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SE-UNSA 11


 Par SE-UNSA 11
 Le  vendredi 28 janvier 2022

CDEN du 19 janvier 2022 : constats, effectifs et inclusion

 

Déclaration de l'Unsa Education

La pandémie, toujours d'actualité, nous a tous contraints à appliquer de nouvelles mesures au gré des nombreuses versions du protocole sanitaire dans les écoles et les établissements.

Jusqu' à la journée du 13/01, où la colère record a généré une grève record !

En effet, ce jeudi 13 janvier, la mobilisation historique dans l’Éducation nationale a témoigné de la profonde colère des personnels face à la situation intenable et méprisante dans laquelle ils sont placés depuis bientôt 2 ans.  

Par cette mobilisation, les personnels ont dit STOP aux changements incessants annoncés par voie de presse : pour être acceptables et applicables, les modifications du protocole doivent être discutées avec les organisations syndicales et communiquées clairement et directement aux personnels concernés, avec des délais de mise en place ; 

  • Stop à la double-journée : les temps personnels doivent être respectés sans astreinte déguisée et le cumul de l’enseignement en présentiel et en distanciel doit être stoppé.
  • Stop au « Débrouillez-vous avec la FAQ » : les personnels doivent avoir des réponses concrètes, cohérentes et en proximité, face aux questions qui se posent quotidiennement dans l’application des consignes.
  • Stop à l’insuffisance des équipements de protection : les masques chirurgicaux doivent être fournis immédiatement et des masques FFP2 doivent être fournis à tous les personnels qui le souhaitent. Des autotests doivent être délivrés sans limitation de nombre.
  • Stop aux locaux inadaptés : les capteurs de CO2 doivent être disponibles dans toutes les écoles et tous les établissements. Les travaux nécessaires doivent être immédiatement engagés pour l’aération et des points d’eau en nombre suffisant.
  •  Stop au manque d’enseignants, CPE et assistants d’éducation : il faut recruter des personnels via les listes complémentaires des concours et via des contrats décents pour les enseignants et CPE contractuels ainsi que pour les assistants d’éducation. 
  • Stop aux demandes accessoires : tout ce qui n’est pas essentiel à la gestion de crise doit être systématiquement supprimé. Nous devons nous recentrer sur l’essentiel dans cette période de crise où les personnels sont déjà placés en sur-régime.

L’École et ses personnels ont tenu. Il sont maintenant au bord de la rupture et ont besoin de soutien réel pour continuer à fonctionner.

Sur le terrain, nous constatons que la substitution de la règle de la fermeture de classe durant 7 jours, dès un cas positif, par celle de tests de tous les élèves de la classe concernée est inadaptée à la situation. 

Pour l’Unsa Education, dans la situation épidémique actuelle, ce changement de stratégie est risqué sur trois aspects au moins :

  • le virus continue de circuler dans les classes
  • la continuité économique est chaotique avec un climat et un dialogue tendu entre l’Ecole et les familles
  • la continuité pédagogique est illusoire. Nombre d’élèves et d’enseignants sont absents (pour cause de covid ou de garde d’enfants) et le remplacement s’avère difficile. De plus, les personnels se voient contraints de gérer le protocole au détriment de l’enseignement. 

Toutes ces nouvelles mesures engendrent de l'adaptation permanente, du stress et du travail supplémentaire pour tous les personnels de l'Education Nationale, en particulier pour les chefs d'établissements et les directeurs. Et toutes ses modifications qui s’enchaînent dans le protocole ne sont pas en faveur d'une lisibilité claire pour les familles.

C'est pourquoi nous alertons sur le fait que la dégradation de la qualité de vie au travail constatée bien avant la crise s'est aggravée par la crise elle-même. Pour que les personnels de notre ministère retrouvent la satisfaction au travail, il faut restaurer la reconnaissance et le respect. S’ajoute à cela un constat inacceptable : plus l’école publique et ses personnels sont maltraités, plus cela fait le jeu de la marchandisation et de la privatisation de l’Education. Les chiffres dans les documents reçus pour ce CDEN en sont la preuve : le nombre d'élèves en école privées augmente significativement dans l'Aude.

Pour l'Unsa Education la reconnaissance et le respect passent tout d’abord par les conditions de rémunération.

On ne peut pas se satisfaire des dernières avancées qui restent très modestes et ne concernent pas tous les personnels.

Pour l’UNSA Éducation, la reconnaissance et le respect nécessaires passent également par le fait d’avoir les moyens d’exercer son métier.

