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SE-UNSA 11


 Par SE-UNSA 11
 Le  vendredi 15 février 2008

Enseigner la Shoah et les valeurs de la République n’est pas affaire d’émotion

 
Eduquer ne saurait être qu’affaire d’émotion. C’est pourtant à nouveau sur ce terrain, après l’épisode de la lettre de Guy Môquet, que le Président de la République vient de se situer en préconisant qu’à la rentrée 2008 « chaque enfant de CM2 se voie confier la mémoire d’un des 11 000 enfants français victimes de la Shoah ».

Le SE-UNSA a toujours milité pour que l’école publique assume sa mission de transmission des valeurs de la République. Le combat contre le racisme et l’antisémitisme en fait totalement partie.

Son efficacité éducative suppose des démarches pédagogiques d’autant plus réfléchies qu’elles s’adressent à des jeunes et à des enfants et que, comme dans le cas de l’histoire de la Shoah, elle peut toucher à l’horreur. Pour le SE-UNSA, il s’agit donc d’une affaire de professionnels. Les enseignants ont ici à ménager, pour leurs élèves, un passage vers une compréhension de l’histoire et une assimilation des principes citoyens, via le recul de l’étude et de la réflexion.

Le SE-UNSA est particulièrement choqué de cette initiative du Président de la République, qui ignore tout de la façon dont un jeune se construit. Faut-il que chaque enfant de 10 ans se voie désormais personnellement chargé d’un lourd parrainage posthume ? Si les effets éducatifs de cette démarche sont plus que sujets à caution, a-t-on réfléchi à l’impact psychologique possible sur les élèves ?

Y aura-t-il des suites à cette nouvelle intrusion du politique dans le pédagogique ? Le SE-UNSA y sera très attentif, mais il n’hésitera pas à appeler les enseignants des écoles, en cas de besoin, à s’en tenir à des pratiques respectueuses des enfants.