Retour à l'article normal

SE-UNSA 11


 Par SE-UNSA 11
 Le  vendredi 10 novembre 2017

Je viens d’apprendre que je suis un « nanti » !

 

En une phrase, lors d’un interview au journal « le point » paru le 30 août dernier, notre président a scellé le sort de 16 millions de retraités :  « Les pauvres d’aujourd’hui sont souvent moins les retraités que les jeunes. Je leur demande donc pour les plus aisés, un effort. ».

Quels retraités étaient visés par cette phrase ?  Me Bettencourt ? M. Dassault ? … Hélas non ! Tous les retraités ayant plus de 1200€ de pension….  Rappelons encore une fois qu’avec une pension moyenne de 1300€ les retraités dans leur écrasante majorité, ne sont pas des nantis.

Le signal de la part de notre exécutif est fort :  Augmentation de la pression fiscale sur les retraités percevant plus de 1200€ de pension mensuelle et en même temps plafonnement à 30% de la taxation des revenus financiers ce qui revient à baisser leurs impôts et ainsi leur épargner l’effort financier de redressement des finances du pays annoncé à cor et à cris.

Justifier cette ponction par la (peut-être) exonération de la taxe d’habitation est un leurre car de nouveaux impôts locaux (ou des augmentations de ceux existants) viendront les remplacer. Personne n’est dupe et la fronde de tous les présidents de région pour protester contre la baisse des crédits en est le premier signal.

Contrairement à ce que M Macron voudrait nous faire croire, la pension des retraités n’est pas une allocation d’aide aux personnes âgées à la charge des actifs mais le fruit de leurs cotisations et donc les droits acquis tout au long d’une vie de travail.

Les retraités ne sont pas des boulets à la charge de la société. Ils sont pour beaucoup d’entre eux engagés dans les associations, la gestion des communes, l’humanitaire,… et leur engagement sera encore plus nécessaire lorsque les emplois aidés auront disparus de  ces secteurs. Je ne parle même pas de l’aide familiale qu’ils apportent au quotidien à leurs proches aussi bien financièrement que par leur présence auprès des plus jeunes et aussi des plus âgés. Les retraités vivent la solidarité au quotidien, bénévolement pour la plupart, en espérant que celle-ci leur sera rendue lors de leur fin de vie. Une pension de 1200€ représente bien peu pour certaines pathologies et il faut plus de 20 de ces pensions mensuelles pour atteindre les 26000€ des frais de maquillage utilisés en 3 mois par notre « cher » président

L’augmentation de la CSG n’est que le premier étage des mesures touchant les retraités, augmentation des pensions plus faible que l’inflation (quand elle y sera), glissement des dates pour économiser une année de revalorisation, d’autres mesures sont à l’étude...!!! Loin des promesses d’augmentation du pouvoir d’achat pour tous/  

Dresser les générations les unes contre les autres, augmenter les injustices sociales au profit des vrais nantis, designer les retraités comme les responsables de la dégradation des finances de notre pays, ce ne sont pas les meilleurs signaux pour renforcer la cohésion nationale !