Nous l’avions dénoncé, les postes supprimés dans le second degré auxquels se sont substituées des HSA mettent en tension le système mais également les personnels sous une lourde charge de travail, encore aggravée par l’alourdissement des effectifs dans les classes.

Dans le premier degré, nous demandions avant la pandémie, une augmentation du nombre de remplaçants dévolus notamment à la formation continue, des créations de postes en RASED et de postes d’enseignants référents. L’UNSA Education rappelle la promesse d’ouverture de la liste complémentaire du CRPE faite à l’issue de la grève du 13 janvier afin de pallier le manque d’enseignants et ne plus avoir recours aux contractuels. Pour l’Unsa Education, ce recrutement ne devra pas être anecdotique mais être à la mesure des besoins de notre département.

A ceci s’ajoute que, dans le premier comme dans le second degré, des élèves en situation de handicap qui restent sans solution d’accompagnement ou bien avec des temps d’accompagnement déconnectés de leurs besoins réels. Les personnels se retrouvent face à des dilemmes éthiques usants et décourageants. L’ambition d’une école inclusive se résume à un affichage de façade, et la mise en place des PIAL se fait sans moyen, sans temps de décharge pour les coordonnateurs. Les PIAL sont contraints d'appliquer une gestion comptable des AESH, une gestion de la pénurie au détriment de l’inclusion. La réponse aux situations problématiques qui se multiplient ne peut pas être l’attente de la mise en place des 4000 postes d’AESH annoncées par le ministère. Nos élèves n’ont que trop attendu.

A l’Unsa Education, nous resterons exigeants pour tous les enfants de l'Ecole Publique.

A l'Unsa Education, nous resterons vigilants et mobilisés pour que les engagements ministériels pris à l'issue de la grève du 13 janvier se concrétisent.

 

Compte-rendu

 

La tension liée à la crise sanitaire est palpable dans ce CDEN. L’ensemble des organisations syndicales, la FCPE mais également le Conseil Départemental ont fait part de l’épuisement et de la colère des personnels, des familles, des élus, face aux changements incessants de protocoles, au manque de moyens et à l’absence de consignes claires.

Suite aux déclarations liminaires des organisations syndicales, le vice-président du Conseil Départemental, Sébastien Gasparini, indique que les effets négatifs de la mauvaise gestion ministérielle se ressentent sur la communauté enseignante mais également sur le département.

 

Les Organisations Syndicales ont soumis au vote 2 avis (retrouvez-les en intégralité en bas de page).

 

Extrait du 1er : « Les membres du CDEN se prononcent donc pour une autre gestion de l’épidémie à l’École avec les moyens et les protections pour faire face à la crise en élaborant un protocole viable et qui ne mette pas en difficulté les personnels sur la gestion des cas positifs, des cas contacts et des campagnes de tests préventifs, en dotant d’équipements de protection les personnels, les écoles et les établissements et en attribuant les moyens humains nécessaires notamment par la création de postes via les listes complémentaires tout en programmant dès maintenant un collectif budgétaire. »

Extrait du second : « Les membres du CDEN se prononcent donc pour des recrutements en urgence d'AESH en fonction des besoins qui seront évalués en lien avec les représentants des personnels. »

 

Ces 2 avis soumis au vote sont adoptés à l’unanimité. L’administration et le Conseil Départemental nous soutiennent sur ces questions. L’UNSA Education s’en félicite.

 

LES MOYENS

 

Suite aux annonces ministérielles :

-10 contractuels 1er degré ont été recrutés

- les médiateurs de la Lutte Anti-COVID sont renforcés

- un renfort en AED va être mis en place

- un point sur les capteurs CO2 est prévu

- la distribution de masques (dont FFP2) est en cours

 

L’UNSA Education rappelle que ces promesses doivent être honorées très rapidement.

 

 

BILAN DE RENTREE par le Conseil départemental

 

34% du budget est destiné au fonctionnement des collèges

66% est mis à disposition du personnel départemental

Des moyens humains sont alloués au fonctionnement des collèges. 111 agents de contractuels et titulaires ont été absents.

76 remplacements ont été assurés. Cela fait un taux de 10% d’absentéisme net.

Tous les établissements sont ouverts, sauf l’internat de Varsovie qui est resté fermé 1 semaine.

 

Une forte part du budget 2021 a été alloué au numérique. La part réservée à ce domaine augmentera de 250 000€ pour 2022. Le sport scolaire fait également l’objet d’un investissement important du Conseil Départemental.

Le CD précise être le seul de France à financer les activités gratuites à hauteur de 1,5 millions d’Euros.

