Déclaration préalable

 

Monsieur l'Inspecteur d'Académie,

En ce début d'année 2012 les réunions s'enchaînent les unes derrière les autres sans doute pour prendre toutes les décisions peu favorables aux enseignants et à l'école avant le début de la campagne électorale. Il faut dire que depuis plusieurs années les fonctionnaires de l'éducation nationale ne sont pas les mieux servis.

Aujourd'hui nous allons donner des avis sur les barèmes des permutations informatisées
Depuis plusieurs années, de moins en moins de demande de mutations sont satisfaites et les barèmes atteignent des sommets. A l'heure où le dogme de la mobilité nous est présenté comme le remède aux maux du chomage, il est singulier que les enseignants ne puissent muter quasiment plus qu'avec les priorités légales que sont le handicap et le  « rapprochement de conjoint Â».  C’est bien du côté de la rigueur budgétaire qu’il faut rechercher la cause du blocage des permutations. Ce sont bien les suppressions massives d’emplois qui impactent directement les possibilités de muter. En diminuant drastiquement les capacités, le « jeu de chaises musicales Â» tourne court. Mais ce phénomène est amplifié par la frilosité des calibrages arrêtés par les Inspecteurs d'Académie. La phase de mutation des « permuts Â», comme on a l’habitude de les nommer, correspond, en effet, à un nombre de sorties et d’entrées autorisées qui permet la fluidité du mouvement. Quand les inspecteurs d'académie, craignant le dépassement budgétaire, ne prennent aucun risque  et n'ouvrent pas ou peu les vannes, le jeu de chaises musicales où personne n'a le droit de se lever tourne court  et cette attitude hypothèque les possibilités de satisfaire un maximum de personnes.
La profession ne peut pas faire les frais des dogmes budgétaires. Dans notre département certains collègues attendent depuis 5,6,7 ans de rejoindre leur conjoint dans les départements voisins. Certains collègues sont également victimes de la double peine de la disponibilité avec sa perte de salaire et du barème bloqué uniquement pour avoir voulu préserver leur vie de famille.
Certes M. l'Inspecteur d'Académie le barème est national mais nous espérons que votre calibrage permettra au plus grand nombre de collègues audois actuels ou futurs d'être satisfaits. Cela permettra d'éviter un maximum d'inéats avec une installation en catastrophe dans le département et une mutation soumise au bon vouloir et à la situation de rentrée de tel ou tel département.

Ces mêmes dogmes budgétaires impacteront négativement le mouvement intra-départemental car moins de postes seront mis en jeu au printemps et au moment où l'on demande aux enseignants de l'Aude de postuler pour la formation spécialisée, le signal n'est pas très positif pour les éventuels candidats.
Ainsi, les perspectives s'annoncent sombres pour les collègues voulant changer d'affectation. Elles le sont tout autant pour les autres.

Tous les enseignants du 1er degré pourront constater une baisse de salaire sur leur paye de janvier. Ont-ils démérité ? La qualité de leur travail est-elle contestée ? le coût de la vie a-t-il baissé ?

Trois fois non !

Le SE-UNSA observe que la rémunération d'un collègue en milieu de carrière a baissé de 25 € par mois depuis juillet 2010, date du gel de nos salaires. Pourtant, en mai 2011, l'Impôt de Solidarité sur la Fortune a été allégé pour des personnes qui n'ont pas besoin de travailler pour vivre.
Il y a cinq ans, on a promis aux enseignants qu'ils seraient moins nombreux mais mieux rémunérés. Moins nombreux, c'est certain. Pour le reste, le constat est accablant et l'enseignant du 1er degré français est un des moins bien payé des pays développés. Et ce n'est pas l'augmentation de la TVA annoncée hier soir qui va augmenter notre pouvoir d'achat,  bien au contraire.

Quand on voit les difficultés, la somme de travail et le maigre salaire des collègues débutants lachés devant les élèves sans aucune autre formation que l'apprentissage en situation, on comprend d'autant mieux que notre métier n'attire plus. Certes l'apprentissage est à la mode en cette période mais on a tendance à oublier, toujours au nom de la rigueur budgétaire, que pour nous la situation des professeurs stagiaires est rendue délicate devant de jeunes élèves...
Dans ces conditions, même si les vannes du recrutement s'ouvraient, les candidats ne se bousculeraient pas au portillon…

