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SE-UNSA 11


 Par SE-UNSA 11
 Le  lundi 6 mai 2019

Annonces Macron : des mesures sans souffle, ni ambition

 

C’est très officiellement, jeudi 25 avril au soir, dans le cadre d’une conférence de presse, que le président Macron a annoncé des mesures pour l'Education Nationale. Pour le SE-Unsa, ses mesures n’ont ni souffle ni ambition !

A première vue pourtant, elles peuvent paraitre séduisantes : Plus de fermetures d'écoles, abaissement des effectifs à 24 élèves par classe, revalorisation des enseignant.e.s... Mais n'en déplaise au Président, les voies de la pensée complexe présidentielle commencent à ne plus avoir de secret pour l'UNSA. Décryptage !

 

Annonce d’un moratoire sur les fermetures d’écoles

Première annonce, celle d'un moratoire sur les fermetures d'écoles durant le quinquennat pour les maires qui le souhaiteraient. Une mesure qui va satisfaire l’opinion mais qui ne veut rien dire. Cette disposition vient en contradiction avec les dynamiques de territoires, encouragées par le ministère (EPLESF, RPI, Ecoles du socle...) et n'aborde aucunement la question de la qualité de l'offre éducative. Envisage-t-on réellement de conserver des écoles avec 3 élèves? Quid des dynamiques de classe, de l'isolement pédagogique?

Avec cette annonce, le président flatte l'opinion et les Maires dont il s'était un peu coupé ces derniers temps. Mais cela n'apporte aucune réponse aux problèmes de la ruralité, de la difficulté scolaire et de l'isolement pédagogique qui demeurent les "vrais" problèmes.

 

Limitation des effectifs à 24 élèves

Mesure qui concernerait uniquement les GS, CP et CE1 pour une mise en œuvre avant la fin du quinquennat.

Aucun moyen prévu à cet effet. La suppression de postes d'enseignants étant toujours d'actualité, il s’agira donc d’un redéploiement dont le lycée et peut-être le collège, pourrait bien faire les frais. Le lycée, dont les effectifs sont appelés à augmenter dans les années qui viennent...

Par ailleurs, le SE-Unsa s'inquiète de l'effet néfaste sur l'ensemble des autres niveaux. On l'a connu par le passé et on le vit à nouveau en Education prioritaire depuis deux ans avec les dispositifs dédoublés : Poser des seuils "rigides" sur certains niveaux, a pour effet mécanique l'augmentation du nombre d'élèves dans les autres niveaux (PS-MS en maternelle et CE2, CM1, CM2 en élémentaire).

 

Recrutements et formation

Si mieux former les personnels et rendre leur carrière plus attractive fait également partie du pack « réussite de l’École » de l’Elysée, il va falloir que cela se voie rapidement et notamment par un changement de méthode sur la mise en œuvre d’une formation choisie et non subie.

Il en va de même des postes ouverts aux concours. Pour le SE-Unsa, il faut dès aujourd’hui un plan prévisionnel des recrutements pour les 3 années à venir.
 
 
Revalorisation des personnels

Enfin, le Président a annoncé sa volonté de revaloriser les personnels. Les attentes sont fortes. L’exécutif ne devra pas décevoir. Cette revalorisation devra être à la fois financière et professionnelle pour une réelle prise en compte de l’importante responsabilité inhérente au métier et de l’investissement des personnels au quotidien pour la réussite de leurs élèves.

 

L'avis du SE-Unsa

Des annonces en trompe l'oeil et qui n'abordent pas les vrais problèmes, comme souvent.

  • La question de la qualité de l'offre éducative est totalement ignorée au détriment d'une mesure démagogique et bien peu coûteuse.
  • La question des effectifs est survolée, mais manque cruellement son corollaire, le nombre de postes créés.
  • Les annonces sur le recrutement et la formation vont à l'encontre de ce que pratique le Ministère depuis maintenant 2 ans.
  • Quant à la revalorisation financière, elle est nécessaire et très attendue! Notamment dans la perspective de la future réforme des retraites par point, le gouvernement ne pourra pas passer outre une revalorisation significative du métier d'enseignant, au risque d'en faire les grands perdants de cette réforme.

Enfin, comment créer les quelques milliers de postes nécessaires alors que l'on réduit le nombre de fonctionnaires et que les recrutements sont à la baisse? Sans doute un des mystères de la pensée complexe présidentielle qu'il reste à élucider.

Même si le Président s’est dit prêt à renoncer à son objectif de suppression de 120 000 emplois de fonctionnaires, il maintient sa volonté de réduction de la dépense publique. Ces annonces du 25 avril ne font pas oublier le projet de transformation de la Fonction publique et font même craindre son accélération.

C'est pourquoi, le SE-Unsa appelle les enseignants, CPE et PsyEN à réussir la grève du 9 mai avec l’ensemble des fonctionnaires.
 
Des annonces concrètes, c’est bien. L’explicitation pleine et entière, c’est mieux. Le SE-Unsa souhaite être reçu rapidement pour obtenir toutes les précisions et garanties nécessaires sur ces annonces.