 

Le département déplore qu’actuellement peu d’enseignants s’engagent dans les projets pédagogiques (notamment plein air et sports) qu’il propose aux écoles et établissements.

N.B. : la pratique sportive de plein air est réservée au cycle 3 et au collège car en maternelle, une sortie de ce type nécessite trop d’animateurs et les progrès ne sont pas notables.

L’UNSA Education fait remarquer que les enseignants peuvent peiner à s’engager dans des projets quand tout est incertain du fait de la pandémie. Leur temps et leur énergie étant mobilisés par la gestion des cas COVID et la lecture des différents protocoles avec également le risque d’annulation de la mise en place de certains projets.

 

Une autre part du budget est consacrée aux travaux d’aménagement des collèges, notamment pour l’accessibilité, la sécurisation et l’isolation.

A ce jour, 23 collèges sur 28 sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.

Un budget de 600 000€ sera consacré en 2022 aux travaux d’isolation. La rénovation du système de chauffage des collèges vieillissants est en cours.

Les travaux entrepris par le département tiennent compte de l’urgence climatique en misant sur la végétalisation et en rénovation sur les chaudières bois et parkings perméables.

 

L’UNSA Education est satisfaite que l’urgence climatique soit prise en compte dans les travaux des collèges. Nous nous appliquerons à continuer ces demandes pour les écoles.

 

Les effectifs

 

Dans le 1er degré, une baisse des effectifs est constatée au niveau national. De 2016 à 2021 on constate une perte de 2300 élèves soit 8% de la population scolaire sur le département.

La baisse sur le préélémentaire laisse envisager une baisse continue les années à venir.

Dans les collèges, les effectifs ont été en hausse jusqu’à 2020 puis cette croissance s’est arrêtée brutalement en 2021 avec un enregistrement de 222 élèves en moins.

Les effectifs sont stables dans les lycées en voie générale et technologique.

La voie professionnelle baisse à nouveau à la rentrée 2021.

 

PUBLIC/ PRIVE

 

Dans les écoles, les données font état d’une baisse de 411 élèves inscrits dans le public et hausse de 163 élèves inscrits dans le privé. C’est la plus forte progression du privé de toute l’académie.

Dans les collèges, c’est une baisse de 266 élèves dans le public pour une hausse de 79 élèves dans le privé qui est constatée.

Pour l’UNSA Education, profondément attachée à l’école publique, ces chiffres sont inquiétants.

 

Bilan des dérogations

 

A l’entrée en collège : 64% des dérogations ont été accordées en 2021 contre 74% en 2020.

Les motifs d’un refus soit sont les suivants : - motif injustifié par la famille,

                                                                              - l’établissement demandé n’a pas de place.

L’Unsa Education demande à être associée aux commissions de dérogation.

L’administration répond qu’il n’y a pas de commission au collège.

 

A l’entrée en lycée : 58% des dérogations ont été accordées en 2021 contre 38% en 2020.

L’administration rappelle que pour la voie professionnelle, l’Aude a de meilleurs résultats que le reste de l’académie.

 

N.B. :  les maires ne sont pas tenus de sectoriser leur commune.

L’Unsa Education demande à être associée aux commissions de dérogation et de sectorisation des écoles, comme c’est le cas dans les communes importantes de Toulouse ou Montpellier. En effet, année après année, lors de l’étude de la carte scolaire, nous remarquons que la sectorisation et les dérogations posent des problèmes d’effectifs et de mixité sociale dans certaines écoles.

L’administration répond qu’elle ne peut contraindre les mairies à le faire.

L’Unsa Education s’adressera donc aux élus locaux.

 

L’INCLUSION

 

Mme Cornet, IEN ASH, soumet le bilan chiffré suivant pour l’année 2021 :

- 2566 Elèves sont en situation de handicap

- 306 élèves sont scolarisés en ULIS école

- 269 élèves sont scolarisés en ULIS collège

- 71 élèves sont scolarisés dans les 5 ULIS lycées du département

 

Sur ces 2356 élèves en situation de handicap, 1392, bénéficient d’une notification d’accompagnement MDPH.

32% des élèves bénéficient d’une aide individualisée et 68% d’une aide mutualisée.

L’administration a un discours enthousiaste sur l’Ecole Inclusive et tente de se justifier en nous expliquant que nous ne maitrisons pas les nuances entre notifications individualisées et mutualisées. Les notifications individuelles étant « quasiment » toute remplies et les notifications mutualisées n’ayant pas d’affectation de temps.

 

L’UNSA Education, les OS, le Conseil Départemental et la FCPE insistent : non, tout ne va pas bien !

