifiés dans cette école mais dans l’autre école du RPI, alors que ce niveau a toujours été sur l’établissement. Ce qui fait évidemment pencher la balance de fermeture. Pourquoi alors maintenir cette erreur ? Nous n’irons pas jusqu’à dire qu’elle est volontaire car cela reviendrait à dire que les prérogatives du maire qui inscrit les élèves et des directrices qui réalisent les répartitions sont niées. Pour autant, on ne peut que constater que c’est sur ce seul RPI que le document anticipe, de fait, une fermeture. Pour l’Unsa Education, c’est un réel manque d’équité.

Autre point noir de cette carte scolaire, la fermeture à l’école André Pic de Port La Nouvelle. Avec un IPS, Indice de position sociale, de 89, ce n’est pas un bon signe qui est donné pour cette école où la difficulté scolaire et sociale reste le quotidien.

L’Unsa Education a également des éléments sur les autres écoles qui seraient impactées par une fermeture dont celles de Marcorignan, Conques sur Orbiel et Saint Laurent de la Cabrerisse.

 

Comme chaque année, l’institution justifie les dotations nulles par la baisse démographique, en attendant bien évidemment le réarmement. C’est un argument aussi usé que spécieux.  Personne ne conteste la baisse démographique. L’Unsa Education le réaffirme : il n’y a pas de quoi se réjouir d’un P/E autour de 6 dans notre département. Nous sommes toujours en deçà de la moyenne de l’OCDE, et très en deçà des pays de l’UE.  Certains oseraient dire que nous sommes même en dessous du P/E de l’école Stanislas. Comme les enquêtes Pisa et autres nous invitent toujours à comparer avec les autres pays, le P/E de la Pologne (10), des Pays baltes (10), de l’Espagne (7,5) ou de l’Italie (9) : on prendra alors la mesure véritable de l’effort consenti par la nation.  La réalité est cruelle : dans l’Aude, le fonctionnement du service public d’éducation du 1er degré restera, à la rentrée prochaine, face à des difficultés majeures, notamment en ce qui concerne la gestion des élèves à besoin éducatif particulier.

 

Alors que mercredi 7 février, le journal Le Monde titrait ainsi un article : « Ecole inclusive : un système qui craque », à l’UNSA Education, nous alertons une fois encore aujourd’hui sur le point de rupture qu’est en train d’atteindre l’Ecole dans son ensemble, pour ne pas dire qu’il est déjà atteint, voire dépassé. A l’UNSA Education, nous dénonçons la maltraitance institutionnelle que subissent les agents de l’Education nationale à tous les niveaux, à qui l’on impose de travailler à moyens de plus en plus réduits, au rythme effréné des réformes, des instructions et autres annonces, conséquences d’un turnover ministériel désastreux avec pas moins de 4 ministres en seulement 7 mois.

 

L’UNSA Education dénonce également la maltraitance dont sont victimes, dans un système scolaire fonctionnant en mode dégradé, nos élèves et leurs familles, et plus particulièrement les familles concernées par le handicap, lorsque leur enfant ne peut être accueilli dignement à l’Ecole, ni bénéficier des prises en charge et des accompagnements nécessaires. Pour l’UNSA Education, il n’est pas acceptable en 2024 d’entendre ou lire certains remettre en cause l’Ecole inclusive. Cela présupposerait donc que l’Ecole puisse être autre qu’inclusive. Cela reviendrait donc à remettre en cause le principe-même de notre Ecole publique et laïque, seule Ecole de la République qui s’attache à la formation de TOUS les citoyens. C’est bien le système dans son ensemble : Ecole, ARS, services de soins et services sociaux, et l’insuffisance de moyens qui leur sont alloués, qu’il faut dénoncer. Ne nous trompons pas de combat et ne laissons pas l’obscurantisme gagner toujours plus de terrain.