Au delà de la situation des enseignants, la  dégradation du métier est multiforme ! L'enseignement s'est dégradé « avec des nouveaux vieux programmes qui atomisent et standardisent l'acte pédagogique et qui reposent  sur le déductif et très insuffisamment sur l’inductif, avec un recentrage démagogique sur les savoirs instrumentaux qui condamnent les enfants des milieux populaires en donnant l’illusion de se consacrer à l’essentiel. Mais aussi, la multiplication des contraintes, des référentiels et des statistiques qui déshumanisent la relation du maître à l'élève, quand elle ne stigmatise pas un échec passager par son inscription définitive sur le « Livret Personnel de Compétence Â», bientôt « Livret scolaire numérique Â» qui permettra au quotidien d'évaluer, éditer des bilans, gérer chaque enfant, bref le ficher pour la durée de sa scolarité. Où est le droit à l'erreur ? .. L'élève du XXI ème siècle n'en a plus.

Aujourd'hui, nous allons aussi nous pencher sur les candidats à l'inscription sur la liste d'aptitude aux fonctions de Directeur. Que dire de cette fonction ? Abandonnée dans les réformes successives, elle s'est vue amputée de la lueur d'espoir qu'avaient apportée les aides administratives ; toujours plus corvéable, on lui impute de plus en plus de tâches si éloignées de l'enseignement (PPMS, DUER, renseignements statistiques en tout genre,etc...). Cette fonction est pourtant la pierre angulaire qui fait fonctionner nos écoles. L'Aude, avec son nombre élevé d'écoles de petite taille, a besoin de beaucoup de directeurs et de directrices ;  le SE-UNSA  salue ici tous les candidats audois qui, à leur tour, pour un quasi bénévolat vont se confronter aux difficultés mais aussi à l'intérêt de ces postes.

Seule éclaircie dans ce sombre paysage, l'inscription du 80% hebdomadaire dans la circulaire du temps partiel de l'Aude. La prise en compte de cette revendication du SE-UNSA permettra de mieux accorder la vie professionnelle avec les exigences de la vie familiale.
Le SE-UNSA prend acte de cet engagement de l'Inspection Académique et demande que le maximum de demandes de 80% hebdomadaire soient satisfaites.

Au delà de l'ordre du jour de cette CAPD, devant la dégradation toujours plus importante de nos conditions de travail, la lente démolition de l'école laïque, publique et gratuite  et afin de défendre la qualité d'accueil et d'enseignement des élèves, en particulier les plus fragiles, le SE-UNSA appelle les personnels du 1er et 2nd degré à participer aux rassemblements du mardi 31 janvier et la grève du vendredi 3 février.

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Compte rendu

CAPD du 30 janvier 2012

Plusieurs points abordés :

Liste d’aptitude des directeurs : 48 candidats sur  51 seront inscrits sur liste d’aptitude au poste de directeur. Ceux qui souhaitent connaître leur situation l’avis de Monsieur l’Inspecteur d’Académie peuvent contacter le SE Unsa  par mail à : 11@se-unsa.org

Permutations informatisées :

• Les majorations de barème au titre du handicap: L’IA a donné son avis sur les préconisations du Dr Dejon concernant l’attribution des 500 points.Pour connaître votre situation, contactez-nous (11@se-unsa.org)

• Les autres candidats aux permutations informatisées peuvent également nous contacter pour connaître leur barème.

Questions diverses :

• Calendrier du mouvement départemental : ouverture du serveur le 2 avril et fermeture le 25 avril. Plus de précisons sur les horaires d’ouverture du serveur vous seront données ultérieurement.

• Un groupe de travail se tiendra prochainement pour discuter des règles départementales du mouvement.

• Répondant à la question du SE-UNSA, l’IA s’est déclaré favorable à une attention particulière pour les enseignants spécialisés et les remplaçants qui perdront leur poste. Tout ceci sera évoqué en groupe de travail.

• Suite à la demande répétée du SE-UNSA, Monsieur l’Inspecteur d’Académie a décidé d’inscrire dans la circulaire du temps partiel le 80% hebdomadaire. Ce temps partiel sera accordé après avis de l’Inspecteur. Plus d’informations sur les modalités d’acceptation vous seront communiquées ultérieurement.

• DUER : une formation sera dispensée aux futurs directeurs lors de la formation initiale des directeurs.

 

Les élu(e)s SE-UNSA

Françoise Parrini - Patrice Boffelli - Magali Barailhé - Daniel Autran

Erika Ruhlmann - Alain Balansa - Anne Marty - Rémy-Charles Sirvent