L’Unsa Education explique que ce discours fantasmé est insupportable et souligne que beaucoup d'élèves n'ont pas d'AESH à leur côté, ou bien ont une aide humaine qui ne couvre pas la totalité des heures notifiées par la MDPH ou dont ils auraient réellement besoin.

L'UNSA Education rappelle sa demande d'un GT afin de travailler, comme pour la carte scolaire, sur les besoins et les moyens.

La FCPE s’indigne face au discours de l’administration. Elle rappelle que l’accompagnement est un droit. Et invite les familles à porter plainte en cas de non-respect de ce droit par l'EN. Les membres de la FCPE quittent le CDEN.

 

Tous les représentants syndicaux exigent les chiffres de l’accompagnement, qui nous avaient été précédemment donnés.

Devant l’insistance, la SG annonce alors que 20 élèves avec une notification individuelle et 100 avec une mutualisée ne sont pas accompagnés à ce jour. Soit 120 élèves pour qui l’accompagnement est un enjeu essentiel à leur scolarité, soit plus de 8% des élèves.

L’Unsa Education fait un rapide calcul : 20 élèves pour un accompagnement individualisé minimum de 20h, 100 élèves pour un accompagnement mutualisé minimum de 8h, cela fait 1200h soit 50 postes d’AESH minimum qui manquent. Comme l’Unsa Education le répète à chaque instance, le compte n’y est pas !

Pour l’Unsa Education, le discours d’autosatisfaction n’est plus possible. Derrière ces chiffres, c’est la souffrance des élèves, des familles, des équipes pédagogiques que nous voyons.

 

 

QUESTIONS DIVERSES

 

Quelle est la dotation principale de fonctionnement pour les collèges publics à la rentrée 2021 ?

L’administration indique que les collèges publics ont un budget de 2130€ par élève contre 675€ par élève pour le privé.

 

 

Quels sont les chiffres de l’instruction à domicile ?

Le nombre d’enfants en instruction à domicile est intégré dans les prévisionnels de rentrée 2022.

282 enfants en 2019, 558 en 2020, 476 en 2021 (314 dans le 1er degré, 162 dans le 2nd degré)

Le contrôle des apprentissages et le suivi des élèves sont faits.

La loi change : ce n’est plus un choix qui se fait sur du déclaratif mais sur autorisation à partir de la rentrée 2022.

 

 

Rapport sur le climat

Aujourd’hui, les conséquences du dérèglement climatique s’intensifient et font peser une menace sur notre avenir. Les rapports sur le climat, notamment du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), font état d’un immense effort à faire pour contenir le réchauffement climatique. Or, l’adaptation des écoles et établissements scolaires à cette réalité tarde à s’imposer. Et la lutte contre les pollutions liées aux fournitures scolaires et au suremballage reste à mener. Le SE Unsa a récemment alerté les associations d’élus locaux car nous ne pouvons plus attendre. Les bâtiments scolaires doivent s’adapter à ces réalités. Cela peut passer par la création d’ombrières, des travaux de végétalisation, de débitumisation des cours. L'UNSA Education profite du CDEN et de la présence des élus pour faire entendre cette urgence et souhaiterait savoir si la Région ou le Conseil départemental travaille sur ce sujet ?

 

Le Conseil Départemental précise que l’ensemble des travaux est guidé par ce sujet. Il répond aux problématiques de climat par la rénovation énergétique des bâtiments notamment par l’installation de chaudières à bois et d’isolation thermique, la désimperméabilisation de parking (Limoux et Anglade) et la végétalisation.

 

Indices de position sociale, un indicateur de la mixité sociale

L’UNSA Education demande la répartition des indices de position sociale des établissements publics et privés.

L’administration nous informe que ces données d’aide à la décision sont internes aux services académiques et ne sont pas voués à être diffusées.

Cet élément nous permettrait de mieux organiser la répartition entre les écoles pour proposer une vraie mixité sociale.

L’Unsa Education obtiendra ces éléments : le SE-Unsa vient de saisir le DASEN par courrier pour communication.

 

DAR, dispositif d’auto-régulation autisme

Il n’y a pas de DAR prévu dans l’Aude mais une ouverture d’une classe autisme à Capendu.

 

NDLR : ce dispositif s’adresse aux élèves présentant des troubles autistiques. L’instruction du BO indique que ce dispositif devrait permettre l’inclusion en temps complet de ces élèves avec la mise en place d’appui et une équipe de personnels. L’Unsa Education s’inquiète : ce dispositif a été publié au BO sans aucune concertation et présente déjà des défauts tels que l’absence d’AESH…