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SE-UNSA 11


 Par SE-UNSA 11
 Le  jeudi 29 août 2019

Rentrée 2019 : quoi de neuf pour les professeurs de lycées-collèges ?

 
Loi pour une École de la confiance, annonces ministérielles régulières, mise en place de réformes : cette rentrée 2019 prévoit de nombreux changements dans le domaine de l’Éducation. Lesquels concernent les lycées et les collèges ? Quels débats, en cours, devraient déboucher au cours de l’année scolaire ?
 
 
La réforme du lycée, un chantier de longue haleine
 
Dans les lycées, les changements vont être nombreux pendant cette année scolaire :
 
  • De nouveaux programmes s’appliquent en seconde et en première dans toutes les disciplines. Le SE-Unsa, qui les a jugé trop lourds et en même temps peu ambitieux en termes de compétences utiles pour l’enseignement supérieur, a revendiqué et obtenu la création d’un comité de suivi de la réforme pour opérer des ajustements. Les programmes de terminale ont été présentés en juillet au Conseil supérieur de l’éducation, plus d’informations ici : http://enseignants.se-unsa.org/Nouveaux-programmes-et-nouvelles-epreuves-Que-s-est-il-passe-au-conseil
     
  • Les épreuves communes de contrôle continu seront organisées pour la première fois au second trimestre, pour les disciplines de tronc commun (français, HGEMC, LVA et LVB) sauf pour l'EPS dont le CCF s'organise uniquement en terminale. Le SE-Unsa a demandé de limiter l’ampleur et le nombre de ces épreuves pour limiter la pression évaluative sur les élèves et le temps qui y est consacré. De plus, le SE-Unsa revendique la création d’une indemnité de contrôle continu pour les enseignants.
     
  • De nouveaux enseignements sont mis en place (SNT, spécialités, enseignement scientifique) pour lesquels le SE-Unsa réclame la mise en place de plans de formation à l’échelle locale.
 
Des groupes d’élèves sont constitués dans tous les établissements pour cette rentrée, en première, mais comment ? Pour le SE-Unsa, la réforme serait ratée si les classes reconstituaient les anciennes séries et leur hiérarchie alors que le choix des élèves de seconde pour leurs spécialités de première, avec 47 % des élèves qui ont choisi des parcours n’existant pas aujourd’hui, démontre qu’on peut sortir des filières et des classes de niveau.
 
 
Des projets de lois qui concernent les enseignants
 
La loi « École de la confiance » a fait débat tout au long de l’année dernière, mais aura t-elle des effets réels dans les lycées et les collèges, à part pour chercher de la place sur les murs, afin de placarder les couplets de l’hymne national et des posters de drapeaux ? Plus d’informations ici : http://ecoleetsociete.se-unsa.org/La-loi-pour-une-ecole-de-la-confiance-adoptee
 
La loi de « transformation de la Fonction publique », contre laquelle le SE-Unsa s’est mobilisé dans les derniers mois, a été votée au parlement pendant l’été. Le suivi de la carrière par les commissaires paritaires élus pendant les élections professionnelles est désormais restreint, tandis que les Comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail, dans lesquels les thématiques des risques psycho-sociaux ou de la prévention pour les risques sanitaires des enseignants émergeaient enfin, deviendront une simple commission du Comité technique. Ces évolutions de la Fonction publique, ainsi que le développement de contrats précaires, sont à l’opposé de celles que porte l’Unsa Fonction publique pour faciliter la mobilité professionnelle des agents de l’État, améliorer le déroulé des carrières et renforcer le Service public.
 
Les retraites feront l’objet d’une réforme d’ampleur cette année. Le SE-Unsa se bat pour une prise en compte spécifique de la situation des enseignants qui sont les fonctionnaires percevant le moins de primes au sein de l’Éducation nationale.
 
 
Des annonces ministérielles qui se concrétisent...
 
Le ministre de l’Éducation nationale est souvent sur les plateaux télé et radio et les enseignants découvrent de nouvelles politiques éducatives pendant les matinales. Les annonces de l’an dernier vont se concrétiser à cette rentrée :
 
  • La demi-heure d’éloquence en français en troisième au collège  sera expérimentée cette année dans 400 collèges, notamment dans la perspective à moyen terme de l’épreuve orale du nouveau bac mais sans moyens particuliers.
     
  • La deuxième tranche de la prime de 3000 euros pour les Rep+ n’a pas d'une communication ministérielle mais elle devrait se concrétiser sur les fiches de paie dans les prochains mois. Les modalités de distribution de la troisième tranche, sur la base de l’évaluation des projets d’établissement, avaient été dénoncées par le SE-Unsa. Une réforme plus large de l’éducation prioritaire fait l’objet d’une mission ministérielle.
     
  • Parcours de pré-professionnalisation : la réforme de la formation commence à s’appliquer, avec le recrutement, pour des disciplines où le recrutement est plus difficile (allemand, anglais, lettres modernes et mathématiques), d’étudiants de L2 qui travailleront 8 heures par semaine dans les établissements.
     
  • La gestion des ressources humaines de proximité sera déployée cette année dans plusieurs académies, plus d’informations ici : http://enseignants.se-unsa.org/Pour-une-gestion-plus-humaine-des-ressources-un-projet-ambitieux-une
     
  • Climat scolaire : des annonces devaient être faites par le ministre, après le mouvement #pasdevagues, en se basant sur les résultats d’une enquête auprès des personnels en mars 2019. Nous les attendons toujours.
 
Enfin, les enseignants de collège aussi seront bientôt concernés par une énième réforme du diplôme national du brevet... Pour le SE-Unsa, la pertinence de cet examen doit être débattue et les épreuves doivent être mieux reliées aux compétences du socle travaillées tout au long du collège.
 
Face à ces changements, le SE-Unsa continue à porter un projet d’École durable, apaisée, qui intègre notamment une réflexion sur le climat scolaire, fasse confiance aux équipes pédagogiques, et donne du temps aux collègues pour mieux vivre leur métier, en sortant du rythme actuel effréné des annonces et des réformes à marche forcée qui sont l’antithèse même du concept d’ « École de la confiance » portée par le ministre.