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Ce « si long » chemin vers l’égalitĂ© Femmes-Hommes
Article publié le lundi 7 mars 2022.
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C’est vrai, çà, oĂą se cachent donc les phĂ©nomènes inĂ©galitaires dans notre sociĂ©tĂ© ? Et d’abord, qu’appelle-t-on Â« phĂ©nomène inĂ©galitaire Â» ? Serait-ce la manifestation d’une disparitĂ©, d’un dĂ©sĂ©quilibre, d’une injustice entre les sexes ? Serait-ce un Ă©cart significatif de salaire sur un poste identique et Ă  compĂ©tences Ă©quivalentes entre un homme et une femme ? Serait-ce un marketing genrĂ© destinĂ© Ă  un sexe plutĂ´t qu’un autre ? Le constat de l’inĂ©galitĂ© entre les deux sexes n’est pas rĂ©cent et cet objet de lutte est d’autant plus complexe Ă  saisir que le phĂ©nomène s’invite dans les domaines les plus divers de la sociĂ©tĂ©.

Arsenal lĂ©gislatif 

On peut volontiers admettre que tout un arsenal lĂ©gislatif a Ă©tĂ© mis en Ĺ“uvre pour que les reprĂ©sentations soient plus Ă©galitaires, on ne peut que dĂ©plorer la lenteur des effets concrets de cette lutte pour l’égalitĂ©. Le principe de l’égalitĂ© de rĂ©munĂ©ration entre les femmes et les hommes est inscrit dans la loi depuis 1972, mais il faut attendre 2006 pour que la loi mentionne l’égalitĂ© salariale. Avec l’efficience toute relative qui est encore constatĂ©e aujourd’hui : en 2017, au mĂŞme poste, dans une mĂŞme entreprise et Ă  temps de travail Ă©quivalent, l’écart de salaire moyen entre les deux sexes est de 5.3% en dĂ©faveur des femmes dans le secteur privĂ© selon l’Insee.

Vie professionnelle ET domestique

Il faut se rendre Ă  l’évidence que la majoritĂ© des femmes peinent Ă  assumer leur volontĂ© d’exister dans leur vie professionnelle quand elles en ont une, en premier lieu parce que les tâches domestiques continuent de leur incomber majoritairement. Un des effets pernicieux du confinement fut d’ailleurs de ramener Ă  l’organisation domestique celles qui avaient pu, par le travail, rĂ©ussir Ă  s’en Ă©manciper. 

 

Représentations hyper-sexualisées

Sans doute serait-il bĂ©nĂ©fique, pour accĂ©lĂ©rer l’évolution des reprĂ©sentations, de repenser les modèles fĂ©minins qui, s’ils Ă©voluent avec leur Ă©poque, perdurent dans des reprĂ©sentations hyper-sexualisĂ©es. Sans doute faudrait-il illustrer le discours volontariste selon lequel il y a mille façons d’être un homme ou d’être une femme par des modèles courants autres que le mâle bodybuildĂ© Â« tatouĂ© viril Â» ou de la jeune femme aux lèvres et aux formes si rebondies et aux extensions de cheveux/de cils/d’ongles si longues des affiches publicitaires.

Que d’histoires pour l’Histoire

Si ces phénomènes d’images hyper-sexualisées sont bien visibles et néanmoins bien lents à évoluer, d’autres, tout aussi présents, ne nous sautent pas aux yeux car plus profondément ancrés dans notre éducation culturelle, sociale, politique, au point d’altérer nos consciences au quotidien. Chaque jour nous avons connaissance de faits, nous vivons des situations inégalitaires sans nous en rendre compte tant ces inégalités structurent encore notre société. Au point parfois que les dénoncer peut susciter, au mieux, l’incompréhension, au pire, la polémique. On peut évoquer la récente affaire de la mairie de Rouen qui a annoncé vouloir rebaptiser l’actuelle place Napoléon en place Gisèle Halimi. Ce qui a provoqué un tollé du côté des défenseurs de la mémoire nationale et de l’Histoire.

Espaces publics : Les femmes « Ă  la rue Â»

Pour donner raison par ironie Ă  ces contestataires, nous avons relevĂ©, nous aussi, Ă  l’UNSA Éducation, dans un rĂ©cent article accessible sur notre site, que les femmes semblaient bien absentes de l’Histoire de France au regard du faible nombre d’évènements commĂ©moratifs oĂą elles sont conviĂ©es lorsqu’on inaugure un nouveau monument, un nouvel espace public, un nouveau site mĂ©moriel. Comme l’indique le centre Hubertine Auclert dans sa campagne de sensibilisation #partageonslespace rĂ©alisĂ©e en 2018, les noms de rues rĂ©fèrent Ă  98% Ă  des hommes. Et ces statistiques sont proches de celles qui concernent les gares et stations de transports en commun ainsi que les stades et bâtiments sportifs.

 

C’est bien une reconquĂŞte de l’espace public qu’il faut Ă©galement engager, avec l’idĂ©e de mieux le partager pour inscrire cette Ă©galitĂ© femme-homme dans l’esprit et la mĂ©moire de la nation et de ses citoyen·nes dès le plus jeune âge. 

Et l’école dans tout ça ? 

On ne peut que saluer et encourager les initiatives, au sein des Ă©coles, qui repensent les espaces de jeux, en dehors du schĂ©ma « terrain de foot central / espaces marginaux non amĂ©nagĂ©s pour les Ă©lèves les moins disposé·es Ă  bouger. Cette dĂ©marche, encore marginale il y a quelques annĂ©es, tend Ă  se gĂ©nĂ©raliser et la presse sait s’en faire de plus en plus l’écho. 

Le rĂ´le prĂ©pondĂ©rant de l’école dans le chemin vers l’égalitĂ© des chances, des sexes et de leur Ă©quitable reprĂ©sentation dans la sociĂ©tĂ© est incontestable. La rĂ©flexion sur la lutte contre les phĂ©nomènes inĂ©galitaires nĂ©cessite sans doute une rĂ©flexion qui dĂ©borde de la rĂ©partition des espaces. Il reste, dans les pratiques ludiques en maternelle, dans certains manuels scolaires, dans les activitĂ©s sportives proposĂ©es aux un·es et aux autres, voire mĂŞme sur le fait que le plus souvent, elles ne soient pas mixtes, une idĂ©e du chemin qui reste Ă  parcourir dans ce domaine. 

Encore plus sur l’éducation Ă  l’égalitĂ© filles-garçons : tĂ©lĂ©charger QDE 44

 
 
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